Inch’ Allah

par Whackangel
mercredi 1er février 2012

Le lundi 30 janvier 2012, alors que j’entrais dans une gare, j’ai surpris un groupe de trois jeunes gens dans une vive discussion avec deux agents de sécurité. Je n’ai guère pris le temps de m’arrêter, mais j’ai clairement et distinctement entendu l’un de ces jeunes dire à un agent : « De toutes façons, toi, le Coran, il t’enc*** ».

Outre la violence décalée du propos, il aura fallu si peu pour que j’entre dans une colère noire. Pas nécessairement contre ce jeune homme, qui visiblement n’avait aucune conscience de son propos. Tout ‘bon français’ que je suis, revendiquant même mes origines corses quand les situations s'y prêtent, je suis pourtant pour une ouverture culturelle universelle au sens large, parce que je considère que tout homme est libre de ses choix, tant qu’il laisse les autres libres des leurs, et que c’est de cette dynamique que la richesse de l’humanité pourra croître.

Ayant moi-même reçu une éducation judéo-chrétienne, j’estime savoir reconnaître un blasphème quand j’en entends un. Mais, là encore, ce n’est pas le blasphème qui me fâche, loin de moi l’idée de faire la leçon sur ce sujet à ce garçon. Ce qui me fâche, de premier abord, c’est que n’importe qui capable de vouloir mal interpréter de tels propos le fera de la pire des façons, et fera l’amalgame direct entre l’Islam et une religion telle qu’on la médiatise de trop, à savoir belligérante, intolérante, et limitée humainement.



Comme je veux pousser cette idée, je me permets de faire le lien avec l’interview télévisée de Mr Le Pen voilà quelques jours. On présente à Mr Le Pen une photo du film « Intouchables », énorme succès cinématographique de cette fin d’année 2011, où l’on voit Omar Sy sautant dans la neige et François de Cluzet dans son fauteuil roulant, les deux affichant un sourire éclatant. Et Mr Le Pen de dire, selon mes souvenirs : « Oui, on voit ici la France dans son fauteuil, avec le jeune immigré qui vient l’aider… Eh bien je n’adhère pas ! »

Il est bien connu que la France n’est qu’un pays de vieux croulants, pour ne pas dire de vieux cons, et que tous les jeunes sont des immigrés qui sont passés au moins une fois par la case « Prison ». Je n’adhère pas non plus ! Et quand je vois les résultats de Mme Le Pen dans les sondages, là encore, je n’adhère pas.

Pourtant, si je me mets dans les bottes du vieux con français de base, que je suis le témoin d’une scène comme celle de la gare, même si c’est la seule de ma vie (et croyez-moi, j’en ai vu d’autres !), ma réaction de défense première sera à travers mon bulletin de vote. Imaginez en plus que je n’avais aucune idée du contexte dans lequel j’ai entendu cette phrase.

Voilà pourquoi, indirectement, ce jeune inconscient m’a mis en colère. Parce qu’une gare qui contamine par le virus de la peur et de la bêtise des centaines de gens n’est que le début de l’épidémie. J’espère vivement que personne n’ait pu entendre de tels propos, ou qui quiconque les ait entendus les mettent sur le compte de l’ignorance, de la jeunesse ou de la provocation, par sur celui de la religion ou de l’origine géoculturelle.

Quant à toi, gamin, si tu me permets de t’appeler ainsi, rappelle-toi que ton Saint Coran n’a jamais été écrit pour semer la domination ou la terreur, par lesquelles tu aurais bien certainement voulu impressionner cet agent qui ne faisait que son boulot, même s’il pouvait mal le faire, mais, encore une fois, j’ignorais et ignore toujours tout du contexte de départ. Quoi qu’il en soit, gamin, n’oublie jamais cette règle essentielle de stratégie : on ne gagne jamais une bataille si l’on s’évertue à donner des armes à son adversaire.

Je souhaite que ce soit par le respect et la tolérance dont le Coran fait mention dans chacune de ses sourates que la France saura éviter l’erreur que serait l’extrême droite.

Inch’ Allah…


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