Kokopelli, petit caïd des semences

par romainperma
vendredi 18 août 2017

Agriculteur, amateur de variétés anciennes, je souhaite partager ma colère face à l’attitude de l’association Kokopelli, spécialisée dans la vente de semences libres. Dans un milieu déjà petit et pas toujours facile, Kokopelli profite de sa visibilité et agit de plus en plus comme un petit caïd. Un gros poisson dans une petite mare qui ne supporte pas la critique.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est la censure (car il n’y a pas d’autres mots !) d’un article critique envers Kokopelli, publié fin juillet sur le site « Le Jardin des Possibles », de Daniel Vivas. Il y raconte son expérience personnelle d’ancien client déçu (mauvais taux de germination, erreur dans les commandes…), ainsi que les détails « croustillants » de « Nous n’irons plus pointer chez Gaïa », un livre rédigé par d’anciens salariés de Kokopelli très critiques envers l’association, qui est sorti en début d’année.

Résultat ? Daniel Vivas a été sommé par les avocats de Kokopelli de retirer son article ! Mais quel est son tort exactement ? Avoir donné son opinion sur la mauvaise qualité des graines de Kokopelli ? Ce n’est pas le seul, nous sommes nombreux à préférer le Biau Germe ou Graines del Païs. Il suffit aussi de regarder les commentaires sur le Web. Avoir cité un livre ? Non plus, d’autres l’ont fait. C’est bien pire : la seule chose que Kokopelli lui reproche, c’est que l’article soit « devenu viral sur les réseaux sociaux ». Il faut dire que les propos rapportés ne décrivent pas la situation idyllique que tente de diffuser l’asso...

Les auteurs du bouquin décrivent des conditions de travail déplorables, entre les cadences imposées, le flicage et les pressions psychologiques exercées par la direction. Il est également question de mysticisme, de « règles gaïennes » et de « lois de la matrice ». Il suffit de jeter un œil au blog de Dominique Guillet, le fondateur, pour le confirmer… (attention, c’est édifiant !).

Ils pointent aussi la mauvaise qualité des graines vendues (tiens, eux aussi !) et le discours mensonger de la campagne « semences sans frontières », qui servirait plus à écouler les stocks invendus et infertiles (dont une bonne part reste en France) qu’à aider les paysans des pays en développement.

Bien qu’étant dans son bon droit, Daniel Vivas a préféré retirer son article. On peut le comprendre. Qui a le plus à perdre en temps et en argent entre un homme seul et un cabinet d’avocats ? Bizarrement, Kokopelli n’a pas menacé le Canard enchaîné, qui y est lui aussi allé de ses commentaires acerbes dans son édition du 26 juillet… Rien non plus contre les différents sites ayant carrément relayé tout le premier chapitre (joliment intitulé « Où il est question d’exploitation » ! Il faut croire qu’il est plus facile de s’en prendre à certains…

Cette intimidation dont a été victime Daniel Vivas révèle bien la vraie nature de Kokopelli, habituée à se victimiser et à se donner le beau rôle (il n’y a qu’à voir ses accusations ridicules contre le Réseau Semences Paysannes !). Car c’est bien là le fond du problème.

Kokopelli ne tolère pas la critique. En vrai, Kokopelli c’est la petite brute du collège qui tape sur plus faible que lui et chouine dès qu’on veut la remettre à sa place. Alors, Kokopelli, restez plutôt à compter vos millions que vous donnent ceux qui ne vous connaissent pas et arrêtez de menacer ceux qui bossent vraiment pour les semences libres !!


Lire l'article complet, et les commentaires