Je suis une barbare : je suis pour la peine de mort

par La râleuse
mercredi 28 septembre 2011

À ceux qui me lisent pour la première fois, je tiens à préciser, avant toute chose, que je suis une femme ordinaire, avec un statut social ordinaire, une culture générale ordinaire, et que ce qui suit n’est que le fruit de mon intime conviction.

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exécution

23h08, heure de Jackson (Géorgie), Troy Davis, accusé du meurtre d’un policier blanc en 1989, emprisonné depuis août 1991, est exécuté 20 ans après, ce mercredi 21 septembre 2011.

L’exécution de Troy Davis choque d’autant plus qu’il était probablement innocent. Elle choque aussi parce que ce n’est pas la première fois qu’aux États-Unis, un innocent présumé est condamné à la peine de mort… Et exécuté. Comme par exemple Odell Barnes et Timothy Lane Gribble en 2000, Todd Willingham en 2004.

Pourtant, je n’en demeure pas moins favorable à la peine de mort.
J’y suis favorable pour une raison toute comptable :

Ceux qui se veulent les garants des principes d’humanité, âmes sensibles opposées à l’exécution capitale au nom de la civilisation, vont m’objecter que la peine de mort n’a jamais dissuadé le moindre criminel de commettre son forfait.
Ils ne feront là que reprendre l’argument de l’avocat Robert Badinter. (Extrait d’un discours à l’assemblée nationale, le 17 septembre 1981 :
 « Ceux qui croient à la valeur dissuasive de la peine de mort méconnaissent la vérité humaine. La passion criminelle n’est pas plus arrêtée par la peur de la mort que d’autres passions ne le sont… »)

La peur de la mort n’a jamais dissuadé les criminels de commettre leurs forfaits. J’en suis bien d’accord.
Mais pourquoi ? Et bien, je crois que c’est tout simplement parce que seuls les êtres dotés d’imagination craignent la mort et que ceux qui se rendent coupables d’actes criminels sont des êtres sans imagination.


Bien sûr, il se trouvera toujours un contradicteur pour réfuter cette thèse.
« Vous ne pouvez prétendre, me dira le contradicteur, que les auteurs d’attentats politiques soient des êtres dépourvus d’imagination. Non plus d’ailleurs, que les assassins qui se rendent coupables d’un crime dans un but intéressé ? »
. Je pense moi, que les assassins guidés par un idéal politique tout autant que les assassins guidés par l’intérêt ne sont pas des êtres dotés d’imagination mais qu’ils sont simplement calculateurs. L’imaginaire du premier, obnubilé par le bénéfice espéré de son action, ne dépassera pas le stade du procès avec la gloire qu’il est persuadé acquérir. Quant au deuxième, tellement persuadé qu’il va commettre le crime parfait, il n’imagine même pas être seulement démasqué.
Par contre, je le demande à tous les opposants à la peine capitale :

Alors oui, je suis une barbare et j’assume. Je préfère pleurer les victimes des meurtriers que les victimes des tribunaux. De même, je conçois la douleur des familles de meurtriers mais je réserve ma compassion aux familles de leurs victimes.

Alors oui, je regrette l’abolition de la peine de mort qui ne sera jamais restaurée en France puisque l’Europe est désormais seule souveraine et que nous sommes ses vassaux.

Ce n’est pas la peine de mort qui aurait dû être abolie mais l’exhibition ‘grand guignolesque’ qui l’accompagnait et qui perdure. Une balle suffit pour donner la mort. Alors, pourquoi toutes ces simagrées avec témoins invités ?
C’est ce spectacle de cirque qui est ignominieux.

Les États-Unis montrent même un aperçu répugnant en la manière, qui transforment une exécution en ignoble torture. L’exemple cette fois encore avec l’exécution de Troy Davis retardée de plus de quatre heures à cause de juges trop lâches pour parvenir à ‘digérer’ leur décision.


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