Jupiter, un contre tous, tous contre un !

par Paul ORIOL
jeudi 30 mars 2023

 

Jupiter, un contre tous, tous contre un !

En France, pays reconnu comme démocratique, qui n’est pas une démocratie illibérale mais jupitérienne, un Gaulois réfractaire persiste pratiquement seul contre tous.

Pour Emmanuel Macron...
Les syndicats ne sont pas la démocratie, n’ont pas la légitimité, ne peuvent pas faire la loi.
La rue, la foule, n’est pas la démocratie, n’a pas la légitimité pour légiférer, ne peut pas faire la loi. D’ailleurs, elle ne demande pas de faire la loi, elle veut seulement la défaire.
L’opinion publique n’est pas la démocratie, n’a pas la légitimité pour légiférer, ne peut pas faire la loi.
L’Assemblée nationale n’est pas la démocratie, n’a pas la légitimité pour légiférer, n’a plus le pouvoir législatif depuis 1958, ne peut faire la loi, seulement l’enregistrer.
Le peuple, malgré le référendum d’initiative partagée, prévu dans la constitution, n’a pas la légitimité pour légiférer, ne peut pas faire la loi.
Tout cela est bien vrai. La véritable, la seule légitimité, dans la démocratie jupitérienne, le pouvoir législatif, se borne à Emmanuel Macron !

Le président aurait pu être sensible à l’exemple du modeste président Xi Jinping, un faible dictateur, qui a abandonné sa politique « zéro Covid », à la suite de quelques petites manifestations qui le mettaient en cause, on aurait même entendu à Shanghai « Xi Jinping, démission ! ». Peut-être aussi conscient des conséquences économiques, sociales… de sa politique.
Ou bien à l’exemple du Premier ministre Netanyahou qui, devant d’importantes manifestations refusant sa mise en cause du Cour suprême d'Israël, a décidé une pause pour son projet législatif violemment contesté… Déclarant « Alors qu’il existe une chance d’éviter la guerre civile par un dialogue, en tant que premier ministre, je ferai une pause pour le dialogue… » En apparence sans abandonner totalement… « Nous insistons sur la nécessité d’accomplir les changements nécessaires au système judiciaire »

Peut-être sera-t-il contraint d’entendre le Conseil constitutionnel si celui-ci, plein de sagesse, accepte de lui offrir une porte de sortie en invalidant tout ou partie de la loi ou en demandant un nouvel examen de certains articles...
Ou bien sera-t-il plus sensible à de discrètes pressions de collègues de la finance qui pourraient suggérer de remettre à plus tard un projet de loi qui n’est pas fondamental pour eux alors que les dividendes fleurissent, que des questions plus importantes se posent ou vont se poser… Une pause qui leur serait plus favorable qu’un affrontement pouvant coûter plus cher que le financement des retraites, perturber gravement l‘économie et aboutir à une violence au débouché problématique.

Mais sourd aux cris, peut-il entendre les murmures des amis ?

 


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