Impôt ça va, trop d’impôts, bonjour les dégâts !

par siatom
jeudi 28 février 2019

S’il est un domaine dans lequel notre douce France, (charmant oxymore) excelle, c’est celui de la pression fiscale, elle peut en effet s’enorgueillir d’avoir le ratio le plus élevé de ponctions contributives, incluant impôts et cotisations, par rapport au PIB parmi les pays membres de l’Union européenne dont la moyenne s’établissait en 2017 à 40,2¨% tandis que le sien caracolait fringant en tête du peloton avec 48.4%.

Cette suprématie incontestée est la conséquence d’un trouble du comportement affectant nos gouvernements successifs que l’on peut qualifier de boulimie fiscale même si, depuis la jacquerie des Gilets jaunes, canal historique, une diète a été décrétée.

Quand elle survient brusquement comme c’est le cas aujourd’hui, l’interruption même momentanée de la sécrétion de contributions, de dîmes, de gabelles, de prélèvements, de redevances par Bercy constitue un bouleversement fiscal qui se manifeste par des symptômes divers selon les individus.

Les plus fréquents sont souvent les troubles de l’humeur, une sorte de dépression qui se manifeste par une grande tristesse causée par la stase des annonces d’augmentation fiscales qui rythmaient notre existence

 Celle-ci nous apparait alors vide de tout sens, morne, avec un sentiment de dévalorisation de soi très intense. Quand, même le Trésor public, qui nous est si cher, ne s’intéresse plus à nous, un grand sentiment de solitude nous envahit, et il n’est pas rare de constater des bouffées suicidaires chez les citoyens les plus fragiles.

Soucieux du bien être de leurs concitoyens, même si l’on peut douter de la pertinence du diagnostic pour répondre au malaise social, des Diafoirus macroniens sont partis la fleur au fusil fiscal à la conquête de la médaille d’or du Concours Lépine récompensant le plus inventif d’entre eux en matière d’imposition.

Ils tentent avec l’aide des chercheurs de Bercy à la frénétique créativité de mettre au point des traitements substitutifs à base de taxes et de hausses raisonnées prétendument indolores étalées sur plusieurs années.

On a ainsi vu Darmanin proposer la suppression de certaines niches fiscales en oubliant qu’à l’intérieur de celles-ci il y a des chiens prêts à mordre l’importun venu les déranger sans s’être au préalable muni d’un os à ronger.

D’autres comme Lemaire taxeraient bien les plus-values sur la vente des résidences principales ou encore Jacqueline Gourault qui propose la création d’une nouvelle tranche sur les hauts revenus, pas sur qu’une grande partie de l’électorat macronien se réjouisse des propositions sorties de l’imagination féconde de ces ‘’Géo Trouvetou’’ de la fiscalité.

Le prix spécial du jury est attribué au procrastinateur Gilles Le Gendre, le chef du groupe parlementaire du parti, qui propose une remise à plat totale « un big bang fiscal qui enjamberait l'élection de 2022 car il faudra plusieurs années pour mener à bien un tel chantier ».

Autant dire que cette déflagration promise depuis des lustres est remise aux fictives calendes grecques qui sont l’équivalent hellène de notre imaginaire 'Saint-Glinglin'.

Néanmoins, le tableau n’est pas si sombre puisque les gazettes nous apprennent cette semaine que la taxe dite ‘’abri de jardin’’ qui concerne aussi les pigeonniers bondit de presque 4% cette année même si dans son incommensurable bonté le fisc exonère les niches des chiens et les éventuels terriers des lapins de garenne venus squatter les sous sols de nos jardinets.

Les apprentis musiciens qui nous ont gratifiés de cette cacophonie fiscale indigeste seraient bien avisés de s’intéresser à l’étymologie des termes relatifs à la fiscalité et notamment au mot impôt qui vient du latin ''imponere'' qui a donné un dérivé peu flatteur de nos jours ''imposteur'' dont le Littré donne la définition suivante « Nom donné anciennement aux officiers chargés de répartir les taxes ».

La tempérance est une vertu dont l’exercice ne doit pas se limiter à la modération dans la consommation d’alcool ou autres plaisirs de la table mais elle doit aussi être fiscale et ceux qui nous gouvernent devraient songer à la mettre en pratique.

 


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