J.F Copé aime aussi frapper sur la précarité

par barbouse, KECK Mickaël
mercredi 8 juin 2011

Il emboite le pas de son collègue, l'euphémiste Laurent Wauquiez qui comparant l'assistanat à un Cancer, transforme le précaire en une métastase, L'UMPS via son président persiste et rejoue à l'apprentie doctoresse en proposant à nouveau de réformer le RSA. Sa nouvelle chimiothérapie, enfin de quoi tuer les métastases, est de créer un rouage légal permettant de diminuer ce qui était considéré comme le revenu minimum d'insertion, le minima pour survivre dans notre douce France, transformée par leur soins en digne bagne à ciel ouvert.

Cette nouvelle méthode ayant l'avantage d'achever sans violence le "fainéant". Etouffer mois après mois par une diminusion progressive de son allocation jusqu'a ce qu'il bosse ou crève, ce salaud de précaire qui, presque par définition, est déjà souvent en état de mort économique, social et citoyenne, loin de tout micro, de caméra et d'une once de moyen pour se défendre politiquement au sein du "spectre démocratique et citoyen" .

 

Le génie qui a eu l'idée de cette diminution progressive, stratégie du noeud coulant, peut-être inspirée des embargos faits en Irak et ailleurs, de quoi épuiser les populations les plus faibles et les plus démunies avant l'invasion, culmine à un paroxysme de cruauté qui ressemble plus à un acte de guerre contre la population précaire qu'à une quelconque once de solidarité entre compatriotes. 

 

Mais il y a une moral, une éthique, des droits et des devoirs, et s'il bouge encore, l'UMPS offrira, si sa réforme passe, le spectacle télévisé d'un casting choisi, un oncle tom, un oui patron avec ou sans missé, montrant avec fierté qu'il se crève à la tache ingrate et sous payée mais avec le sourire, bien propre sur lui, caméra oblige, il dira " merci, je m'en suis sortie, aujourd'hui je ne mange pas que des pâtes mais du riz basmati, j'ai enfin trouvé ma place, et j'ai un retrouvé un espoir dans ma vie, celui de participer à koh Lanta, bin oui, maintenant que je suis super entrainé à bosser le ventre vide, merci J.F Coppé .."

 

Cette nouvelle chimiothérapie au lit de la France non plus affaiblie par la pauvreté mais malade de ses pauvres, "innove" à partir d' un ancien principe, "les droits et les devoirs", principe tellement bafoué par les classes dirigeantes qu'il est presque mesquin d'y ajouter que ce pacte républicain n'a de valeur, comme en temps de guerre, même quand cette dernière est économique, qu'à partir du prima de l'exemplarité et de la compétence des élites. Mais il est vrai que le précaire ne peut pas tout imiter.

 

Le privilège de faire le touriste sexuel mondialisé et de ne se faire chopper qu'à la soixantaine passée ou d'en témoigner dans un mauvais livre lui reste souvent inaccessible. Avoir voisins et amis qui vous prennent en jet en Tunisie, ou vous prêtent un yacht après avoir fêter ça au fouquet's, n'ont pas la candeur et le sens des valeurs que celui du précaire tel que décrit pas Laurent Wauquiez et ses communicants.

 

Ce voisin travailleur harassé, au salaire bloqué à coup de réformes d'en haut, qui paye tout, et dont les seul luxes consistent qu'à n'être que petitement jaloux de la fainéantise de ces nantis d'assistés de fainéant d'en face de sa maison, avec leurs CMU et leurs allocs et le RSA, et de se soulager en menaçant d'aller couiner au Front National.

 

J.F. Copé affirme néanmoins qu'il est normal que les bénéficiaires du RSA en capacité d'être encore un peu exploitable le soient. Puis ils parlent de solidarité, ce qui, dans le cadre cette réforme, en pervertit la notion jusqu'à en faire un sous salaire pour travaux obligatoire sous peine d'être encore plus précaire, et donc en dessous du minimum vital.

 

Les notions de contrat de travail et de liberté, sans rentrer dans un profond débat éthique, reposent sur le principe que les signataires s'engagement librement et en conscience, avec la capacité de refuser et de défendre leurs droits le cas échéant.

Qui est assez indigent intellectuellement à l'UMPS, duopôle a minima censé être sensible à ces notions, pour croire qu'une personne en situation précaire sous le joug d'une tel loi sera en situation de liberté de refuser et de défendre ses droits face à l'état ?

 

"Bon voilà le topo le déglingos ou la bousillée, si tu signes pas, tu crèves de faim lentement, si tu signes tu dépenses ton RSA pour allez bosser 5 à 10 heures pour quasi rien, et en cas de problème avec ton employeur l'état, tu es déjà précaire, souvent seul(e) et fragilisé(e), mais il te faudra trouver les ressources pour engager une lutte pour tes droits, ce sera long et procédurier...

 

"Le travail rend libre" disait un allemand méconnu, il permet de resociabiliser et de remplir son devoir dit maintenant l'UMPs... Je mets au défi quiconque qui travaille sous la contrainte de voir les 400 euros qu'il a pour survivre diminuer, entouré de gens qui travaillent eux pour prospérer, de se sentir plus proche de la liberté et du bonheur de travailler, qu' à un mur d'enceinte près du prisonnier bossant pour avoir de quoi survivre en prison entouré de fonctionnaires avec de véritables salaires.

 

Le bénéfice de servir la collectivé ? Travailler ou crever de faim, même 5 à 10 heures par semaines, crée sans doute un climat au travail, un esprit d'entreprise et d'entreprendre, l'ambition de bien faire, cet amour du travail bien fait propre à ceux qui contribuent à la grandeur de la France jusqu'au fond des hotels new yorkais, thaïlandais ou de Marrakech, et d'enfin mériter son pain en acceptant sa nouvelle condition d'esclave proprement appelée travailleuse ou travailleur pauvre dans la patrie des drois de l'homme, garante d'une liberté qui consistera obligatoirement à servir pour enrichir les riches en aimant ça, sinon tu la quittes, ou tu crèves...

 

Ce que cette réforme va plus surement donner si d'aventure l'UMPS persiste dans son inhumanité, c'est une hausse de la violence et de la criminalité. Rien que pour faire passé des examens de santé aux populations précaires, les Centres de Médecines Préventives ont déjà constaté des actes d'insultes et de violence envers les infirmières et les médecins lorsque les associations " d'aides" forcent la main aux précaires pour les obliger à y faire une visite médicale de deux demi journées, en utilisant verbalement la menace de se voir supprimer la CMU, ou les allocs, etc...

 

Politiquement, c'est à peu près aussi lâche et inopérant de s'en prendre aux précaires de la sorte pour faire semblant de s'occuper des Français que de vider des camps de Rom pour montrer que l'on gère l'immigration. Faire semblant de gérer le raz le bol des Français de voir des fainéant s'en "sortir" au RSA pour créer des clivages douteux, haineux, entre compatriotes est contraire à l'esprit de solidarité, et surtout criminogène et sociologiquement irresponsable.

 

Cela ne peut que renforcer le déjà fort recours communautaire pour survivre, la soumission mental aliénante, la peur quotidienne de perdre le peu qu'il te reste si tu n'obéis pas tes 10 heures par jour, jusqu'à des suicides, mais oblige les recours aux actes, aux votes, aux émeutes, et autres façons de ne pas se laisser crever sans réagir face à cette élite qui n'a même pas la descence de laisser le minimum vital à ceux qu'elle n'exploite pas.

 

Il est d'un classicisme historique Français que Lorsqu'on touche aux gens qui ont déjà plus grand chose à perdre et dont on malmène la dignité et l'instinct de survie avec des doigts de politiciens inconscients, L'UMPS crée plus surement de nouvelles Charlotte Corday cherchant son Marat, ou plus récemment de émules de Richard Durn, cet homme qui se sentait mort vivant jusqu'à perpétrer la tuerie de Nanterre pour se "venger" des élites de sa ville, que des zentils précaires soumis et honoré de servir J.F Copé et ses amis.

 

 

Le plus désolant est que depuis le temps et le nombre de vies broyées, autant brisées en arrivant dans la galère que par la perversité des rouages de la vie en situation de précarité, ceux la même qui sont censés chercher et trouver des solutions viables, efficaces, usant de l'énergie collective afin de créer les conditions propices pour mener une vie décente aux plus fragiles, n'en sont aujourdh'ui qu'à faire des effets de manches scandaleux, proposant des lois concrètement impraticables, sciant le peu d'estime que seul les naïfs peuvent encore pleinement leur accorder, uniquement pour gagner du terrain médiatique et monter qu'ils font semblant de travailler sur des sujets sociaux, dont, si on doit en juger par la qualité de leur proposition, ils ne font montre que du fait qu'ils s'en moquent éperdument et que leur seul but est de maintenir le citoyen sous pression, accablé, et sans espoir mobilisateur.

 

Amicalement, barbouse. 


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