Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne veulent pas connaître

par julie211
samedi 19 janvier 2019

"Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne veulent pas connaître. 

D’un temps qui – sous-couvert d’un relativisme généralisé où chaque parole se vaut – refuse tout dialogue, tout débat, toute contradiction. Si tout est égal en droit et sur un plan moral alors plus une seule valeur n’est supérieure aux autres. Ici, chaque aberration mérite d’être dite et considérée puisque chaque individu à part entière a le droit de déblatérer ses mots à voix haute et clamer fort ce que bon lui semble, peu importe le sens et la justesse desdits propos. Pire encore, chaque aberration constitue une vérité, puisque c'est "sa" vérité. Mais, ceux qui ont oublié que le relativisme porte en lui-même « Tout » et son « Contraire » se trouvent aujourd’hui bien dépossédés à défendre les valeurs nécessaires à tout contrat social. Ils cafouillent, se retranchent dans leur ultime certitude étouffante ; seule conclusion : ils sont prêts à défendre ce qu’il y a de plus vil, si tel est le choix des autres, tant qu’on leur fout la paix. Et souvent, ils le font avec autant de bienveillance que d’empathie. A l’école, on leur a appris que l’Histoire était un constant progrès, que l’Homme devenait meilleur avec les siècles : après le Moyen-Age, il y a eu la Renaissance puis les Lumières. Enfin, l'Epoque Contemporaine, "contemporain" justement comme antonyme d’arriéré ou de rétrograde. Or, ils ont confondu le progrès scientifique et le progrès moral. Et parce qu’ils connaissent (sur le plan scientifique) davantage qu’hier, ils croient s’améliorer et tendre à forme de perfection ultime. Mais, l’Histoire est moins une marche en avant qu’un éternel recommencement. Et dans un flux permanent d’informations, noyés au milieu d’un consumérisme individualiste inaltérable, ils ont délaissé l’idée même d’un « Nous » commun. 

Partir du concept où tout serait équivalent, c’est vivre en dehors d’une société, en dehors d’une Histoire, d’une culture, d’un Droit et donc, d’un pacte social. Et là où précisément ils pensaient être les tenants et aboutissants d’une Ouverture d’esprit ayant atteint son paroxysme avec le temps, ils en reviennent en réalité à l’état lycanthrope où « L’Homme est un loup pour l’Homme ». Car, si chacun vit selon ses propres règles, sa propre réalité, sa propre pensée, il vit avec ceux qui lui ressemblent dans différentes communautés, en diaspora. Il n’y a plus une frontière mais des frontières, plus de Droit mais des Droits, plus de Justice mais des Justices. Et cet homme-là évidemment a omis que la Justice pouvait être injuste. De fait, il n’y a plus de société, plus de sentiment commun d’appartenance à un groupe : il n’y a que repli sur soi, peur de l’autre et volonté d’expansion de son mode de vie pour justement assurer sa survie et celle de ses condisciples. 

La Nation pourtant n’est pas un gros-mot, ni le hochet que les élites aiment agiter pour apeurer la foule d’un immense danger xénophobe qui menacerait notre belle société (qu’elles refusent de voir déjà fracturée socialement et culturellement). La Nation est deux choses : l’une est dans le passé et dans la possession de souvenirs communs, l’autre est dans le présent, le consentement et le désir de vivre ensemble, « La Nation est un plébiscite de tous les jours ». Elle est précisément ce qui crée un lien d’appartenance, de cohésion : c’est la garantie de la Fraternité. C’est aussi une richesse : culturelle, artistique, historique. C’est également un espace commun, un espace public : où l’on se croise, étudie, se soigne et rit. Or, s’il n’y a que des communautés, il n’y a plus de rencontre possible, plus d’espace commun, plus de pacte."


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