ISRAEL/PALESTINE : deux états ou apartheid ?

par Clark Kent
vendredi 17 février 2017

Hier jeudi, après que le président américain Donald Trump ait suggéré une solution au conflit israélo-arabe à travers un seul état, l'ONU et la Ligue arabe ont réaffirmé leur volonté de mettre en place un état palestinien indépendant.

Après une réunion au Caire, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et son homologue de la Ligue arabe, Ahmed Aboul-Gheit, ont indiqué qu'ils étaient d'accord pour dire que la solution des deux états était "la seule façon d'arriver à un règlement global et juste de la cause palestinienne".

Cela pourrait les mettre en contradiction avec M. Trump qui a remis en cause la politique jusque là menée par les Etats-Unis d’un soutien à la création d’un état palestinien lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche lors de la visite du premier ministre israélien M. Benjamin Netanyahu, mercredi.

Dans une déclaration à la Ponce Pilate (qui faisait semblant de se laver les mains tout en projetant la crucifixion d’un terroriste palestinien), M. Trump a déclaré qu'il était prêt à envisager des "alternatives" à une solution à deux états : "J’étudie les hypothèses des deux états et d’un état, et j'aime celle qui convient aux deux parties. Je peux vivre avec l'une ou l'autre de ces possibilités."

M. Netanyahu s’est montré moins enthousiaste et a utilisé une formulation sibylline pour le faire savoir en déclarant qu'il ne voulait pas négocier avec des « appellations » (labels).

Le dirigeant israélien a insisté sur le fait que deux « conditions préalables » devaient être remplies pour une paix durable : « La reconnaissance de l'état juif et la reconnaissance des besoins de sécurité d'Israël à l'ouest du Jourdain [dans les territoires palestiniens occupés] ».

M. Trump a également demandé à M. Netanyahu de "freiner" la construction de nouvelles colonies dans la Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est.

Les dirigeants de l'OLP avaient réagi hier jeudi au changement de politique signalé mercredi, affirmant qu'une solution à un seul État devrait accorder les droits démocratiques et les autres droits civils à six millions de Palestiniens, faute de quoi le pays serait de fait un état d'apartheid.

Or, le gouvernement dirigé par le parti Likoud de M. Netanyahu s'oppose à la fois à une Palestine indépendante et à la perspective d'admettre que les six millions de Palestiniens sous son autorité - et le même nombre à l'étranger – soient des citoyens à part entière de l'état juif.

Selon un sondage publié hier, le nombre d'Israéliens et de Palestiniens qui soutiennent la création d'un Etat palestinien indépendant a diminué ces derniers mois : 55 % des Israéliens et 44 % des Palestiniens soutiennent une solution à deux États - contre 59 % et 51 % en juin dernier.

Jean-Marc Ayrault (qui s’y connait en matière de « flou ») a estimé que le positionnement des Etats-Unis était "très confus et préoccupant" et que l'option à un seul Etat, évoquée aussi par son homologue américain Rex Tillerson lors de leur entrevue jeudi en Allemagne, n'était "pas réaliste".


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