Jeux en ligne : un projet de loi aux conséquences… très prévisibles
par LE DARON
vendredi 9 octobre 2009
Depuis hier, mercredi, le projet de loi concernant les jeux d’argent sur Internet, projet défendu par le ministre du budget, Eric Woerth est à l’examen au parlement. S’il est adopté, ce projet de loi permettra de légaliser une offre, par ailleurs déjà fortement présente, de sites de jeux en lignes et plus particulièrement le poker, les paris sportifs ainsi que les paris hippiques. Les jeux qualifiés de hasard, tels la roulette ou le blackjack resteront interdits.
L’enjeu financier pour le gouvernement est conséquent. Aujourd’hui, la française des jeux déclare quelques 28,5 millions de joueurs hebdomadaires, tous jeux confondus. Le PMU aurait lui près de 6,5 millions de joueurs et si la donnée n’est pas connue pour les casinos, ceux-ci déclarent un CA annuel de 2,5 milliards d’€. A ce jour, l’Etat retire 5 milliards d’euros de recettes fiscales, du jeu. La fiscalité sur le jeu en ligne devrait lui rapporter, d’après les projections, 1,5 milliard d’euros supplémentaire.
Sil parait incontestable qu’Internet soit difficilement contrôlable et qu’il fallait envisager de légaliser ce qui existait déjà, la question de la moralité de cette proposition de loi interpelle.
D’après le ministre du budget « la prohibition, cela ne marche pas ». On peut certes le constater avec le marché de la drogue. Néanmoins la légalisation de l’offre va entraîner l’explosion de cette offre. Il suffit pour s’en convaincre de voir les dizaines d’opérateurs qui se bousculent au portillon de ce juteux marché.
Les problèmes d’addiction au jeu seront pris en compte. Une taxe sera prélevée sur les jeux pour réaliser des campagnes de prévention, mettre en place un numéro vert, développer des services d’addictologie dans tous les hôpitaux. Il s’agira donc de soigner le mal et non de le combattre.
Une mesure d’une redoutable efficacité aurait pu être mise en place. Simple, finançable de la même manière que le seront les autres mesures de lutte et de prévention, elle consisterait à mettre en place un portail unique permettant à celui qui le souhaite de se faire interdire l’accès de tous les portails de jeu en ligne ayant leur licence en France. Au même titre qu’un joueur peut aujourd’hui se faire interdire l’accès des casinos, cette mesure élémentaire de sauvegarde devrait lui être offerte. Car lorsque l’état, au nom de la collectivité, décide de légaliser une pratique, il lui appartient d’en mesurer les effets et de mettre en place, aux frais de ceux qui bénéficieront de ces licences, toutes les mesures nécessaires à la protection des populations concernées.
Tous les spécialistes s’accordant sur le fait que l’explosion de l’offre entrainera une explosion des comportements addictifs, il fait souhaiter qu’un député dépose un amendement mettant un place ce système centralisé permettant à un joueur de s’exclure des salles de jeu virtuelles. Ce serait là une mesure de santé publique.