Kiev demande à l’OTAN d’intervenir directement. Il s’agit d’un grand pas de plus vers la guerre

par chapoutier
jeudi 28 août 2014

Alors que la presse unanime et enthousiaste rabâchait depuis début août que l'armée de Kiev repoussait les insurgés jusque dans leurs derniers bastions encerclés et assiégés, la réalité sur le terrain est tout autre.

Les novorossiens semblent non seulement avoir repris depuis le 24 août des pans entiers de territoire sur les forces gouvernementales, qui ont abandonné armes et munitions dans leur retraite, mais ils ont ouvert de nouveaux fronts.
Pour justifier la débandade de ses armées dans les combats contre les insurgés, Kiev, soutenue par l'OTAN accusent la Russie d'intervenir directement en Ukraine, et ils annoncent chaque jour avoir une nouvelle preuve que la Russie envoie hommes et matériels en Ukraine.

Les « journalistes » n'ont cessé de décrire, quasi quotidiennement, par le détail, les nombreuses colonnes de blindés russes censées envahir l'Ukraine, qui ont été vaporisées par la vaillante armée ukrainienne sans laisser la moindre carcasse et sans qu'aucune photo ne soit prise. Ils ont même exhibé une dizaine de prétendus militaires russes munis de leur papier d'identité, censés envahir l'Ukraine à pieds. 

À entendre l'OTAN, les séparatistes ukrainiens n'ont aucune réalité, c'est l'armée russe qui est la cause des revers de Kiev : "Personne ne peut plus prendre au sérieux les informations sur des séparatistes en Ukraine. Les informations des dernières heures confirment fermement une nouvelle fois que des unités régulières russes opèrent dans l'est de l'Ukraine", a déclaré mercredi 27 août le Premier ministre polonais, Donald Tusk, au parlement polonais, faisant ainsi chorus à l'OTAN, qui, depuis plusieurs mois, affirme avoir des preuves que des troupes régulières de l'armée russe opèrent en Ukraine.

La cause est entendue, le décor est planté : les russes envahissent l'Ukraine et l'OTAN en a la preuve.
Débandade militaire oblige, Porochenko et Iatseniouk réclamaient hier encore à l'OTAN une "aide pratique".

Iatseniouk déclarait : « nous attendons des « décisions cruciales » au sommet de l’Otan » qui se tiendra les 4 et 5 septembre au Pays de Galles et auquel participera le président ukrainien.

Il n'y a qu'à demander, monsieur est servi.
Saisissant occasion le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen a déclaré dans un entretien publié mercredi : « L'Otan, défiée par l'attitude de la Russie dans la crise ukrainienne, veut pouvoir déployer en quelques jours des troupes et des armements d'envergure dans l'est de l'Europe »
Ce plan a pour "objectif d'être capable d'agir rapidement dans cet environnement complètement nouveau en Europe", a expliqué Rasmussen au Guardian, alors que "les Russes peuvent, en un laps de temps très très court, transformer un exercice militaire majeur en une offensive militaire".



Pour le moins, on ne peut pas accuser Rasmussen de double langage, l'ennemi est clairement identifié, et l'OTAN annonce clairement sa volonté d’être en capacité d'attaquer massivement et instantanément la Russie. Mais un peu de cynisme ne pouvant faire de mal à personne, un responsable de l'Otan a précisé que les mesures prises par l'Otan sont toujours "défensives". 

Il s'agit donc de se défendre contre l'ogre russe qui est sur le point de venir manger les petits enfants.
Mais pour que la fable passe bien, les larbins de service, pardon, les journalistes voulais-je dire, se doivent de retranscrire servilement la propagande hystérique américano-otanesque. Et ils ne manquent pas de travail, ce 28 août en est la démonstration parfaite.
Les dépêches de presse accusatoires contre la Russie, citant mot pour mot la propagande américano-otanesque se succèdent.
Ce jeudi matin la ''presse'' relaye les accusations de l'ambassadeur américain en Ukraine Geoffrey Pyatt : « Un nombre croissant de troupes russes interviennent directement dans les combats sur le territoire ukrainien », ajoutant que Moscou était « désormais directement impliquée dans les affrontements » et avait envoyé « son système de défense anti-aérien le plus récent, qui comprend le Pantsir-S1 ».
 
Cette même presse aux ordre dénonce en fin de matinée une "invasion directe" de troupes russes dans l'est de l'Ukraine et "la capture par des forces russes régulières de la ville de Novoazovsk et plusieurs autres villes proches."
L'OTAN, quant à elle, annonce qu'elle estime ce jeudi 28 août que plus de 1.000 soldats russes combattent en Ukraine et que la Suède et la Finlande laisseront entrer sur leur territoire les troupes de l’Otan.
Iatseniouk quand à lui demande le gel des avoirs russes. 
"La situation s'est aggravée de façon significative, nous avons enregistré une invasion directe des forces militaires russes dans les régions de l'est de l'Ukraine", a déclaré l'ambassadeur de Kiev Ihor Prokopchuk après une réunion de l'OSCE ce même jeudi.
Dans sa lancée, l'Ukraine demande officiellement à l'Union européenne de lui accorder une "aide militaire d'envergure" suite à une "invasion russe non dissimulée", selon l'ambassadeur ukrainien auprès de l'UE, Konstiantyn Elisseïev.

Pour être sûr et certain que la Russie a bien compris la menace, le secrétaire général de l'OTAN, a affirmé que des troupes (de l'OTAN) allaient prochainement être déployées au plus près des frontières russes afin d’« empêcher le président russe Vladimir Poutine d’importuner les républiques baltes issues de l’ex-URSS. » et d’ajouter :
« Tout agresseur potentiel doit savoir que s’il envisage d’attaquer un pays allié de l’OTAN , il fera face aux soldats de ce pays, mais aussi aux militaires de l’Alliance. »

la réponse ''diplomatique'' de la Russie ne s'est pas fait attendre ;
« La Russie renforcera sa sécurité en réponse aux démarches de l'Otan dans l'est de l'Europe, la présence croissante de l'Alliance dans la région risquant de porter atteinte à la stabilité euro-atlantique », a prévenu mercredi sur son compte Twitter la délégation permanente russe auprès de l'Otan.

"Le renforcement de la présence militaire de l'Otan dans l'Est portera atteinte à la stabilité euro-atlantique. La Russie réagira aux démarches de l'Alliance à l'Est pour garantir sa propre sécurité"

Plus que jamais la marche à la guerre est d'actualité. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-etasuniens-conferent-le-statut-155031

Au moment de déposer ce texte en modération, la surenchère americano-otanesque fait savoir que
Ukraine : le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit en urgence

Les pays membres du Conseil se retrouvent ce jeudi à 16H GMT. Un peu plus tôt, le président ukrainien a affirmé que l’invasion militaire russe avait commencé dans son pays.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé d’une réunion «  urgente  » de ses membres, jeudi à 16H GMT (18 heures françaises), au cours de laquelle il sera question de la situation ukrainienne, qui ne cesse de se détériorer. Il ne s’agirait plus désormais d’une intrusion «  accidentelle  » mais bien d’une «  invasion  », selon le président ukrainien Petro Porochenko qui a décidé, de son côté, de convoquer une réunion du Conseil de sécurité et de défense du pays.

Ils la veulent cette guerre !


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