L’angélisme métis

par Frédéric Degroote
lundi 6 avril 2009

C’est beau. C’est si vrai. C’est communicatif. La foule est au rendez-vous. On idéalise, cela semble tellement rare. Les publicités vendent du rêve, Barack Obama aussi. L’angélisme politique a gagné. La vertu contre le vice. La paix contre la guerre. L’amour contre la violence.

Les occidentaux n’ont rien compris, ou peut-être pensent-ils comprendre. Le Président Américain a plaidé à Prague pour un monde dénucléarisé devant 30000 personnes. Comme si tous les européens approuvaient l’autorité morale dont il se prévaut. Bush avec cette même autorité a désavoué les USA, Obama lui rend ses lauriers. C’est trop facile. La légitimité comme première puissance mondiale continue, mais déguisée.



Dans nos sociétés, l’homme métis est la réussite par excellence. Au blanc arrogant, colonisateur, exploiteur et enraciné dans son terroir devait se substituer le métis - réel ou symbolique - déterritorialisé “aux racines qui plongent dans l’avenir”.On lui présente toutes les qualités, on lui pardonne toutes ses erreurs. C’est la nouvelle tendance. C’est fashion. Cela semble la première raison d’admission dans la demeure éternelle des Grands Hommes.

Chez Obama, le spectre de l’homme en campagne erre toujours. On ne se défait pas de l’image, on boit à ses paroles avec en résonnance l’impétueux "Yes we can". On croirait les anti-américains devenir pro-américains. C’est révélateur de toute une époque.

En 2004, John Kerry n’aurait pas eu l’élan divin qu’emporte sur son passage l’actuel président avec le même discours, avec les mêmes mots, voire la même personnalité.

Le multiculturalisme a ainsi trouvé son porte-parole officieux. Officieux car Obama a toujours refusé cette étiquette. Il a bien raison. Ce sont les élites européennes angélistes, toutes idéologies confondues, qui aiment la lui coller, quitte à feindre de ne pas entendre un côté plus rationnel dans le concert obamanolâtre. A Berlin, il chantait les louanges de l’OTAN et appellait l’Europe à l’aide pour exterminer les Talibans en Afghanistan. Point de murmure désapprobateur ne s’est fait entendre.

La morale du métissage cautionne tout. Ajoutez une pincée de naïveté, un peu d’idéalisme, et enfin un bel orateur. C’est beau. C’est si vrai. C’est communicatif.

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