Karzaï, le Parrain de l’Afghanistan (4)

par morice
jeudi 1er juillet 2010

La famille Karzai à elle seule est un véritable jeu de sept familles. Les frères Karzaï sont en effet... huit (Hamid est ici en haut à gauche sur la photo) !!! Et quand on parle de mafia, à partir du mauvais exemple du plus jeune, on s’aperçoit qu’Hamid Karzaï, même s’il n’est pas le plus âgé, présente d’étranges similitudes avec le film de Francis Ford Coppola. La petite phrase de conclusion du Major. Général, Michael T. Flynn n’était donc pas anodine : sous Karzaï, Kaboul est bien devenu un nouveau Chicago. Dont Hamid Karzaï est visiblement le parrain. Un parrain doté d’une très grande famille, qui a trusté tous les postes clés du pays. Un vrai jeu de sept familles, donc, on le confirme ! Mais n’offrant certainement pas les bonnes cartes ! 

Dans le jeu de sept familles qui dirige le pays, celui qui n’est pas en reste c’est Mahmoud. Membre éminent de la Chambre de Commerce Afghane, et propriétaire a départ de trois restaurants aux Etats-Unis (à San Francisco, Boston et Baltimore), avant que son frère n’arrive au pouvoir en Afghanistan. Lui aussi va faire l’objet d’un article au vitriol du New-York Times, qui mettait l’accent sur ses investissements immobiliers et ses achats de terrain au nom de l’ Overseas Private Investment Corporation (OPIC), une agence américaine qui finance l’étranger. Mahmoud y aurait été introduit grâce à son amitié avec Jack Kemp, un ancien sénateur républicain, venu à la politique via...le football américain (il a été champion professionnel) et aussi ancien candidat à la vice-présidence des États-Unis en 1996, associé à Bob Dole. Un spécialiste de l’immobilier : il a également été secrétaire au Logement et au Développement urbain sous George H. W. Bush. Le microcosme habituel. L’un de ses projets communs avec Mahmoud consistait à bâtir des maisons à bas prix en Afghanistan, sur des terrains appartenant au départ à... l’armée afghane. Un projet, on le voit, discutable. Evidemment, pour le défendre, le gouvernement Bush fait donner ce qu"il a de pire en journalisme : Gerald Posner, qui vient à sa défense, poussé par le gouvernement US, pour contrecarrer le Times. L’homme est un habitué du genre. Après avoir chargé les deux frères mis en cause, il rectifie le tir.
 
Mahmoud a d’autres dadas que l’immobilier : il détient la concession de la vente des Toyota dans le pays, celui où circulent partout des pick-ups, l’engin préféré des Talbans avec les motos Honda., et a beaucoup investi dans les mines (il en possède quatre) et les usines de ciment. Du ciment pour ses projets immobiliers, dont le plus visible demeure.... sa propre vila, gigantesque. L’homme avait préparé le terrain aux Etats-Unis, bien avant l’arrivée de son frère au pouvoir, en formant l’Afghan American Chamber of Commerce, dont le vice président n’était autre qu’Hamed Wardak : on retombe toujours sur la même fine équipe ! Largement aidé par le représentant US à Kaboul, Zalmay Khalilzad, l’homme-clé de la mise sous coupe de l’état afghan, sorti de la Rand Corporation, membre du Project for the New American Century de Wolfowitz, Mahmoud sera "reommandé", ainsi que Wardak auprès de Donald Rumsfeld en personne, et de son équipe.
 
A peine débarqués en Afghanistan, les américains ont dans leurs avions les futurs maîtres du pays. Technologists Inc, la firme de Wardak, hérite aussitôt des plus gros contrats de sécurité, et Mahmoud Karzaï coule le béton de la reconstruction. Enfin, détourne une grande partie de l’argent de la reconstruction, sous les yeux des américains qui laissent faire, se servant eux-mêmes au passage. Mahmoud Karzai devient ainsi vice-président de la Chambre de Commerce Afghane, dont le poste principal revient à Sherkhan Farnood (voir plus loin). Pour assurer le coup, Wardak, via sa compagnie NCL, hérite de contrats de construction de baraquements pour l’armée afghane, dirigée, rappelons-le, par son propre père. Au milieu de la liste des administrateurs de la firme, on tombe sur Ashraf Ghani, le grand rival de Karzaï aux dernières élections, dont la sécurité personnelle est assurée par les mercenaires de Wardak : dans la mafia, on a toujours eu le réflexe de ménager chêvre et chou : au cas où Karzaï se ferait éjecter, on recommencerait strictement la même chose et les mêmes détournements... avec un autre candidat ! Au pays des profiteurs de guerre, personne n’a d’odeur. Le seul à s’opposer à la construction de bâtiments sur l’emplacement de terrains militaires est alors le brigadier général Shahtory Habibullah, qui supervisait les constructions au Département de la Défense afghane, qu affirmera que Mahmoud Karzai n’avait toujours rien versé en 2009 pour l’achat de ses terrains.
 
Au pays des profiteurs, l’opposition à Hamid Karzaï, qui s’empresse de venir saluer Barack Obama dès son premier voyage dans le pays, avant même son élection, n’est guère plus crédible. Gul Agha Sherzai, le gouverneur de la province de Nangahar, candidat à la présidence, qui habite carrément au King’s Palace à Jalallabad, dont il a fait sa résidence principale. En 2003, il avait du reconnaître avoir comme revenu environ un million de dollars mensuels, en provenance de ses activités d’import-export... et des ventes de drogue. Lui ou Qayum Karzai, qui lui, qui tenait aussi un restaurant à Baltimore, joue les intermédiaires entre l’Arabie Saoudite et les Talibans. Membre du parlement afghan, on ne l’a jamais vu siéger.
 
Au grand jeu des 7 familles Karzaï, je demande aussi le cousin : "Hashmat Karzaï, 40 ans, cousin germain du président et propriétaire d’une entreprise de sécurité privée qui compte des liens étroits avec le gouvernement afghan et des millions de dollars en contrats avec l’armée des États-Unis" nous apprend le New-York Times en date du 19 décembre dernier, qui nous livre le même jour un très intéressant arbre généalogique d’une partie de la famille. Un autre cousin, que ce Hekmat (Hashmat ) Karzai, qui joue les monsieur "la voix de son maître". En clamant, par exemple, que les élections ont été tout ce qu’il y a de plus claires. Lui, c’est encore mieux, en fait. Au détour d’une obscure publication intitulée "Defense Adviser", éditée à Kuala Lumpur, notre homme se présente comme étant "à la tête d"un organisme indépendant de recherches sur le terrorisme"... De son nom véritable "Center for the Study of Political Violence and Conflict Management". En réalité, l’espionnage du pays supervisé par la CIA. Dans le même ouvrage ; il est déclaré que "la population afghane reste généralement pro-Américaine, et son goût pour davantage de conflits est bas, après plus de deux décennies de guerre" : voilà qui ressemble fort à de la propagande : les américains étant perçus avant tout comme des occupants et non plus des libérateurs dans le pays.
 
Karmat apparaît en effet dans la description des camps d’entraînement ce Ben Laden, notamment de Derunta : c’est lui qui en fait la description précise dans un document de 2005 signé du Pentagone. Pour ce faire, Karmat devait obligatoirement déjà émarger à la CIA pour obtenir les éléments dont il disposait... ou avoir lui-même été sur le site de Derunta comme pratiquant l’entraînement ! Un document destiné à "l’ Office of the Under Secretary of Defense for Intelligence" et intitulé "Return of the Black Turban : Causes of the Taliban Resurgence". Dans cette "analyse", notre homme distinguait trois facteurs à la résurgence talibane :
 
1) -les capacités limitées de l’appareil de sécurité afghanes pour s’occuper efficacement des terroristes et des trafiquants de drogue, 
2) -Des forces de la coalition « disproportionnées" utilisant une approche "cinétique" plutôt que "des approches politiques" pour établir la stabilité et soutenir l’autorité du gouvernement afghan"
3)-L’ingérence constante des acteurs extérieurs, en particulier du Pakistan, dans le marché intérieur des affaires de l’Afghanistan. 
 
Des conclusions qui ne manquent pas d’air, connaissant le peu d’appétence de Karzaï à courir après les tranfiquants, à mois d’arrêter toute sa famille ! Hekmat, avant d’être à la tête de son organisme d’espionnage, avait été Premier secrétaire de l’ambassade d’afghanistan, à Washington DC, depuis mai 2002. Un homme qui, selon ce même rapport, était apparu sur BBC World Service TV, CNN, CNN International, Fox News Channel, et dans le Washington Journal : pour y vendre son cousin, comme meilleur dirigeant du pays : on n’est jamais aussi bien servi que par sa famille ! 
 
Les mafieux ont toujours protégé leurs fidèles alliés. Le parrain de l’Afghanistan se devait donc de protéger Sediq Chakari, ancien gouverneur du district du Hajj, responsable du "Ministry of Hajj and Islamic Affairs", accusé en Angleterre (car il dispose d’un passeport anglais) de s’être fait de l’argent sur le dos de pélerins afghans. Deux de ses adjoints avaient été arrêtés avec sur eux 260 000 dollars, alors qu’ils étaient en route vers l’Arabie Saoudite avec les pélerins afghans grugés. L’homme s’est depuis réfugié en Angeterre alors qu’Hamid Karzaï déployait des trésors d’imagination pour lui éviter d’être poursuivi dans son pays d’origine. Manque de chance pour Karzaï, le 29 mars dernier, c’est Interpol qui le cueillait à Londres, affirmait la chaîne de télévision Tolo. Chakari aurait reçu 360 000 dollars pour un contrat de ligne aérienne de pélerins qui n’aurait jamais vu le jour. Les amis de Karzaï ont tous comme particularité de se faire de l’argent là où il se trouve, sans trop se soucier de l’endroit. En France, on vend bien des statues de la Vierge à Lourdes, me direz-vous.
 
Un chef mafieux qui défend le petit commerce : en 2005 quand les Britanniques avaient 
exigé le retrait de Sher Mohammad Akhundzada en tant que gouverneur d’Helmand, après avoir trouvé neuf tonnes (?) d’opium dans son bureau, Karzaï avait crié au lynchage et avait défendu l’idée que le départ de son ami Akhundzada provoquerait une résurgence des talibans. En fait, Sher Mohammad Akhundzada était surtout le chef incontesé des Alizais, la tribu la plus représentée à Helmand : Karzaï est constamment en train de faire le grand écart avec les multiples ethnies. Akhundzada avait repris la direction de la région après que son frère, le Mollah Ghafaar aît été abattu par un inconnu à Quetta en 2000 (toujours un procédé mafieux). En 2008, Karzaï insistait toujours sur le retour de son ami en des termes plus qu’ambigus : "Nous avons retiré Akhundzada sur allégation de trafic de drogue et offert la province aux trafiquants de drogue, aux talibans, aux terroristes, jusqu’au triplement actuel de la drogue et la culture du pavot ... Maintenant il ya des centaines de tonnes d’héroïne dans les sous-sols, à travers Helmand". Les neuf tonnes sont présentées comme chose sans importance, et Akhundzada à nouveau présenté comme un chevalier blanc. Pour Karzaï, le trafic n’est que taliban, alors que tous les signes actuels démontrent que le pays entier y participe. Son gouvernement avec.
 
En novembre 2009, pourtant, Sher Mohammed Akhundzada révélait qu’en 2005, après avoir été banni, il était passé avec 3000 de ses hommes du côté Taliban : sur ce point, Karzaï avait bien prévu la chose ! Raison invoquée par Akhundzada : l’argent, encore et toujours. Les Talibans payaient plus leurs mercenaires que l’état de Karzaï ses policiers ou ses soldats ! Entretemps, à défaut de redevenir gouverneur, Sher Mohammed Akhundzada est devenu.... sénateur. En 2010, il est accusé d’avoir apporté des urnes pleines dans plusieurs de ses bureaux d’Helmand : on devine très bien à quel nom étaient les bulletins...
 
Une mafia sans corruption ça n’en est pas une : c’est le Major General Nick Carter, le chef anglais de International Security Assistance Force (Isaf) qui va la décrire pour l’ Afghanistan en mars 2010 : selon lui, 1/3 des sommes allouées comme aide au pays disparaissent dans le système déjà décrit ici du paiement de chefs talibans pour éviter les attaques : on retombe sur la vieille coutume pratiquée par Haji Juma Khan, le  le “Pablo Escobar de l’Asie du Sud ! "Sont visés par Carter les firmes de sécurité, qui, on le sait, sont toutes investies par des proches de la famille Karzai  : "les membres des familles afghanes en avant, y compris Hashmat et Ahmed Wali Karzai, des frères du Président Karzai, et Hamed Wardak, le fils du ministre de défense, Rahim Wardak, sont parmi ceux accusés de contrôler la sécurité privée tirant bénéfice des contrats lucratifs de sécurité arrosant les Talibans". Au sein même du pays, tout est détourné, jusqu’aux graines fournies par l’aide internationale : Ainsi le "Helmand Alternative Livelihoods Programme", ayant hérité de 13 millions de livres sterling pour l’achat de graines, censé obtenir des graines de meilleure qualité aux fermiers (-hélas très souvent des graines génétiquement modifiées !-) a été détournée par ses responsables. Pour ce faire, les corrompus ont ressorti la grande tradition des bootleggers d’Al Capone : de fausses étiquettes, ou même dans certaines livraisons une falsification sur le poids : les sacs amenés étaient remplis parfois à moitié de pierres. Manger ou planter des cailloux, ce qui reste à la population méprisée !
 
Un mafia a besoin de banquiers pour laver son argent sale. En Afghanistan, la banque principale s’appelle la Banque de Kaboul. Elle est dirigée par Sherkhan Farnood, un homme qui a fait fortune... avec le casino. C’est le seul joueur de poker de rang mondial du pays. Il a gagné les 120 000 dollars de prix du championnat 2008 des "World Series of Poker Europe", qui s’était tenu dans un casino londonien. Les mafieux, c’est bien connu, adorent les machines à sous : Al Capone installait les "bandits manchots" comme on les a surnommés (en France on possédait un autre spécialiste dans le genre : Charles Pasqua, qui délivrait des licences à tour de bras quand il était ministre de l’intérieur et finira par tomber sur une histoire de casino, celui d’Anemasse.). Farnood, l’homme qui a financé les constructions du quartier des ambassades, qui a défiguré la moitié de Kaboul avec des villas du pire mauvais goût où se côtoient ambassadeurs et plus gros vendeurs de drogue... un quartier construit sur l’emplacement de quartiers pauvres, rasés pour l’occasion.
 
La banque, il est vrai, est aussi dirigée par Mahmoud Karzai (ici sa villa), frère du président, et par Haseen Fahim, frère du candidat adjoint de Karzaï lors de la dernière élection. Pas besoin de faire un dessin pour savoir qui a payé les affiches de l’Al Capone local. Une banque dans un pays où seulement 5% de la population à un compte bancaire, c’est un peu risqué, mais il y a d’autres moyens de faire de l’argent. D’en perdre aussi, parfois. Ou d’en gagner, quand d’autres perdent tout. Farnood a laissé investir massivement les émirs dans le pays, et lors du crash de Dubaï, ils ont entraîné avec eux....L’Afghanistan. Sans trop de remords : "Ce que je fais n’est pas propre, et pas exactement ce que je devrais faire. Mais bon, c’est l’Afghanistan", a t-il déclaré cyniquement, lorsqu’on l’a interrogé sur les achats massifs de Dubaï, là où il vit les 3/4 du temps d’ailleurs. Mais de qu’il a oublié de dire, c’est que la plupart des villas détenues par les émirs ont été enregistrées à son nom, pour contourner les lois. Des villas visibles ici... Et là encore il a la réponse toute faire : "Ces gens ne veulent pas révéler leurs noms". Pourtant, il en connaît, et se sont ses voisins : Mahmoud Karzai, frère du président, le restaurateur américain, qui loue une résidence de la fameuse Palm Jumeirah de Dubaï, et où il vit désormais avec sa famille, où habite justement aussi Sherkhan Farnood. Selon des accords fort particuliers passés avec la banque qu’il dirige, il ne paie que 7 000 dollars par mois sans intérêt pour y résider... au pays de la corruption, tous les coups sont permis. Dubaï tombée, voilà Sherkhan Farnood, à la tête de villas énormes, abandonnées... à son nom. Comme des Jaguars XJ200 ou d’autres modèles ... les lois afghanes crées par Karzaï interdisent pourtant les investissements à l’étranger. Incroyable cynisme, incroyable corrupteur ! Une corruption qui devrait faire s’interroger l’occident, qui, à une époque, avait fabriqué une idole. Aux côtés de Farnood et de Mahmoud Karzai, dans la Palm Jumeirah, on trouve... Ahmad Zia Massoud, premier président d’Afghanistan jusque novembre 2004. Le propre frère du commandant Massoud ! Une maison achetée elle aussi en 2007 au nom de la femme d’Ahmad Zia ; mais dont le propriétaire réel était une fois encore... Sherkhan Farnood ! Et, ce, d’autant plus qu’Ahmad Zia disposait déjà d’une villa dans le quartier des ambassades.. à Kaboul même, visible ici. Ceux qui ont tant soutenu Massoud, vanté sa droiture et son sens de l’état doivent apprécier aujourd’hui l’attitude et le mode de vie de son frère.
 
Une mafia adore voyager en grosses Mercedes, en SUV à vitres noires ou en avion. Très bien, pour cela elle va bénéficier de tarifs préférentiels pour voler : le Banque de Kaboul à largement prêté à Pamir Airways, un des rares transporteurs afghans qui appartient aussi au trio formé par Farnood, Fahim Karzaï et Khalilullah Fruzi, le responsable du développement de cette branche de la Banque. Pamir a acheté 46 millions de dollars quatre vieux Boeing 737-400 pour se fabriquer une flotte à bas prix. L’un d’entre eux par exemple, le YA-PIR (c’est assez incongru, avouons-le !), est un vieux Delta Airlines de 1983 , le N305DL, stocké dans le désert en août 2006 et remis en service en juin 2008. L’avion a donc 27 ans de service. Faire du neuf avec du vieux. Principaux revenus de Pamir Airways ? Les sièges destinés au pélerinage de la Mecque ! Les concurrents directs de Sediq Chakari ! A la tête de son conseil d’administration, on trouve Hashim Karzai, cousin du président, venu de Silver Spring, en tant que "senior conseiller." On ne sort pas du népotisme familial :"crony capitalism" titrent les journaux américains : "le capitalisme de copinage"... qui n’a jamais aussi bien porté son nom qu’en Afghanistan. 
 
Si elle voyage dans le pays en voiture, elle peut emprunter des routes qui n’ont pas du tout le même coût de revient : autre particularisme afghan, qui n’a rien à voir avec la géographie tourmentée ou non des lieux. C’est le tarif des supplétifs-mercenaires pour garder la route en construction, et ce qu’ils reversent aux talibans qui en donne le coût final : un kilométre revient à 200 000 dollars à fabriquer au nord du pays, contre 1 million au sud, un prix qui grimpe à 2 millions le kilométre à Kaboul même en raison des attentats... A se demander parfois pourquoi ils se produisent : l’insécurité fait mieux vivre certains, c’est évident, et une grande partie de la famille Karzaï travaille dans le sécuritaire. Les sociétés de sécurité afghanes ressemblent en effet à des logiciels anti-virus : plus on entend parler de virussage, plus elles s’enrichissent. En Afghanistan, le virus, c’est la violence entretenue, au plus grand profit de quelques uns seulement. Un jour, comme McAfee avec Windows XP, l’antivirus détectera tout le régime comme infecté. Le reste de la population peut bien crever de faim, pendant ce temps. Et ce ne sont pas les seuls exemples, il y en a d’autres, que nous étudierons demain... si vous le voulez bien.
 
 

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