Journée de la femme... et ?
par Sandra
mardi 8 mars 2011


J’aurais pu m’appeler Amshula, naître en Inde. Mes parents m’auraient mariée très jeune à Akecheta. A l’âge où les jeunes filles de mon âges s’amusent, je serais tombée enceinte mettant ma vie et celle de mon bébé en danger. Je serais devenue une « petite main » pour ma belle-famille et aurait abandonné tout espoir de faire des études.
J’aurais pu m’appeler Djamila, naitre en Afghanistan et devoir me cacher derrière une burka sous prétexte que mon corps pouvait attirer l’homme.
J’aurais pu m’appeler Ayana, naître en République du Congo. Me faire violer par les rebelles et être rejetée par ma famille car mon corps aurait été souillé.
J’aurais pu m’appeler Adila, naître en Afrique. Ma mère m’aurait emmenée un jour pour qu’une « ancienne « pratique sur moi un acte barbare nommé excision.
J’aurais pu naitre dans n’importe quelle famille du monde mais je suis née en France. Je m’appelle Sandra. Dans mon pays, 80% des tâches ménagères sont effectuées par les femmes. Dans mon pays, on a le droit de disposer de son corps et pourtant, de nombreuses femmes sont obligées d’avorter à l’étranger par manque de place dans les centres d’IVG. Dans mon pays, on ne laisse pas les femmes accoucher selon leur désir, n’hésitant pas lors de la mise au monde de leur enfant à pratiquer un acte appeler épisiotomie. Dans mon pays, seule 18,54% des femmes sont représentées à l’assemblée nationale. Je vis en France, pays où les hommes à travail égal gagnent 25% de plus que les femmes. Un pays où dans certains endroits, dès qu’une femme porte une jupe, c’est une salope, une pute.
Le 8 mars, marque la journée internationale de la femme. Les médias parleront des femmes battues, des tâches ménagères et le 9 mars, la vie suivra son cours.
Les femmes sont des êtres humains, le berceau de l’humanité. Quel que soit notre pays, notre religion, notre culture, ce n’est pas d’une journée dont nous avons besoin mais de tous les jours pour que les hommes prennent consciences que nous ne sommes pas des objets sexuels, des servantes mais des êtres humains qui avons droit au respect et à la dignité.
Cette journée de la femme, est la journée des femmes, qui demandent les mêmes droits que les hommes et surtout, le respect qui leur est dû. Sans nous, vous ne seriez pas là. Vous les hommes respectez-nous, car nous les femmes, sommes aussi des Hommes.