J’ai trouvé un journaliste honnête
par Pierre
jeudi 26 juin 2014
Il y a des jours où on doit se frotter deux fois les yeux pour être certain d'avoir bien lu. Ce fut le cas pour moi ce matin en lisant l'édito de Franz-Olivier Giesbert dans Le Point « Ayons le courage de le dire » (1)
Cela vaut la peine de relever cet article qui n'est finalement qu'un aveu de ce que tous les internautes savent depuis longtemps : les médias traditionnels ne transmettent pas des informations objectives.
Ne nous attardons pas sur les raisons de cela, les causes sont multiples et il leur appartient de les corriger sous peine de disparaître et venons en directement aux faits pris en exemple par FOG.
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Les djihadistes sont les nouveaux barbares, le mal absolu. Non, ce n'est pas de l'islamophobie de le dire d'autant plus que les musulmans sont eux-mêmes les premières et les plus nombreuses victimes de ces fanatiques.
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Faut-il faciliter la tâche des djihadistes sunnites qui cherchent à renverser le pouvoir syrien pour liquider les chiites dans la foulée ? La réponse est non. Au lieu de quoi nous acceptons toutes les désinformations, pourvu qu'elles aillent dans le sens que nous voulons donner à l'Histoire. Quel aveu ! FOG emploie le mot « désinformation » . Pour renverser un régime, certes discutable et inacceptable à bien des égards, l'Occident a fermé les yeux sur les pires crimes commis par les pires obscurantistes que la terre ait porté.
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Quand "Le Monde" a révélé l'attaque chimique de la Ghouta, rien ne prouvait qu'elle avait été perpétrée par le régime d'Assad. Damas en a pourtant été accusé par le journal, le gouvernement français et les services secrets américains, ce qui permettait de justifier les frappes à venir. Or un long rapport scientifique du Massachusetts Institute of Technology (MIT) établi par Richard Lloyd, un ancien inspecteur de l'Onu, assure, après avoir étudié notamment les lanceurs, que les tirs ne pouvaient provenir que des zones rebelles, autrement dit djihadistes. Bien sûr, on a mis un mouchoir dessus : circulez, y a rien à voir, a décrété notre bonne presse. De même, quand le grand journaliste américain Seymour Hersh a découvert que le groupe djihadiste Front al-Nosra disposait de gaz sarin, information que Barack Obama se serait empressé de dissimuler, c'est à peine si l'information a été relayée. Écrire cela dans un média traditionnel est une bombe. Cela a été développé dans les médias alternatifs (2) (3) (4) mais il fallait lire entre les lignes pour l'apprendre dans les autres médias.
FOG nous donne trois exemples. Soyons certains qu'il y en a des centaines d'autres qui resteront encore longtemps tus.
FOG revient ensuite sur le livre de Jean-François Kahn « Marine vous dit merci » et sur celui d'Hubert Védrine « La France au défit » qui dénoncent les errements des journalistes et du système éducatif.
Franz-Olivier Giesbert est intelligent. Je pense qu'il se rend compte que la guerre s'approche de nos frontières ainsi que de celles d'Israël et qu'il est temps de retrouver de la lucidité, du réalisme aussi.
L'Occident a été naïf et il faudra peut-être en payer le prix. Des milliers de jeunes européens sont partis faire le djihah en Syrie. Combien de milliers d'autres ont voulu partir mais n'en ont pas eu le courage ? Des centaines d'entre eux reviendront avec une expérience de la guerre et un fanatisme intact. Sommes-nous sûrs qu'ils ne trouveront pas un accueil favorable à leur retour dans leur communauté ? Les frontières européenne sont ouvertes et on a vu un terroriste (présumé) français commettre un attentat en Belgique. On aura pas toujours la chance de l'arrêter par hasard.
La presse doit faire son métier. Elle doit dire ce qu'elle sait et cesser cette basse flagornerie vis-à-vis du pouvoir politique.
Il en va de la sauvegarde de toutes nos valeurs et de nos libertés.
(2) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-syrie-et-le-rapport-du-mit-147902
(3) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/a-mm-fabius-et-hollande-syrie-un-146539