Israël : fuite en avant

par ZEN
vendredi 11 juillet 2014

Point de non retour ?
 De nouveau, Gaza 2008 ?

               D'après Charles Enderlin, médecin et journaliste franco-israëlien, l'extrême droite israëlienne s'inspirant de Liberman et des ultra-orthodoxes, ayant actuellement le plus d'ascendant sur Netanayou, cherche à établir un point de non retour dans la processus de colonisation de la Cisjordanie, qui affecte déjà 60% du secteur.
   Les thèses de Jabotinsky fleurisse à nouveau au sein des groupes radicaux sionistes, religieux ou non. Là est la clé des nouvelles tensions actuelles, à la suite d'une succession de violences, pas seulement symboliques, dont Livni elle-même s'inquiétait.

 Les négociations, c'est fini. C'était prévisible...
Personne de très sérieux n'y a jamais cru.. Elles ont avorté, comme c'était prévisible...Shimon Peres a montré que Tel-Aviv s'ingéniait le plus souvent à torpiller un accord en vue, comme s'il avait besoin d'ennemi pour justifier sa politique intérieure et son soutien à la colonisation en Cisjordanie, qu'il promet sans cesse d'arrêter, mais qui ne cesse de s'étendre, surtout en période de négociations. C'est ainsi depuis Sharon. L'impunité est toujours la règle. 
 “Je veux vous dire ceci très clairement, ne vous en faites pas à propos de la pression américaine sur Israël, nous, les Juifs, contrôlons les États-Unis, et les Américains le savent.” disait cyniquement Ariel Sharon parlant à Shimon Peres, le 3 octobre 2001, rapporté à la radio Kol Yisrael.
 
Au train où vont les choses, il n'y aura pas d'Etat palestinien, avouait Ziyad Clod, ancien négociateur à Annapolis. Quand vous ne négociez pas la paix, quand vous vous montrez sourds à toutes les injonctions de l' ONU, le résultat n'est pas étonnant : vous obtenez la haine.

  « Les négociations auraient dû commencer par une décision de geler la construction des colonies. Mais nous avons pensé que nous ne pouvions l’obtenir à cause de la composition du gouvernement israélien, donc nous avons laissé tomber. » Interrogé par le célèbre journaliste Nahum Barnea, du quotidien israélien Yediot Aharonot, dans le cadre d’une enquête sur l’échec des négociations israélo-palestiniennes, ce responsable américain resté anonyme poursuit : « Nous n’avions pas réalisé que [le premier ministre Benyamin] Netanyahou utilisait les appels d’offres de construction dans les colonies pour assurer la survie de son propre gouvernement. Nous n’avions pas non plus réalisé que la poursuite de ces constructions permettait à des ministres de saboter de manière très efficace le succès des négociations. (...) Ce n’est que maintenant, après l’échec des pourparlers, que nous avons appris que ces constructions [de quatorze mille logements] signifiaient l’expropriation de terres à grande échelle. »
 
  Les diplomates américains font mine de découvrir la politique du fait accompli menée par Tel-Aviv et les effets destructeurs de la colonisation, alors que Washington détient les clés, économiques notamment, pour résoudre le problème.
 La culture de la peur, depuis longtemps entretenue, dans ce pays en crise, très divisé malgré les apparences, sert les intérêts des ultra sionistes, qui ne veulent plus entendre parler d'un futur Etat palestinien. 
 Il y a en Israël une « individualisation » très forte lorsque des citoyens et des soldats sont enlevés ou tués. Les individus sont mis en exergue, les autorités mettent en avant leur biographie, on fait intervenir la famille, tout cela autour du thème : « Israël n’abandonne jamais un de ses citoyens et se mobilise pour sa sauvegarde ». Parallèlement, on met en avant l’idée que les Palestiniens, eux, n’ont pas ce même respect de la personne. C’est l’occasion de grandes célébrations nationales pour resserrer le lien au sein de la société, pour cultiver le thème de la menace permanente à laquelle devrait faire face l’État d’Israël, et donc de la nécessaire solidarité dont l’État doit bénéficier au sein de la communauté internationale.
 La paradoxe de la situation actuelle est que les autorités sont plutôt dépassées par l’ampleur du phénomène d’identification aux victimes et des appels à la vengeance. Il y a eu le meurtre du jeune Palestinien, la police a été déployée pour tenter de protéger les Palestiniens. Fait rarissime : Nétanyahou a pris la parole pour appeler les Israéliens à la retenue.
 
Une situation créée de toutes pièces depuis des décennies, le meurtre de Rabin, cherchant une solution négociée, ayant constitué un tournant symbolique.. 
 Abbas est paralysé. Pour le Hamas, il n'y a pas d'autre option que la fuite en avant. Qu'on le regrette ou le condamne ou non.
 Le problème de l'impossible réconciliation entre le Fatah et le Hamas, dont les velléités de réconciliation n'ont été qu'un leurre , n'arrange rien pour l'instant. Mais cette division convient parfaitement au gouvernement actuel israëlien, qui n'a eu de cesse de l'entretenir. La stratégie d'Israël est de repousser toute solution politique.
 C'est l'impasse d'une Etat devenu ethnocratique
 
 Une fuite en avant dangereuse ?...Il faut peut-être (un peu) relativiser, géostratégiquement parlant.
 Plutôt une nouvelle guerre pour rien, mais non sans victimes civiles, avec de possibles et graves dérapages, car se pose vite le problème : que faire après ? 
 "...C’est une logique de rivalité où, du côté palestinien, les éléments les plus radicaux autour du Djihad islamique veulent à tout prix mettre fin au processus de réconciliation entre le Hamas et le Fatah. Ils sont donc prêts à toutes les provocations pour pousser les Israéliens à surréagir, et ainsi contraindre le Hamas à rejoindre la lutte et entrer dans un schéma d’affrontement. C’est d’ailleurs tout le dilemme du premier ministre Netanyahou : il veut frapper, mais pas trop fort, si je puis dire. Car plus il en rajoute, plus il va remettre dans le jeu le Hamas et tous les groupes palestiniens, alors même que le Hamas est à son niveau historique le plus bas, en termes de soutien populaire et de proximité avec ses alliés à l’intérieur de la bande de Gaza ou à l’international. Or le fait que le Hamas soit au plus bas représente paradoxalement une chance historique pour Israël et son gouvernement de traiter avec le mouvement. C’est sans doute pour cela que le gouvernement israélien n’accepte pas par ailleurs le principe de la réconciliation entre le Hamas et le Fatah..."
 
  Sur le principe radical qu'il n'y aura pas d'Etat palestinien, l'avenir s'annonce bien noir. Israël joue contre son camp et compromet son avenir. Beaucoup d'Israëliens, souvent découragés, le savent...La force n'est pas une solution. _Hollande ne fait que conforter le récit isralien_
 
 Comme le dit S.SandNous avions le devoir de privilégier la diplomatie, de ne pas commettre ce massacre de civils.”

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