Interview avec le Président Macron

par Zolko
mercredi 18 mars 2020

Interview (imaginaire) du président Macron

Interview du Président de la République Française le 17 mars 2020, lendemain de son allocution à la télévision annonçant le blocage de toute la France, par Mme. Lajournaliste et Mr. Lejournaliste :

Mme. Lajournaliste : Bonjour Monsieur le Président

E. Macron : Bonjour Madame Lajournaliste.

Mr. Lejournaliste : Bonjour Monsieur le Président

E. Macron : Bonjour Monsieur Lejournaliste.

(pour la simplicité de la lecture, les répliques des journalistes seront en italique)

- Hier, vous avez annoncé que la France était en guerre

- 9 fois, nous avons compté (*)

* oui, hein, j'ai été très présidentiel, n'est-ce pas. Comme le général De Gaulle naguère.

- oui, mais contre qui exactement sommes nous en guerre ?

* Contre le Coronavirus bien-sûr !

- Ce virus a été identifié fin 2019, pourquoi n'avoir pas agi avant ?

* Ah mais rappelez-vous, Mr. Lejournaliste, en 2019 j'étais occupé à faire tirer à coups de flashball sur les gilets-jaunes, à sermonner la Grèce et l'Italie à accepter des migrants que les Français ne voulaient pas laisser entrer, et à parcourir le monde entier à rencontrer d'autres présidents afin d'endiguer le réchauffement climatique ... ce qui s'est d'ailleurs résolu tout-seul depuis le coronavirus, je suis trop fort. Et puis, bien-sûr, à concocter une réforme des retraites inutile dont les Français ne voulaient pas, dont les élus ne voulaient pas, ce qui m'a obligé à passer en force avec un artefact de la constitution Française, et que j'ai finalement annulé grâce ce virus providentiel. Je ne peux pas tout faire non-plus. Je ne peux pas être sur tous les fronts, nous sommes en guerre que diable !

- Je comprends, oui, bien-sûr.

- Ce virus a causé des milliers de morts en Chine et en Asie il y a 2 mois, et engendre une panique en Italie depuis des semaines, pourquoi avoir réagi précisement maintenant ?

* Eh bien, parce-que les bourses ont ont dégringolé, Mr. Rothschild a perdu beaucoup d'argent, il fallait bien que je fasse quelque-chose, pardi.

- Et donc, vous avez décidé de fermer tous les commerces, les écoles, d'interdire les rassemblements, les évènements sportifs, les concerts ...

* oui, c'était très solennel. Tous les endroits et occasions où les Français aiment se retrouver et s'amuser doivent être fermés. Nous sommes en guerre, je vous le rapelle.

- ... mais pas de fermer la bourse de Paris.

* Ah ben oui, forcément, il faut bien que Mr. Rotschild puisse continuer à spéculer avec l'argent des autres, et il ne peut le faire par télétravail, contrairement à vous les journalistes.

- Mais qu'en sera-t-il de tous les Français qui ne peuvent pas travailler à distance ?

- Et qu'en sera-t-il des entreprises dont le travail ne peut être fait à distance ?

* Alors-là, je vais vous en mettre pleine la vue : l'état va tout prendre en charge, les loyers, les cotisations sociales, le remboursement des emprunts, tout : aucune entreprise ne fera faillite pendant que je serai Président. On débloquera 300 milliards pour faire face à toutes les éventualités, rien ne sera trop cher pour mes compatriotes. Ca fait des semaines que les médias parlent de ce virus, qui pourtant tue moins que les accidents de la route, ils fomentent la panique chez les Français, je serai reçu comme un héros libérateur de ce virus, comme le général de Gaulle était libérateur de la France contre Hitler. Et moi je viens en plus avec un panier rempli de 300 milliards !

- Vous êtes très généreux avec l'argent de la France

- Mais où trouvera-t-on de telles quantités ?

* C'est Christine qui les imprimera, c'est tout simple.

- Mais la Présidente de la BCE a dit que ce n'était pas le rôle de la BCE de renflouer les bourses.

* Oui, bien-sûr, elle était obligée de dire ça. Comprenez, certains ont vu d'un mauvais oeuil quand la FED a sauvé les banques qui avaient trop spéculés 2008. Et quand Mario (cette imposteur de chez Goldman-Sachs, le rival de Rothschild) a mis des centaines de milliards pour sauver le système bancaire Européen en 2012, certains ont estimé qu'il n'avait pas le mandat de faire cela. La BCE ne pouvait donc pas à nouveau se précipiter et inonder les marchés de centaines de milliards, ça se serait vu. C'est pour cela que Mr. Rothschild a opté pour une stratégie plus subtile, celle du good-cop/bad-cop : la BCE innondera les bourses avec de l'argent facile pour sauver les spéculateurs, mais à contre-coeur, sur demande express des gouvernements démocratiquement élus.

- Justement, maintenant que vous le dites, qui finançait votre campagne électorale pour les présidentielles de 2017 ?

* Tous les comptes de campagne ont été déposés et sont consultables par les Français.

- Oui, mais cela est seulement vrai pour la campagne oficielle qui a duré 2 mois, mais qu'en est-il de la campagne en 2016, avec des meetings gradioses pendant des mois ?

* ah mais là, je n'étais pas candidat, c'était des affaires purement privés, et j'ai moi-aussi le droit à ma vie privée.

- Bien-sûr Mr. le Président.

- L'Assemblée Nationale ne sera pas fermée non-plus, pourtant c'est un lieu de rassemblement de personnes agées, ceux qui sont les plus à risque.

* Fichtre, vous avez raison, je n'y avais pas pensé. On va fermer l'Assemblée Nationale aussi et gouverner par décret. Ce sera plus facile que les débats interminables, et plus efficace puisque de toute façon on allait évoquer le 49.3 à la fin. Là, au moins, on ira droit au but, nous sommes en guerre.

- Oui, ça vous l'avez déjà dit, contre un virus.

- Mais il est tout petit ! Comment un pays grand comme la France et peuplé de 65 millions de personnes peut-elle être en guerre contre un tout-petit virus ?

* Petit mais costaud, il est très dangereux, contagieux et mortel, voyez-vous.

- Il a tué 7000 personnes dans le monde en 3 mois, alors qu'une grippe habituelle en tue 30 000 par an rien qu'en France. En quoi est-il plus dangeureux qu'une grippe saisonnière ?

* Certes, la mortalité de ce virus ne dépasse pas 1% si on compte tous ceux qui l'ont attrapé, et non seulement ceux qui ont été diagnostiqués, contre 0.2% pour la grippe habituelle. Mais ce qui compte sont les cas graves, ceux qui nécéssitent une hospitalisation intensive. En effet, et heureusement, beaucoup de malades s'en sortent car ils sont placés en respiration artificielle. Mais vu que ce virus, pas très mortel certes, est très contagieux, si on laisse aux évènements suivre leur cours naturel, le nombre de cas critiques dépassera la capacité des soins intensifs, et là la maladie devient dangereuse. Nous devons donc isoler les Français pour qu'ils s'infectent avec ce virus, certes, puisqu'on n'y peut rien, mais pas trop vite. Comme-ça, les hopitaux vétustes que je saigne depuis des années seront capables de faire face à l'afflux réduit de malades.

- Mais dans ce cas, pourquoi ne pas avoir acheté des respirateurs artificiels en masse depuis 2 mois que nous savons que ce virus existe ?

- Avec une fraction des 300 milliards que vous proposez pour sauver l'économie, on aurait pu équiper un paquet de services d'urgence avec des appareils respiratoires.

* Ben ... Mr. Lejournaliste, vous n'avez pas étudié vos dossiers ? Resaisissez-vous ! Mr. Rothschild ne fabrique pas d'appareils respiratoires, ne dites pas n'importe-quoi.

- Peut-être, mais les hopitaux ...

* Ah mais ne vous inquiétez pas, la clinique privée de Mr. Rothschild est très bien équipée, je peux vous assurer qu'il sera très bien pris en charge, lui et sa famille, si le besoin s'en faisait sentir.

- Ne craignez-vous pas que les Français puissent douter de la pertinence des mesures draconiennes que vous prenez ?

- Avec le temps libre que vous leur imposez, ils pourraient réfléchir et se demander comment on en est arrivé là ?

* Ah non, ça n'est pas du tout prévu. Je crois avoir été assez clair sur ce que mes chers compatriotes pouvaient faire pendant cette période d'isolation : du jardinage, du bricolage, jouer à la belotte aves les voisins, tout-ça oui, mais réfléchir, non. On irait où si tout-un-chacun se mettait à avoir des idées personelles ? Cela-dit, je fais confiance aux amis milliardaires de Mr. Rothschild pour qu'ils utilisent les medias dont ils sont propriétaires pour faire peur aux Français et les abreuver de programmes abrutissants.

- Nous voilà rassurés, Monsieur le Président.

- Merci Monsieur le Président

 

 

(*) en fait non, je n'ai pas compté

 


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