L’abandon des charges contre DSK : un déni de justice !

par Sylvain Reboul
vendredi 26 août 2011

Dans le rapport du procureur Cyrus Vance se trouvent des éléments à charge, y compris objectifs, et à décharge (crédibilité de la présumée ) vis-à-vis du présumé innocent DSK, mais il conclut paradoxalement à la levée de toutes les charges contre ce dernier Or ce rapport, à mes yeux, et selon le droit français justifierait un procès loyal et contradictoire devant un jury en France...

Démonstration :

Les indices objectifs du rapport sont accablants pour DSK même si ce rapport minimise l'expertise médicale qui conclut, elle, à un viol et s'il fait l'impasse totale sur l'état de choc, dûment constaté, après le viol présumé qui, à lui seul, selon tous les spécialistes des états de choc, suffit à expliquer les variations de mémoire sur l'après événement, alors que sur le déroulement de l'agression présumée le témoignage de la plaignante n'a pas varié . Le rapport porte les preuves d'une relation sexuelle précipitée (6 minutes) qu'il renonce à qualifier de viol.  

Ce renoncement est justifié par les prétendus mensonges de la plaignante concernant en particulier son comportement à la suite des faits.Tout l'abandon des charges demandé repose en effet dans ce rapport sur les prétendus mensonges de la plaignante sans rapport avec ce présumé viol et sur ses erreurs de mémoire à propos de son comportement à suite de ce dernier. Mais chacun sait que dans un état de choc une mémorisation très précise serait précisément le signe d'une absence de choc et donc de viol. Or transformer ces erreurs de mémoire en mensonge tel est le tour de passe passe rhétorique et hypocrite pour disqualifier la parole de la présumée victime et lui interdire un procès équitable.

La preuve de l’innocence de l'accusé présumé n'est pas apportée au terme d' un procès dans lequel chacun devrait et en particulier DSK aurait à donner sa version des faits. Celui-ci n'est donc pas blanchi comme le prétendent nombre de ses amis. Il bénéficie d'un non lieu pénal qui ouvre de fait la porte, aux USA, à un procès civil. Il est permis de se demander si ce n'est pas là la vraie raison de l'attitude du procureur : passer la main au civil pour ne pas :

- soit se rendre responsable d'un échec devant un jury lequel devrait être unanime pourdécider de la culpabilité de DSK, ce qui semble impossible aux dires du procureur.

- soit pour le motif plus politique et moins avouable encore de ne pas maintenir un tel personnage politique français en prison aux USA.

L'absence de procès en l'occurrence apparait donc comme un faux fuyant juridique et ne garantit en rien l'innocence de DSK qu'il ne faut pas confondre avec la simple présomption d'innocence qui ne concerne que le déroulement de la procédure.. La présomption d'innocence dont certains se targuent pour déclarer fallacieusement DSK définitivement innocenté est, il est bon de la rappeler, le fait de l'institution judiciaire tant que le procès n'est pas clos. Or il n'y aura préciséement pas de procès pénal. Ce qui veut dire que, hors tout jugement juridique sur les faits, chacun a le droit à son intime conviction et à l'exprimer

Le droit au procès est un droit de l'homme ; il incarne le droit d'avoir des droits et de les faire valoir dans le cadre d'une procédure équitable et contradictoire. Il a été refusé à la plaignante. La décision du procureur et du juge est donc un déni de l'idée justice.

3 questions "innocentes" pour terminer :

Qu'est ce qu'un rapport sexuel précipité non tarifié et non-violent que la victime estime non consenti ? On sait, en effet, que tout violeur présumé prétend toujours que sa victime était consentante.

Est-ce à l'accusé d'estimer le consentement de la plaignante et contre son avis ?

DSK et ses avocats n'ont ils pas menti en prétendant, au départ, qu'il n'y avait eu aucun rapport sexuel ?


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