Juguler la violence, c’est possible mais la baguette magique est inopérante
par CHALOT
lundi 4 janvier 2016
Ceux qui sont excédés par la violence, le mal vivre, l’insécurité, ce sont ceux qui vivent ou survivent dans des quartiers ghettoïsés et laissés souvent, trop souvent dans un état de délabrement.
Tous les quartiers populaires de nos villes ne se retrouvent pas dans la situation que j’ai résumée dans la phrase précédente.
Beaucoup sont de véritables lieux de vie où s’exprime la solidarité et qui disposent d’un maillage associatif important permettant l’intégration de beaucoup de familles.
Dans les zones de non droit qui continuent eux à subsister, il y a des bandes qui sévissent, des jeunes qui squattent les halls d’immeubles créant une certaine forme de peur, il y a aussi, trop souvent des dealers.
Les jeunes doivent être pris en charge par les services jeunesse, les centres sociaux et les clubs de prévention pour certains.
Il s’agit pour la Municipalité qui est maîtresse de la politique enfance jeunesse - même si ce n’est pas une compétence obligatoire inscrite dans la loi - d’agir en cohérence.
Les villes qui ont décidé, définitivement d’arrêter de recruter des grands frères et qui ont embauché puis formé des animateurs professionnels ont des résultats intéressants car de responsabilisation.
Je me rappelle d’une ville où l’élu à la jeunesse a arrêté, enfin, d’offrir des séjours clés en mains et quasiment gratuits à des jeunes.
Le responsable jeunesse a été invité à monter des projets : le séjour neige pouvait être réalisé mais avec des financements cherchés par les « publics » devenant des acteurs :
- Distribution de prospectus ( le choix est discutable, bon) ;
- Travaux de rénovation…..
Les jeunes ont eu du mal, beaucoup de mal à financer ce projet mais ils y sont arrivés et aucun incident n’a eu lieu sur les pistes et dans les gîtes….C’était Leur séjour, qu’ils avaient bâti, « pierre après pierre »
Quant aux dealers, il faut les repérer, les faire cesser leurs commerces illicites et les traduire devant la justice.
Une action éducative et préventive peut réduire le nombre de ceux qui entrent dans ce circuit infernal mais à un certain moment, très vite, il faut sévir.
Ceci demande à la fois, de la vigilance, de la pugnacité et l’intervention de la police…..
Eh oui, nous avons besoin de l’intervention des forces de l’ordre : de policiers de proximité et aussi de policiers spécialisés.
IL FAUT ARRETER DE STIGMATISER UNE POPULATION EN FONCTION DE SON ORIGINE
Les familles qui vivent dans les quartiers où les dealers prospèrent et où existe une insécurité réelle ou ressentie, sont les premières à souffrir de cet état de fait et pour nous, bénévoles qui intervenons dans ces quartiers, il faut passer à l’action réfléchie.
Voici les propos de Jean-Claude Mignon repris par le Parisien du 26 octobre 2015
« Dès 1998, nous avions mis en place -dans la discrétion- des agents de prévention, un service de la jeunesse très actif. Nous avons travaillé avec le milieu associatif, les représentants des différentes religions, les enseignants, pour juguler tout ça sans montrer du doigt telle ou telle partie de la population ». »
Que dire de plus ?
Cet ancien maire de Dammarie les Lys, aujourd’hui encore député de Seine et Marne qui n’est pas mon « ami politique » donne « un la » qui me convient.
Jean-François Chalot