Interdiction de manifester, rapport IGPN : le régime Macron veut cacher ses responsabilités ! #JusticePourSteve

par PRCF
samedi 3 août 2019

L’horrible vérité a été confirmée par la découverte dans la Loire du corps de Steve Maia Caniço : le jeune homme est mort lors de la fête de la musique après qu’une attaque de la police a conduit à précipiter dans la Loire 15 personnes. Qui pourrait accepter que l’on meurt en France des suites de violences policières pour avoir participé à la fête de la musique et ce quand bien même il y aurait eu tapage nocturne (ce qui reste à prouver d’ailleurs). L’indignation et la colère est donc générale.

 

La réponse à l’indignation populaire, l’indignité du régime Macron

Mais la réponse à l’indignation populaire, c’est l’indignité du régime Macron. Indignité que de publier une synthèse choisie d’un rapport de l’IGPN pour écarter, avant toute enquête indépendante, les responsabilités de la police et des ordres qui lui ont été donnés. Indignité que d’interdire à Nantes les manifestations d’hommage au jeune animateur périscolaire. Car le préfet qui a supervisé les opérations de répression ayant conduit au drame quai Wilson s’est permis d’interdire toute manifestation à Nantes le 2 août ! Ne nous y trompons pas, ce qui se joue dans cette affaire d’État est la mise en cause de l’État de droit. Le droit de manifester est bafoué depuis 2016 et la répression des manifestations contre la loi Travail de Macron-El Khomri. Le régime Macron y a ajouté une escalade dans la répression ultra- violente, sanglante, les arrestations et les procès politiques, les interdictions de manifester systématiques. Cette fascisation En Marche visant d’abord les syndicalistes, les travailleurs en lutte, frappe maintenant tout le monde. Y compris une vieille dame fermant ses volets à Marseille au 4e étage de son immeuble, ou un jeune homme écoutant de la musique électronique un soir de fête de la musique !

Les révélations démontrent une affaire d’État, d’un régime Macron tentant de cacher ses terribles responsabilités

Les révélations des médias indépendants ces derniers jours – et on observe qu’il ne faut pas compter sur la cellule enquête de France Télévision-Radio France trop occupée à s’occuper des opposants politiques du régime Macron ni sur les éditorialistes en chambre, des chaînes d’info continue des milliardaires – pour qu’ils livrent jour après jour de nouvelles informations confirmant les responsabilités écrasantes du régime Macron dans la mort de Steve Maia Caniço. L’intervention ultra-violente sur le quai Wilson est le résultat de la modification de la doctrine d’emploi de la force et de l’impunité et du soutien garanti tout au long de ces dernier mois aux auteurs de violences policières par le régime Macron. La violence de l’attaque à coups de grenade contre les jeunes fêtards le 21 juin 2019 à Nantes a été telle que le poste de commandement de la préfecture ne voyant plus la situation masquée par les nuages de gaz lacrymo a ordonné de cesser le tir de lacrymogène.

À 4h50, le commandant de l’unité de CRS arrivant sur place refuse de poursuivre les jets de grenade contre la foule, au regard du risque de chute dans la Loire.

Ce commandant de police des CRS n’est évidemment pas auditionné ni cité par le rapport de l’IGPN diffusé sur ordre par Philippe / Castaner.

Pour étouffer tout cela, le régime Macron tente de se cacher derrière un rapport maison de l’IGPN, qui aurait été rédigé par un subalterne en grade (un simple commandant) du commissaire Chassain, un homme proche des mouvances d’extrême-droite d’après les révélations de nos confrères de L’Humanité, conduisant les opérations de violente répression à Nantes… Sordide et cynique, le régime Macron tente de mettre en cause la ville de Nantes pour faire diversion. Alors qu’une famille, des amis, une ville est en deuil, le régime Macron veut lancer une polémique pour cacher que la mort d’un jeune homme est bien le résultat de sa politique de répression anti-populaire.

Le régime Macron tombe le masque. Pour faire taire la colère populaire, il n’a plus comme argument que l’interdiction de manifester, ses procureurs aux ordres, ses matraqueurs assermentés…

JBC pour www.initiative-communiste.fr

CGT Police : “la police est une chose trop grave pour ne la confier qu’à des policiers”

CGT-Intérieur Asile et Outre-Mer – C O M M U N I Q U É – Paris le 31 juillet 2019
IGPN :: DÉTRUIRE L’’ IMAGE DE LA POLICE C’’EST DÉTRUIRE LA POLICE !!
Les conclusions de l’enquête de l’ IGPN rendues après les évènements qui ont conduit le 22 juin 2019 à la mort de Steve Maïa Caniço au cours de la tentative de dispersion de la fête de la musique qui se déroulait quai Wilson à Nantes (Loire-Atlantique) ont surpris tant par leurs contenu que par la manière dont elle ont été rendues publiques.
Ce qui sème le trouble provient du fait qu’il est difficilement concevable d’imaginer que la réaction des fêtards qui ont chuté dans la Loire ne soit pas liée à l’action de la police. L’enquête judiciaire qui prend le pas devra déterminer les responsabilités, nous l’attendons impatiemment.


Néanmoins l’intervention hâtive du Premier Ministre face à la presse, aux cotés du Ministre de l’Intérieur, muet comme un enfant sermonné, contribue à accentuer le doute sur la sincérité de l’enquête administrative.
Ce sentiment est exacerbé par la multiplication des conclusions « surprenantes » auxquelles l’ IGPN nous habitue depuis que le gouvernement est confronté à de réelles difficultés d’ordre social et que la contestation s’amplifie (gilets jaunes, grève du personnel hospitalier et des pompiers, fermetures d’entreprises, réformes anti-sociales, retraites, etc…).
L’affaire des lycéens de Mantes-la Jolie (Yvelines), comme celle de Marseille (Bouches-du-Rhône) au cours de laquelle Zineb Rédouane à perdu la vie ont laissé planer le doute sur la sincérité ou l’impartialité de l’Inspection Générale de la Police Nationale. Cette situation est très préoccupante.
La police est une chose trop grave pour ne la confier qu’à des policiers. Sans reprendre l’aphorisme, laCGT-Police milite depuis fort longtemps pour la mise en place d’un organe de contrôle qui ne soit pas directement lié au pouvoir politique lorsqu’il s’agit d’enquêter sur l’action des forces de police.
L’impartialité de l’enquête ne peut naître que de l’incontestable neutralité de ceux qui en ont la charge.
Pour cela, nous demandons le concours d’un organe de contrôle composé certes de policiers, mais à parts égales de magistrats, de juristes (membres du conseil de l’ordre des avocats) d’élus et parlementaires de la majorité comme de l’opposition, de membres de la commission de la carte d’identité des journalistes professionnels, de membres du conseil économique, social et environnemental.
C’est ainsi que les citoyens, y compris les policiers pourraient en toute quiétude connaître les responsabilités de chacun lorsque la situation le nécessite. C’est loin d’être le cas actuellement.
Les conclusions « maison » sont devenues promptes à suivre le vent du pouvoir politique. Elles nous ramènent aux heures sombres d’un passé pas si lointain qui a vu agir les « voltigeurs, les bidules et les terroriseurs de terroristes » Cette situation précipite le fonctionnaire isolé lorsqu’il est mis en cause, face à un mur sur lequel, ne trouvant pas d’issue il se fracasse, tandis que le donneur d’ordres n’est que rarement inquiété.
La police dans sa globalité souffre de cette situation, de cette image dégradée qui l’éloigne un peu plus chaque jour de ceux qu’elle est censée protéger.
Si on devait détruire la police nationale on ne s’y prendrait pas autrement.

CGT Police

Selon l’IGPN : 14 personnes tombent dans la Loire PAR HASARD. [communiqué des JRCF]

Petite étude de CAUSALITÉ. D’après le principe de raison suffisante (ainsi formulé par Leibniz) « jamais rien n’arrive sans qu’il y ait une cause ou du moins une raison déterminante, c’est-à-dire qui puisse servir à rendre raison a priori pourquoi cela est existant plutôt que non existant et pourquoi cela est ainsi plutôt que de toute autre façon » (Théodicée, I, 44).

Ceci étant établi, il faut se demander si la disposition des lieux (pas de barrières sur le quai) est une cause qui, à ELLE SEULE, explique la chute de 14 personnes ? A priori pas car il faut encore, pour passer du quai à la Loire, y être tombé. Il faut donc une cause supplémentaire, bien plus déterminante, pour passer du quai à la Loire.

Certains réactionnaires suggèrent que la cause déterminante serait l’alcoolémie et la drogue : or la majorité des personnes sont tombées dans les 20 à 30 minutes durant lesquelles une charge policière et des jets de gaz ont été effectués. Si la cause déterminante était l’alcool et la drogue : les personnes présentes y seraient tombées majoritairement tout le long de la soirée et non sur un laps de temps si court ! Deuxièmement, tous les témoignages concordent pour dire que Steve ne se droguait pas et ne buvait pas ou très peu (cf. le témoignage vidéo de son employeur par exemple).

À supposer même que les personnes tombées étaient alcoolisées, ce n’est toujours pas la cause déterminante au vu de la chronologie, comme l’absence de barrières sur les quais n’est pas la cause déterminante (bien qu’étant une circonstance nécessaire ET secondaire pour tomber dans la Loire).

Le passage du quai à la Loire n’est donc pas déterminé par l’absence de barrières ou l’état d’alcoolémie supposé des personnes présentes, mais par l’intervention des forces de l’ordre, SANS LAQUELLE ces personnes ne seraient pas tombées, et sans laquelle Steve ne serait pas mort par noyade.

L’IGPN ne semble donc pas maîtriser des principes élémentaires de causalité, pourtant instinctifs dans tout le reste de la population française. Si je pousse quelqu’un et qu’il tombe sur la tête : la plaie consécutive n’est pas la faute du bitume ou de l’absence de casques sur la tête de l’agressé ; si je fais un tir tendu (tir droit et non en cloche, interdit et contraire à la doctrine) dans la tête d’une vieille dame à sa fenêtre, comme cela fut le cas à Marseille pour Zineb Redouane, la mort n’est pas due à la vieillesse de la personne mais bien, de manière déterminante, au tir ! Si je pousse une vieille dame, comme ce fut le cas pour Geneviève Legay, l’hospitalisation n’est pas due à son “état de santé”, qui est seulement une cause secondaire, mais bien de manière déterminante au geste de la pousser.

Sans quoi nous pourrions pousser n’importe quel vieillard dans la rue en s’arguant, après sa mort, qu’il était vieux ! Ou n’importe quelle personne à l’eau en arguant que malheureusement le quai était mal protégé !

Faire fi de principes aussi évidents de la raison, cela s’appelle MAQUILLER UN MEURTRE !

D’autant que l’absence de barrières comme l’état d’alcoolémie possible des personnes présentes étaient des DONNÉES CONNUES des forces de l’ordre et de leurs supérieurs. D’autant que dès le début de la charge on entend à plusieurs reprises, sur les vidéos, les gens prévenir les forces de l’ordre de la présence très proche de la Loire, avant de leur indiquer que des personnes sont tombées à l’eau (cela même dans le rapport conclusif de l’IGPN !) : ce qui n’arrête pourtant pas la charge, les tirs et lancers de grenades.

par Thibaut L. JRCF

TÉMOIGNAGE. « Mes yeux me brûlaient, je suis aussi tombé dans la Loire à Nantes »

Jérémy Becue, 24 ans, fait partie des quatorze personnes tombées dans le fleuve lors de la fête de la musique, quai Wilson à Nantes. Gêné par les gaz lacrymogènes, le jeune homme explique qu’il « ne voyait plus grand-chose ».

Quatorze personnes sont tombées dans la Loire la nuit de la fête de la musique, à Nantes. La plupart après une charge de la police, quai Wilson. Nous avons retrouvé l’une d’elles. Jérémy Becue, 24 ans, opérateur en industrie chimique à Rezé, travaillait cette nuit-là. Il a rejoint le sound system vers 2 h du matin, samedi 22 juin, sans savoir que deux heures plus tard, il manquerait d’être emporté par le courant du fleuve. Heureusement, il a eu la présence d’esprit de ne pas lutter mais de se laisser porter.

Comment en est-il arrivé là ? « La fête était bien avancée. Il n’y avait pas beaucoup de gens très alcoolisés, comme on pourrait le croire. C’était une free party comme une autre, les gens parlaient, dansaient. »

Le couvre-feu était prévu à 4 h. « À ce moment-là, pas mal de sonos (sur les treize présentes) étaient déjà coupées. Un dernier continuait à diffuser du son, au milieu du quai, pas très loin du pont. Je me suis rapproché avec un ami. » Lorsque la dernière sono est arrêtée, « des gens ont crié. C’était euphorique, pas violent. Ils voulaient continuer la fête ».

Les gyrophares des véhicules de police, garés le long de la route, entraînent des insultes. « Mais c’était les insultes habituelles. Il n’y avait rien d’extrêmement méchant. » À la demande des policiers, le dernier sound system coupe le son. Lorsque ceux-ci repartent vers leurs voitures, le DJ décide de « remettre une dernière chanson, un chant antifa que tout le monde connaît. Les gens se sont tous mis à chanter ».

Mais au milieu du morceau, selon Jérémy Becue, « les gaz lacrymogènes sont partis. Alors que rien n’avait volé. Aucun projectile ». Le jeune homme en est persuadé : « Les policiers ont gazé sans sommation. »

Un nuage de gaz lacrymogène s’est formé au-dessus des teufeurs. « J’ai essayé de me diriger vers la grue et le parking, pour me mettre derrière les voitures. Mais j’étais dans le sens du vent. Il y avait encore plus de lacrymo. »

« Mes yeux, ma bouche, me brûlaient »

Jérémy Becue, à cet instant, se trouve à « trois ou quatre mètres du bord. Je ne voyais plus grand-chose, mes yeux, ma bouche, me brûlaient. C’est là que j’ai mis le pied dans le vide. » Le jeune homme chute dans la Loire, quatre ou cinq mètres plus bas. « Je n’ai pas eu le temps de réfléchir. Je me suis juste dit, merde, je vais tomber. »

« Plutôt bon nageur, ce qui a été un avantage », Jérémy parvient « très vite à sortir la tête de l’eau. J’ai alors cherché de quoi m’accrocher. Je voyais deux cordes, qui servent sans doute à attacher des bateaux, à deux mètres de moi. Mais on était à contre-courant. Les courants étaient tellement forts qu’ils me faisaient reculer ».

« Cette charge de la police, c’est incompréhensible »

Le jeune homme a alors la lucidité de se retourner pour se mettre dans le sens du courant. À cet endroit, l’éclairage des lampadaires et de l’autre rive, lui permet de distinguer les éléments qui l’entourent. Jérémy repère une autre corde. « Je m’y accroche. » Il entend d’autres personnes tomber à l’eau. « Derrière moi, quelqu’un appelle à l’aide. J’arrive à l’attraper par le col. Je vais l’apprendre plus tard, mais cette personne avait l’épaule luxée, à cause de la chute. Elle ne pouvait pas nager. »

Tous deux agrippent fermement la corde, attendent les pompiers. « Je n’ai pas craint pour ma vie. Je savais que les secours allaient vite arriver. » Quelques minutes plus tard, ils sont pris en charge, grimpent dans le canot des pompiers, ainsi que deux autres personnes. Tous les quatre sont conduits aux Urgences. Jérémy s’en tire bien : dans sa chute, peut-être parce qu’il est tombé à plat, il n’a été blessé qu’à la tempe. Le jeune homme est sorti de l’hôpital aux alentours de 8 h, le samedi. « Cette charge de la police, c’est incompréhensible », dit-il, encore sonné.


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