Jean-Luc Mélenchon – Sophia Chikirou sous les feux des projecteurs
par Hélène Matthieu
lundi 29 octobre 2018
Sophia Chikirou, la conseillère en communication de Jean-Luc Mélenchon, s’est retrouvée dans la tourmente à la faveur des différentes perquisitions touchant les membres de la France insoumise. Les réseaux sociaux s’en sont donnés à cœur joie pour commenter l’affaire.
Ce sont d’abord le salaire et la proximité de Sophia Chikirou avec Jean-Luc Mélenchon qui ont été beaucoup commentés sur les réseaux sociaux. Mais la consultante en communication s’est défendue contre les attaques dont elle a fait l’objet à travers une défense pour le moins imagée : « Je dis aux gens qui essayent de m’abattre, de me salir, de m’attaquer sur ma vie privée : je ne baisserai par les yeux ! Il faudra me les crever avant ! ».
In fine, ses nombreuses prises de parole l’ont révélée combattante. Certains journalistes, comme par exemple, Bruno Jeudy, ont mis en lumière sa personnalité pugnace, capable de mener une véritable riposte dans le cadre de cette guerre médiatique : « bagarreuse et plutôt convaincante Sophia Chikirou malgré des zones d’ombre. Aux enquêteurs de livrer leur version sur la réalité des soupçons d’irrégularité sur le financement de la campagne » de Jean-Luc Mélenchon.
Les militants insoumis sont évidemment tous montés au créneau pour défendre leur chef et son éminence grise, nombre d’entre eux ont publié le document provenant du Journal officiel du Conseil constitutionnel du 3 août 2017, qui compare les dépenses de campagne des différents candidats à la dernière élection présidentielle. Il se trouve que les dépenses d’Emmanuel Macron, de Benoit Hamon, de François Fillon et de Marine Le Pen ont excédé celles de JL Mélenchon... Affaire politique ? Numéro d’agit-prop de JL Mélenchon prenant à partie les forces de l’ordre ? Chacun y va de son analyse et de sa propre grille de lecture.
Pour de nombreux militants LFI, c’est évidemment la France insoumise qui est visée à travers cette affaire. Pour d’autres militants, c’est l’opposition toute entière qui est dans le colimateur du gouvernement. Marine Le Pen a dénoncé récemment le silence d'Emmanuel Macron qui « ne dit rien » sur la « violation de notre Constitution » dont sont victimes, selon elle, les partis d'opposition.
Enfin, certains politologues, comme Thomas Guénolé, s’étonnent que la presse française, réputée pour sa « discrétion », ait révélé des informations relevant de la vie privée d’un homme et d’une femme politique, et se disent déçus par Mediapart, à l'origine de l’affaire. « On est en France ici, où la vie privée est respectée par les journalistes. Alors quoi, quand c’est JL Mélenchon, les règles de déontologie les plus élémentaires ne s’appliquent plus ? ».
A l’heure où la vie privée des femmes et hommes politiques est de plus en plus exposée, certains utilisent les réseaux pour devancer les médias traditionnels. Une nouvelle façon de faire de la politique ?