Jean-Luc Mélenchon et l’éducation, où est la révolution ?

par Labelette
jeudi 30 mars 2017

Je comptais voter Jean Luc Mélenchon et je ralliais pas mal de gens au vote FI en les informant (en montrant la désinformation des médias et en informant sur son programme tout simplement : ) mais je viens de voir un point sur l'éducation qui me pose un problème.

C'est l'idée de supprimer l'école libre. Supprimer tout un pan éducatif qui fonctionne et qui convient à une large communauté de parents ca ressemble pour moi à de l'égalitarisme brutal.
L'idée d'un 'service public laïc de l'éducation' est une position dogmatique héritée du passé, l'égalitarisme forcé n'amène pas l'égalité sociale, et l'égalité n'est pas l'équité.
 
Dans la pratique quand les écoles publiques proposent du 25+ par classe avec des enseignants en burn out et de la violence scolaire en maternelle vous êtes bien contents de trouver la petite école privée, avec classe unique, à taille humaine, qui fait de la mixité sociale (80 % des enfants sont de milieu populaires, à peine 20% catho') : il n'y a pas que les écoles parisiennes friquées et élitistes. Cette position va desservir un tissu social précieux qui remplit un rôle éducatif.
Supprimer (le financement, donc) l'école privée c'est nier une réalité utile. Et c'est revenir aux erreurs du passé (1984).
 
De plus, supprimer le financement des écoles sous contrat reviendra à supprimer les écoles les plus modestes qui sont le plus utiles sur le terrain. Restera les écoles élitistes pour famille aisée. C'est à dire... l'inverse de l'effet recherché.
 
La proposition de Benoit Hamon à ce sujet (qui est la seule que je retiendrais de son programme) répond beaucoup mieux à la question : instaurer une mixité sociale dans les écoles privées sous contrat.
Là on retrouve du (bon) sens.
Sans esbroufe dogmatique ou révolution à contre emploi.
 
 
Par ailleurs je regrette qu'il n'y ait aucune trace, dans le programme de la France Insoumise, des travaux les plus récents en matière de pédagogie -au croisement des neurosciences et des pédagogies alternatives- qui éclairent ce que pourrait être l'éducation aujourd'hui, et ce qu'elle sera demain.
Ces pédagogies inspirées de Montessori, Frenet, Steiner et des neurosciences, sont déjà à l'oeuvre dans l'école publique des pays nordiques : il y'a là un exemple de réussite à la fois éducative, du vivre ensemble, de l'épanouissement et qui contribue qui plus est à la réduction de la violence et à l'intégration sociale ! Que demande le peuple !
 
JLM a bien pris le virage écologique, mais il y'a à mon sens une lacune grave (et étonnante compte-tenu de son approche révolutionnaire des autres sujets) dans son approche de l'éducation, en loupant ce que les pays précurseurs ont mis en place, et en ignorant ce que des défricheurs comme Céline Alvarez, les Colibris, et les enseignants Montessori, ont expérimentés avec succès dans notre propre pays.
 
Lacune d'un programme encore en devenir ? Ou bien l'éducation, un chantier trop important pour que même France Insoumise ne s'y risque pas ?
 
Jean-Luc Mélenchon, en homme d'Histoire et de Lettres, a coutume de rappeler la précieuse citation attribuée à Victor Hugo : "Ouvrir une école c'est fermer une prison".
 
Il serait peut-être temps d'ouvrir le dossier de l'école publique ? De dépoussiérer un système éducatif resté grosso modo le même depuis le XIXè siècle, de prendre en marche le train de la modernité, de s'appuyer sur les précurseurs déjà à l'oeuvre dans notre pays... et de proposer cette vraie révolution de l'éducation en France.
On n'en attend pas moins de France Insoumise.
On n'en attend pas moins de Jean-Luc Mélenchon.
Quand on a su redonner l'espoir politique à une génération, il est dommage de ne pas prendre à bras le corps ce qui est la base de toute société : l'éducation.

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