Je préfère « Bella Ciao » à l’appel du muezzin

par PETINOS
samedi 23 mai 2020

Les athées, les agnostiques, les libres penseurs et autres libertaires ne respectent plus rien !

Même au pays de l’islamo-nationaliste Recep Tayyip Erdogan, la Turquie, il est impossible de les contrôler…pourtant, journalistes, penseurs, politiques d’opposition, laïcs, minoritaires, Kurdes, sont en prison…

Mais, revenons à notre sujet : L’info a fait le tour du monde !

Des inconnus ont piraté mercredi 20 mai, le système d'appel à la prière de plusieurs mosquées à Izmir, dans l’ouest de la Turquie.

Et Erdogan, comme l’ensemble de la fachosphère turque au pouvoir, sont devenus rouges, comme le drapeau turc !

De quoi s’agit-il ?

Les pirates en question ont pris le contrôle du système d’appel à la prière de certaines mosquées et ont diffusé – oh insulte suprême ! - « Bella Ciao » en lieu et place de l’appel du muezzin à la prière.

Et Erdogan qui rêve toujours d’une Turquie islamiste et nationaliste et se rêve lui-même en khalife, a été obligé de subir cet affront ultime : « Bella Ciao », le chant de révolte italien qui célèbre l'engagement dans le combat mené par les partisans, résistants pendant la Seconde Guerre Mondiale opposés aux troupes allemandes alliées du gouvernement italien fasciste.

Rappelons pour l’histoire que les paroles de la chanson ont été écrites fin 1944, sur la musique d'une chanson populaire que chantaient au début du 20e siècle les saisonnières qui désherbaient les rizières de la région de Pô et repiquaient le riz, pour dénoncer leurs conditions de travail. Ce chant est devenu un hymne à la résistance dans le monde entier.

Avouez quand-même que les pirates ont eu du culot de diffuser « Bella Ciao » depuis les minarets de plusieurs mosquées turques, dans la Turquie d’aujourd’hui !

Comme il fallait s’y attendre, la division locale de Diyanet, l’Autorité turque des Affaires religieuse, a confirmé le fait dans un communiqué et annoncé avoir ouvert une enquête interne et déposé plainte auprès de la police.

Par ailleurs, le parquet d’Izmir a ouvert une enquête sur le piratage, mais aussi contre des usagers des réseaux sociaux soupçonnés de « dénigrement des valeurs religieuses » pour l’avoir applaudi, selon l’agence étatique Anadolu. L’affaire a effectivement fait le tour de tous les réseaux sociaux.

Notons également qu’Izmir, troisième plus grande ville du pays, est un bastion laïque et fief du CHP, le principal parti d’opposition fondé par le fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk.

Omer Celik, le porte-parole de l’AKP (le parti islamo-conservateur au pouvoir), a, de son côté, « vigoureusement condamné » ce piratage.

Personnellement, je préfère « Bella Ciao » à l’appel du muezzin à la prière, comme à l’appel des cloches, comme à l’appel de toutes les religions qui maintiennent l’homme dans l’ignorance et la soumission…


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