Jean-Paul II : La Splendeur de la vérité
par Laconique
mercredi 2 janvier 2019
Aussi, c’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai lu La Splendeur de la vérité (1993), l’encyclique de Jean Paul II consacrée à la morale. Affirmer que la morale repose en dernier ressort non sur des sentiments subjectifs ou intersubjectifs, mais sur la vérité, c’est, dans le monde dans lequel nous vivons, accomplir un acte révolutionnaire, d’une formidable portée émancipatrice. « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres », affirme l’Évangile (Jean, 8, 32). « S’il existe un droit à être respecté dans son propre itinéraire de recherche de la vérité, il existe encore antérieurement l’obligation morale grave pour tous de rechercher la vérité et, une fois qu’elle est connue, d’y adhérer », écrit Jean Paul II (34). Il fustige les trois grands travers moraux du monde contemporain : le subjectivisme (« Le bien, c’est ce que je sens être tel »), le relativisme (« Il n’y a pas de bien ni de mal absolus, il faut s’adapter aux circonstances »), l’utilitarisme (« Le bien, c’est ce qui est utile »). En fondant la morale sur une réalité extérieure à l’homme, il nous libère de cette effroyable mécanique émotionnelle qui nous détruit à petit feu. Il trace une voie claire et humaine pour agir, pour vivre tout simplement. Le monde moderne, obnubilé par la liberté, ne génère en réalité que des individus désemparés, souffrants, agressifs et agressés. En lieu et place de la liberté promise, nous avons l’aliénation totale.
J’aime beaucoup les émotions. C’est ce que je préfère dans la vie. Mais aucune émotion au monde n’est comparable à la liberté profonde que l’on ressent lorsque l'on reconnaît qu’il y a quelque chose au-dessus des émotions.