In your face

par Fabienm
mercredi 18 mars 2015

J’imagine que c’est le genre de chose qui vous pend au nez lorsque l’on s’allonge n’importe où.

On fait une sieste inopinée, étendue sur une pelouse oubliée des tondeuses, bercée par le croassement discret de grenouilles de passage et là, paf (ou plutôt pif) : l’accident bête. Zut alors, quelqu’un s’est assis sur moi – et impossible de la reconnaître de là où on se tient.

En fait, pas du tout.

La photo jointe illustre la récente manifestation de quelques adeptes du facesitting, protestant devant le parlement britannique, contre une loi récente – dont le but initial était de lutter contre les pratiques dites « dégradantes » dans les films porno distribués en Angleterre. C’est qu’on a le projet de loi sérieux outre-manche.

 

Face de what ?

Un amendement récent au « Communication act » (me demandez pas ce que c’est, je ne relaie que de la connerie, pas de l’information) donne une liste des actes interdits dans les contenus pornographiques distribués sur les sites de VOD britanniques.

Pour le plaisir (celui-ci n’est pas encore interdit par la loi), en voici la liste accompagnée des trouductions :

 

Mais encore ?

Bon, tout ceci est bien beau, mais la question suivante est : peut-on avoir un peu plus de précision ? Par exemple, à partir de quelle phalange considère-t-on que ce n’est plus quelques doigts qui sont introduits, mais la main entière ? Où se situe la frontière entre le cunnilingus ‘assis’ et le facesitting ? 50 nuances de Grey est-il un gros navet ? Nadine Morano a-t-elle le droit de caresser la tête de son chien ?

Tout ceci devient un poil technique vous en conviendrez – pour ne pas dire ridicule.

 

Ensuite, comment le CSA Britannique va-t-il contrôler la bonne exécution de ces nouvelles règles ?

S’il faut des prestataires pour vérifier le contenu des films pornos distribués sur les plateformes de VOD, quelque chose me dit que le taux de chômage va baisser de manière drastique dans les prochains mois.

 

Bref, tout ceci est assez obscur et plutôt réjouissant au final – comme disent les journalistes qui savent pas quoi mettre à la fin de leur article (comme je les comprends). En effet, grâce à cette mise en lumière sympathique, il est difficile de ne pas sourire en imaginant tous ces petits britanniques qui n’avaient jamais entendu parler de ces pratiques avant et qui maintenant s’adonnent aux joies du fouet entre deux cours de droit. Ça me rappelle d’ailleurs vaguement une histoire de plug anal et de cathos intégristes tout ça.

 

Etonnant d’ailleurs qu’ils n’aient pas tenté d’interdire les godes. Peut-être des instances supérieures seront venues en aide à l’ustensile vibrant.

 

The queen saved the gode, comme on dit là-bas.

 

---

 

Retrouvez tous les articles inutiles de Jean-Fabien sur http://www.jean-fabien.fr


Lire l'article complet, et les commentaires