L’alternative à gauche existe : qu’on en parle !

par Caleb Irri
mercredi 29 janvier 2020

Il y a aujourd’hui, en France comme ailleurs, deux mondes qui s’opposent : les riches, de 1 à 10 pourcents de la population, contre les 90 à 99 autres pourcents (parmi lesquels on trouve des classes moyennes, plus ou moins nombreuses et plus ou moins riches en fonction des pays -et qui défendaient souvent jusqu’alors les riches soit parce qu’ils pensaient en faire partie, soit parce qu’ils aspiraient à en faire partie, mais qui en réalité s’apauvrissent eux-aussi avec le temps).

Ces deux mondes se trouvent aujourd’hui devoir faire face au même ultimatum posé par notre mère commune, la Terre : changer vite et fort, pour tenter d’éviter le pire. Cela implique de remettre en cause nos manières de produire, de consommer, et d’échanger. C’est un nouveau modèle économique et social qui doit rapidement être mis en place.

Il n’y a que deux réponses posibles à ce défi : l’une est la dictature, et c’est bien entendu la plus simple à mettre en place : il suffit de faire disparaître les opposants, et de s’appuyer sur la force et la ruse pour se maintenir. (Macron est en train de mettre tous les éléments techniques d’une telle dictature en place, pour lui ou pour le suivant..)

L’autre solution est démocratique, mais elle est beaucoup plus compliquée à mettre en place (plus facile en même temps de s’organiser à 1% qu’à 99).


Jusqu’à il y a peu la gauche n’avait pas d’alternative crédible à opposer au libéralisme, et c’est bien évidement la raison principale de l’effondrement de la gauche. Mais aujourd’hui nous en avons une, qui existe déjà en partie, et qui rassemble l’écologie, les luttes sociales et la démocratie en un seul système. C’est justement cette alternative contre laquelle lutte ardement Macron et tout son gouvernement, sa caste.

Cette alternative, c’est celle qu’est en train de développer Bernard Friot, avec le « salaire à la qualification personnelle » et « la propriété d’usage » (voir ici pour ue introduction au concept, qui a beaucoup évolué jusqu’à aujourd’hui ; vous pouvez regarder les plus récentes ici et ici). Cette alternative remet en cause à la fois la perpective capitaliste de la production de valeur et l’éternelle victimisation dont s’étouffent la plupart des mouvements de gauche. Cette alternative est une espérance communiste par laquelle l’Homme et la Nature sont enfin respectés et reconnus.

Malheureusement, les travaux de Bernard Friot sont trop peu diffusés et discutés, et il faudra sans doute du temps avant qu’on s’aperçoive des avancées que rendrait possible la mise en place de ses théories. Mais ce n’est pas non plus pour cela qu’il faut arrêter de se battre : de nombreuses étapes doivent précéder à celle-ci : il faut prendre le pouvoir.

Il faut continuer de lutter contre Macron. Sa réforme des retraites, comme ses autres réformes, ne sont destinées qu’à faire des économies contre les droits des citoyens, qu’à faire gonfler les profits des riches, qu’à violenter tous les contestataires, qu’à surveiler, contrôler et punir ce qu’il croit être « son » peuple.

Ce qu’il cherche c’est à durcir le pouvoir jusqu’à l’autoritarisme le plus brutal au nom du « vote utile », du « moi ou le chaos ». Son projet ne consiste en réalité qu’à mettre en place les conditions d’une Europe dictatoriale dans laquelle les riches seront protégés du déréglement climatique tandis que le plus grand nombre survivra dans un monde pollué et soumis à une sorte d’esclavagisme orwellien.

Il faut continuer à l’humilier, lui et ses sbires, dès que l’occasion se présente. Il faut rétablir l’électricité aux pauvres, mettre en panne les « tourniquets » du métro, rendre les péages gratuits, cesser le contrôle des billets, faire perdre du temps et de l’argent aux riches et aux puissants : concerts de casseroles devant les fenêtres des ministres ou députés. Faire des happenings, face à la police apporter des fleurs ou se mettre nus, enfin les rendre ridicules. Et bien sûr toujours tout filmer. Car il ne faut pas s’y tromper : même si ils sont nombreux à ne même pas comprendre la détestation dont ils sont l’objet, nombreux sont aussi ceux qui ont honte et n’osent pas le dire. Quand tous les avocats balancent leur robe face à la ministre, elle a dû en pleureur de honte en rentrant chez elle - ou alors elle n’est déjà plus humaine. Le fait que les ministres n’osent plus faire leurs voeux tendrait à faire penser qu’ils le sont encore un peu…

Maintenant il faut aussi voir plus loin. Je ne sais pas si la posibilité d’une Assemblée Constituante, du RIC et de Bernard Friot suffiront à faire rêver une majorité de citoyens mais il faut y penser. 2022 pourrait devenir le moment que toute la vraie gauche attend, avec le retour du peuple non plus sur la défensive mais dans l’espoir le plus raisonné.

Il faut aussi qu’il soit très clair dans la tête de tous, macronistes comme gauchistes, que nous ne voterons pas pour Macron au deuxième tour. Pas pour le RN non plus bien sûr, mais le fait que les macronistes comme les candidats de gauche sachent que nous sommes prêts à prendre le risque du chaos est à prendre en compte. Cela devrait les inciter à réfélchir à deux fois avant de tout miser là-dessus chez Macron. Et cela devrait aussi inciter la vraie gauche à assumer ses discours et à se positionner clairement : nous avons désormais une alternative !

Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr


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