Iran : la mise sous cloche

par Serge ULESKI
vendredi 11 mai 2018

  

 

 Trump montre le décret signifiant la décision des Etats-Unis de quitter l'accord sur le nucléaire iranien le 8 Mai 2018 !
 
(Le 8 mai 1945 est la date de trois événements historiques : la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie, la fin de la Seconde guerre mondiale et celle de l'Europe en tant qu'entité indépendante, maîtresse de son destin... pour le meilleur et pour le pire)
 
 
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  Le président américain a signé un décret qui rétablit les sanctions suspendues depuis l’entrée en vigueur de l’accord sur le nucléaire conclu à Vienne en 2015.
 
 
      A défaut de pouvoir détruire l'Iran ( sur le modèle de ce qui a été fait en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie), les USA choisissent de mettre ce pays et sa population entre parenthèses pour le plus grand bénéfice de l'Arabie Saoudite ( en finir avec l'influence de l'Iran dans la région - marché de dizaines de milliards de dollars en armement pour les USA) et d'Israël (lobby dominant à Washington - fin du soutien au Hezbollah qui contrarie les projets expansionnistes israéliens, faute de moyens financiers ?).

Ces sanctions économiques feront que ce pays et sa population ne pourront compter sur aucune perspective d'amélioration de leur niveau de vie ni sur un développement humain à moyen et long termes.

Les USA miseraient-ils, et bien que ce ne soit plus une priorité, sur un soulèvement de la population iranienne contre des conditions de vie difficiles ? Alors que cette décision unilatérale des USA risque de souder tous les Iraniens contre le Grand Satan, le gouvernement iranien étant dégagé de toute responsabilité puisqu'il a accepté de montrer "patte blanche" en signant un accord sur le nucléaire en 2015 avec la Chine, la Russie, la Grande Bretagne et la France et les USA d'Obama.

Mauvais calcul des Etats-Unis ou bien... réalisme total ? A défaut de pouvoir le détruire ou de le déstabiliser, autant faire en sorte que l'Iran se radicalise (cela sert admirablement les intérêts d'Israël) et/ou qu'il meure lentement d'asphyxie...
 
         Stratégie "gagnant-gagnant" pour les USA et.... les Etats-Unis !!!! D'autant plus qu'en ce qui concerne l'Europe - à jamais considérée comme une menace économique par son allié transatlantique -, la reprise des sanctions contre l'Iran plonge l'Allemagne et la France dans l'incertitude : quelles représailles contre ceux qui décideraient de passer outre et de continuer à commercer avec l'Iran.... Airbus pour ne pas nommer ce fleuron européen ainsi que notre industrie automobile ? 
 
N'oublions surtout pas, le projet irano-chinois : L’Iran et la Route de la soie : cauchemar US (1)
 
           Tout compte fait, et en comptant bien, au regard des gains attendus - gains géopolitique et économique -, la tentation était trop grande, beaucoup trop grande, pour un seul homme et une seule puissance  ; impossible d'y résister. Aussi, reconnaissons à Trump sa capacité à défendre les intérêts de son pays et de ses alliés véritables : Israël et l'Arabie Saoudite. 

 Pour sûr, l'Europe privée de leaders dignes de ce nom, des leaders capables de ne pas simplement se soucier de la bonne santé de la balance commerciale de leur pays respectif (l'Allemagne de Merkel en tête) ne bronchera pas. Une raison supplémentaire de mépriser cette Europe, sa construction et les hommes et femmes qui l'enlisent un peu plus chaque jour dans l'asservissement et la non-existence en tant qu'entité politique, culturelle et économique indépendante, visionnaire et courageuse.
 
 
 
1 - "Grands projets d’infrastructures lancés en partenariat avec la Chine et la Russie : le projet de canal entre la mer Caspienne et le Golfe ou la mer d’Oman qui permettrait aux navires russes d’accéder aux « mers chaudes » ; et surtout celui dit de la « Nouvelle route de la soie » (terrestre et maritime) proposé par le président chinois Xi Jinping. L’arrivée en gare de Téhéran d’un train de marchandises parti de Chine – à 10 400 km - préfigure ce que pourrait être la modernisation de la voie ferrée reliant les deux pays, via le Kazakhstan et le Turkménistan." - Gilles Munier
 

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