Immigrés : Erdogan à la barre !

par Gérard Luçon
jeudi 24 septembre 2015

Une simple approche géographique en dit long sur cette histoire de pauvres gens perdus en mer et rejetés sur le rivage dans une île lointaine.

Donc voici une petite carte qui explique assez clairement où se trouve cette fameuse île de Lesbos, l’espoir du peuple syrien, l’entrée pour eux dans l’Union Européenne.

Lesbos, au bout de la Mer Egée

 

Et la question qui me turlupine est la suivante : comment ces gens ont-ils pu rater autant d’îles qu’ils avaient sur leur route ?

-Chypre, membre de l’UE serait trop près du Liban pour en faire une terre promise ?

-Rhodes, 1ère grande île grecque aurait été invisible ? Noyée dans le brouillard ?

-la Crète, pas sur la route ?

-et toute cette multitude d’îles grecques qui bordent la Turquie, et qu’ils n’ont pas vues ? Des courants marins et des vents contraires ?

 

Bref on nous prend pour des bigorneaux ! Ces gens sont venus de Syrie et autres pays pacifiés par les USA et l’OTAN par voie terrestre.

La route est simple, soit on longe la côte méditerranéenne, soit on passe par Ankara, et on atterrit entre Istanbul et Izmir ! Des routes superbes, des autoroutes, et des autobus.

Qui connait la Turquie et notamment sa partie orientale sait très bien qu’on ne passe pas inaperçu et que la police et l’armée sont partout du côté de Gaziantep et de Diyarbakir. Les autorités turques avaient donc ordonné à ses militaires et ses poulets de fermer les yeux, et juste de vérifier si par hasard parmi ces réfugiés il n’y aurait pas des militants kurdes.

Arrivés au nord d’Izmir on voit très bien l’île de Lesbos, à quelques encablures, pas besoin d’un ferry boat, une simple barque vous y amène sans aucun problème. Et c’est à ce niveau que les choses se compliquent, car il ne faut pas que les grecs voient le manège joué par la Turquie. Donc ces chaloupes embarquent les clandestins de nuit, le risque est minime, c’est autre chose que de partir de Libye pour rejoindre l’Italie !

 

Il y a un autre problème particulièrement dérangeant dans cette magouille, c’est celui de l’obligation d’accueillir les réfugiés. La Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés, dite Convention de Genève, définit les modalités selon lesquelles un État doit accorder le statut de réfugié aux personnes qui en font la demande, ainsi que les droits et les devoirs de ces personnes.

Tous ces réfugiés, entrés sur le territoire national turc, doivent y accomplir les démarches pour y être accueillis. Il en est de même pour ceux qui arrivent à Lampedusa, en Italie. Le simple fait qu’ils continuent leur route pour rejoindre d’autres pays n’en fait plus des réfugiés mais des gens en situation irrégulière, tout simplement, et dans ce cas ils doivent être reconduits dans leur pays d’origine ou dans le pays par lequel ils sont passés pour quitter ‚leur enfer’.

Ensuite c’est à la Turquie de poser le problème selon les termes de cette Convention de Genève, en demandant l’aide des autres pays (comme l’a fait l’Italie) plutôt que de magouiller ainsi sournoisement !

 


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