Kouchner et son homologue allemand rappent avec un intégriste notoire

par docdory
vendredi 30 novembre 2007

Bernard Kouchner et son homologue allemand se sont découvert une vocation de chanteurs de rap, et ont décidé, en vue de promouvoir les valeurs de l’intégration, d’enregistrer une chansonnette en compagnie du chanteur de rap germano-turc Muhabbet. Mauvais choix : celui-ci semblerait être, au vu de certaines de ses déclarations, un intégriste de la pire espèce. Examinons les faits :

Le 12 novembre 2007 a donc eu lieu un enregistrement accablant et néanmoins mémorable qui aurait pu se contenter d’être le degré zéro de la musique, mais qui se transforme en bavure politique, enregistrement qui réunissait le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, son homologue allemand Frank Walter Steinmeier et le chanteur de rap germano turc Muhabbet.

L’objectif déclaré de cet enregistrement était de promouvoir les valeurs de l’intégration, en mettant en valeur la réussite d’un label germano-turc dont le studio se trouve dans un quartier difficile de Neukölln.

Le ministre allemand eut, à l’issue de cette réalisation musicale "haut de gamme", cette forte déclaration pleine d’enthousiasme et de générosité : "à côté de toutes les erreurs, de tous les ratages de l’intégration, il est des coopérations qui réussissent". Il ajoutait : "ici, on voit que nous profitons les uns des autres, de la richesse des cultures". Admirable sentiment, certes. Malheureusement, au-delà de la consternation musicale qui saisit l’auditeur à l’écoute de cette navrante prestation, que l’on peut, par curiosité malsaine, écouter ici,

on s’aperçoit qu’encore une fois les bons sentiments, même agrémentés d’expérimentations cacophoniques, aboutissent rarement à de la bonne politique !

En effet, le chanteur Muhabbet, dont le nom signifie en langue turque "amour, affection, conversation agréable" (cf. la référence ci-joint)

ne semble pas, dans ses textes, mettre en valeur les qualités humaines que laisserait espérer son patronyme. Jugeons-en sur les paroles d’une de ses chansons :

"D’où je viens ? Je viens de la cuisine de l’enfer ! La plupart de vous autres connards (Fotzen = salopes, cons) connaissez l’endroit sous le nom de Kölle (Köln, Cologne, prononcé Kölle pour rimer avec Hölle - l’enfer). Ici, rien n’est comme il faut, tout pue le poisson et l’égoût. C’est plein de doubles faces et de masques. [...] Car je sais que le chien qui aboie ne mord jamais. Moi je ne dis rien, et je te sors la lame. Après avoir percé, fais attention : ne vas pas trop loin ! Je te tue, car je n’ai aucune patience pour les bavardages de connards (Fotzen). Dans la capitale des pédales, le Hollywood allemand, tout le monde vit selon les tendances des médias et des clubs."

Mais cette violence verbale n’est rien à côté du reste des déclarations du personnage : en effet , la journaliste allemande Esther Schapira a révélé ici

les fracassants propos qu’auraient tenus antérieurement ce rappeur : il aurait dans le passé déclaré que Théo Van Gogh "avait eu beaucoup de chances de mourir si vite, que si ça n’avait tenu qu’à lui il l’aurait torturé longuement avant de le finir". Il aurait de plus affirmé que "Ayaan Hirsi Ali méritait également la mort" !

On s’aperçoit donc que nos deux ministres aurait du réfléchir à deux fois avant de trouver ce moyen de promouvoir les valeurs de l’intégration en compagnie de ce rappeur, et tourner sept fois la langue dans leur bouche avant de chanter !

Quelles conclusions peut-on tirer de cette grotesque affaire ?

1°) Sur le choix "musical" du rap tout d’abord : né en 1939 et donc âgé de 68 ans, il est fort peu plausible que Bernard Kouchner apprécie le rap. En effet, le rap, pour l’immense majorité des personnes de plus de 45 ans, est une musique totalement inécoutable, voire insupportable ! On imagine donc mal Kouchner avoir des disques de rap dans son salon, ou se rendre à un concert de rap pour d’autres motifs que politiques... Ce choix musical est donc dicté par la démagogie (il faut donner l’impression de faire jeune) et témoigne d’une certaine hypocrisie. On est là typiquement dans le degré ultime de la politique-spectacle. Le problème de la politique spectacle survient quand ses adeptes, se donnant en spectacle, en deviennent des guignols, ce qui est le cas ici !

2°) pour se faire une idée de l’énormité de ce cafouillage ministériel et de cette faute lourde politique, il suffit de faire quelques expériences de pensée :

- Peut-on imaginer un seul instant que de Gaulle, en son temps, aurait accepté que l’auteur d’une telle exhibition et d’une telle bévue reste une seconde supplémentaire à son poste de ministre des Affaires étrangères ? Totalement impensable !

- Peut-on imaginer ce qui se serait passé au Japon si un membre du gouvernement japonais avait fait du rap avec un adepte, fût-il repenti, de la secte Aum (secte qui avait commis les attentats au sarin dans le métro de Tokyo). Ce ministre aurait dû immédiatement présenter sa démission et ses excuses publiques au peuple japonais, tête baissée, devant les caméras de télévisions ! Or, il faut quand même rappeler que l’idéologie liberticide dont se réclame le rappeur Muhabbet est sensiblement la même que l’idéologie qui a présidé à la vague d’attentats de Paris en 1985/86, lesquels ont connu dernièrement leur épilogue judiciaire, et la même que l’idéologie qui a présidé à des attentats plus récents et bien connus dans le monde. Il n’y a qu’une différence de degré entre le fait de se réjouir de l’assassinat d’un cinéaste, de prôner l’assassinat d’une femme libre, et le fait de commettre des attentats. Ce rappeur aurait parfaitement pu être poursuivi pour incitation au meurtre.

3°) Ceci témoigne enfin de la déliquescence des valeurs républicaines dans la France de 2007. Un ministre des Affaires étrangères est censé représenter les valeurs de la France et la politique de la France à l’étranger. Or , il faut rappeler que la France est actuellement partie prenante d’une intervention en Afghanistan, avec laquelle on peut ne pas être d’accord, mais dont le but, qui devient de plus en plus théorique, était au départ en principe de libérer le peuple afghan du joug des talibans, dont l’idéologie liberticide est fort semblable à celle du rappeur Muhabbet...On attend avec impatience les réactions à ce sujet du ministre de la Défense Hervé Morin ! Quelle opinion peut-on avoir à l’étranger de la France, qui se targue d’être le pays des droits de l’homme, et dont le ministre des Affaires étrangères pousse néanmoins la chansonnette avec un ennemi déclaré de ces mêmes droits de l’homme ? Bernard Kouchner, dont on subit encore les conséquences de son passage au ministère de la Santé, semble bien parti pour faire nettement pire aux affaires étrangères (ce qui paraissait au départ inimaginable et irréalisable !), néanmoins on l’imagine mal présenter ses excuses aux citoyens de ce pays, ni sa démission après cette énormité (responsable, mais pas coupable ?)

4°) Enfin on ne peut que s’étonner du silence assourdissant des médias français sur cette affaire, alors que le ministre allemand a dû quand même vaguement se justifier auprès des médias allemands :

pi-news

tagesschau

Ce silence des médias pourrait encore une fois donner aux citoyens l’idée d’une certaine connivence de ces médias avec le pouvoir en place...


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