Ivermectine - L’envie d’y croire...
par gruni
mardi 23 mars 2021
Gérard Maudrux, chirurgien urologue de 71 ans à la retraite parle peut-être trop en bien de l'ivermectine, sur son blog, « L’œil d’un anti conformiste ». En-tout-cas, l'Ordre des médecins lui a demandé des explications.
Selon l'ancien médecin libéral, sur soixante études, "80% disent que l’ivermectine prescrit en phase précoce diminue les troubles en moitié moins de temps comparé à un groupe placebo. Et selon ces mêmes travaux la mortalité chute de 75%".
Ce qui n'est pas l'avis de Prescrire.org qui prétend que "dans divers pays, des patients atteints de covid-19 ont reçu ce médicament, et quelques études rétrospectives ont montré soit une absence d'efficacité soit une faible efficacité".
Qui ment ! En attendant nous nous retrouvons avec ce médicament utilisé contre les maladies parasitaires comme la gale ou l’onchocercose, avec le doute quant à son efficacité contre la Covid. Avec d'un côté des médecins favorables à sa prescription et d'autres qui pensent que ce n'est pas utile. Il existe même une troisième option qui serait de le prescrire par "compassion" ou comme un placebo.
Un article sur "Capital" pose une question dans son titre...
"Ivermectine : la France passe-t-elle à côté d’un médicament efficace contre la Covid-19 ?"
Et en sous-titre le média répond par une version affirmative sur l'efficacité de la molécule, ce qui n'est pas encore vérifiée...
"Alors qu’elle a démontré son efficacité contre le virus dans plusieurs pays, l’ivermectine est snobée par les autorités sanitaires occidentales et notamment françaises."
L'article du magazine est pourtant honnête dans l'ensemble, le lecteur qui ne se contente pas de lire les titres, y trouvera une information équilibrée favorable ou pas à l'ivermectine. Encore une fois, l'envie d'y croire sera-t-elle plus forte que le doute ?
D'après "Prescrire.org"
"Au total, des résultats cliniques sont disponibles, sous une forme ou une autre, pour 11 essais cliniques randomisés de l'ivermectine par voie orale, seule ou en association. Ils ont été menés en Asie et en Afrique. Dans la plupart des essais, le comparateur était un traitement considéré comme standard au moment de l'essai.
Pas de preuve solide d'efficacité. Sur les 11 essais cliniques avec résultats disponibles, 9 n'ont pas montré d'efficacité de l'ivermectine sur l'évolution clinique de la maladie covid-19
Seuls deux essais randomisés ont montré une certaine efficacité de l'ivermectine sur l'évolution clinique de la maladie covid-19"
Revenons au docteur Gérard Maudrux qui affirme :
"On assiste à une dérive dans l’analyse des études scientifiques : on regarde la méthodologie mais on ne regarde pas le résultat... Je veux bien qu’il y ait des biais et des défauts mais le résultat est là. Par ailleurs, il n’y a que trois études qui concluent à son inefficacité...
Le Docteur Maudrux serait-il plus menteur que complotiste ? Mais doté d'un solide bon sens lorsqu'il dénonce le laboratoire Merck qui ne veut plus fabriquer un médicament devenu non rentable depuis qu'il est tombé dans le domaine public ?
"Par ailleurs, Merck collabore avec Johnson & Johnson sur leur vaccin et développe 2 médicaments anti-Covid. Vendre un produit à 1000 euros la dose plutôt qu’à 10 euros, c’est quand même plus intéressant. En France, seulement 5% de l’ivermectine prescrite vient de Merck, le reste ce sont des génériques".
Nous noterons au passage que le docteur Maudrux atteste que rien n'empêche les médecins de prescrire de l'ivermectine...
"Un médecin peut prescrire un médicament hors de son champ initial d’autorisation de mise sur le marché (AMM) quand il n’y a aucune alternative, qu’il ne fait pas prendre de risques aux patients, et qu’il justifie d’une présomption d’efficacité. Le patient doit être informé des avantages et des risques et que la prescription est hors "AMM".
Alors, où est le problème avec ce médicament si rien n'empêche les docteurs de s'en servir, la peur d'un blâme ou d'une sanction, ou le sentiment de perdre son temps avec cette molécule ?
Le docteur Maudrux assure que si "on avait donné sa chance à l’ivermectine, on n’aurait pas eu de seconde vague et on aurait économisé des milliards. Je peux me tromper, mais j’en suis persuadé". C'est aussi ça ce qu'on appelle l'envie d'y croire.
Le docteur Maudrux qui n'est pas anti-vaccin et se fait vacciner tous les ans contre la grippe n'est pas non plus anti-masques, ni anti-confinement, mais il critique "le fait qu’on n’ait rien fait pour l’éviter, car on pouvait l’éviter." Sans doute pense-t-il, en utilisant massivement cette molécule présentée par certains comme un produit miracle. Cependant, même si l'efficacité de l'ivermectine n'est pas officiellement démontrée, pourquoi ferait-on pression sur les médecins qui prescrivent ce médicament. La réponse serait à chercher du côté des labos qui craindraient une baisse des ventes du vaccin. Des laboratoires qui ont pourtant bien du mal à fournir les doses nécessaires. D'autres médicaments sont étudiés pour guérir la Covid, alors pourquoi ne pas encourager largement l'ivermectine qui n'a que très peu d'effets secondaires ?
La conclusion sera du docteur Maudrux :
"L’ivermectine ne fait pas concurrence au vaccin, l’un est curatif, l’autre est préventif. Ils se complètent mais ne s’opposent pas comme le croit le gouvernement.