Jamais l’Europe n’aura autant travaillé pour le roi de Prusse et premier empereur d’Allemagne
par Michel J. Cuny
mercredi 29 mai 2019
Pour bénéficier, sur la scène internationale, des dents particulièrement acérées de l’euro, la grande bourgeoise française a donc consenti à rejoindre une Allemagne dont il est devenu désormais parfaitement clair qu’elle prolonge la dynamique prussienne de l’époque bismarckienne.
De façon fantasmatique, on pourrait dire qu’en l’occurrence, l’Allemagne aura tout de même mordu dix fois plus vite, ou dix fois plus large, qu’une France qui s’en sort comme elle peut… mais qui n’est pas venue là non plus pour rien.
Mais pour vraiment comprendre le fonctionnement interne de la dynamique de conquête de l’Allemagne, il faut quitter le calcul en termes de solde entre les importations et les exportations, et prendre chacune d’entre celles-ci pour ce qu’elle est. C’est Olivier Passet lui-même qui nous le dit :
Or, dans cette différence entre les deux baluchons tels qu’ils sont figurés ici, Olivier Passet nous signale qu’il faut compter quelque chose dont Alexandre Mirlicourtois et lui-même nous ont déjà parlé. En effet, nous dit-il…
Or, cet hinterland…
« C’est de là que provient l’effondrement de son excédent intra-européen. »
Et de là aussi, une partie déterminante de la richesse allemande… et de ses marges de manœuvre stratégiques au plan mondial…
Ainsi ce qu’affirme ici Olivier Passet est bien plus parlant et bien plus vrai qu’il ne le devine sans doute lui-même :
« En d’autres termes, les dirigeants français sont en retard d’une bataille économique ; le regard myope tourné vers le passé proche les empêche de voir que la stratégie allemande est déjà ailleurs. Elle largue progressivement les amarres du marché européen. Comment s’étonner alors que, s’agissant d’Europe, et notamment de rigueur et de divergence économique, Berlin ne parle plus la même langue que Paris ? »
NB. Cet article est le soixante-quatrième d'une série...
« L’Allemagne victorieuse de la Seconde Guerre mondiale ? »
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