L’arc républicain

par Octave Lebel
samedi 2 septembre 2023

L’arc républicain après le front républicain et à ce train-là, bientôt, le pansement ou la vaseline selon le soin ultime retenu pour une démocratie malade de l’absence de ses citoyens entretenus dans un exil civique.

Pour le moment la macronie qui fait blablabla puis pschuiit puis blablabla puis... retente la phase 1 de la manœuvre dite du " en sursis mais élu" qui a sauvé la mise de la famille in extrémis. Dite aussi, "sauvé par l’abstention", ou alors "les cabrioles des chaînes d’info" (ou des sondages) selon les acteurs qu’il s’agit de mettre en avant ou les ingrédients que l'on privilégie.

 

L’extrême-droite est invitée à protester de devoir encore endosser le costume de l’épouvantail en jouant un rôle qu’elle connaît par cœur, l’agrémentant à l’occasion de quelques effets de victimisation censés attirer la compassion voire l’indignation. Et nous bien sûr à être les gogos sans fin de ce jeu de dupes entre des gens qui ne s’aiment pas vraiment mais qui ont besoin les uns des autres puisqu’ils défendent les mêmes intérêts et se demandent chacun de son côté comment plaire aux grands patrons et actionnaires et leurs médias qui font et défont les petits rois de la politique par leur puissance à faire croire à la réalité et la spontanéité d’une opinion publique qu’ils nourrissent et modèlent. Maniant en expert l’art de la dramatisation aux moments clef et du sondage sur mesure servi à point dont ils sont les commanditaires avant d’en être les diffuseurs.

 

Que sera la phase 2 ? Suspense. Les partenaires sont sur le pont. Ils veulent le même type de pouvoir mais pas le même partage du pouvoir d’autant que le leader actuel est frappé d’obsolescence élective. Coalition voulue ou subie selon l’étiquette que l’on arbore, la faction que l’on chérit. Coalition imposée en tout cas. Reste le plus difficile pour ce beau monde. Nous convaincre, nous les citoyens, d’entrer une fois de plus dans leur jeu, de nous laisser embarquer dans des votes qui certes les légitiment de justesse mais font quand même de nous, par la répétition de la leçon donnée toujours pas comprise, des perdants compulsifs et/ou des abstentionnistes masochistes. Invités très vite à payer l’addition par les "gagnants" qu’ils ont laissés passer.

L’astuce étant bien entendu d’exclure du jeu la gauche authentique retrouvée qui a eu besoin de nous, les citoyens de ce pays, de la sévérité de nos votes, pour se rappeler de ses fondamentaux et de son histoire et de ses responsabilités, renvoyant les faussaires à leurs manœuvres et pauvres ambitions personnelles qui ont fini par épuiser notre patience et crédulité. Même si quelques-uns, encore et toujours, jeunes ambitieux pressés ou vieux briscards pensent encore anesthésier notre mémoire et tromper notre lucidité. Nous savons plus que jamais faire la différence entre qui nous parle de sa carrière et son prochain mandat et qui nous parle de notre avenir commun, des problèmes du pays et des solutions à examiner et partager. Nous avons été, nous sommes et nous serons les arbitres et cette fois-ci en nombre pour peser et nous faire respecter. Fini de fumer l’opium de l’abstention qui nous dessert.

Agiter JLM ou quelques autres comme un épouvantail afin de disqualifier et tenter de diviser la gauche authentique qui se rassemble ne vous en déplaise, c’est bien tout ce qui reste à ceux qui défendent les intérêts au service desquels inlassablement travaillent la macronie vacillante et hargneuse, la droite et l’extrême-droite, tous concurrents et alliés de circonstance comme le montrent entre autres les législatives et les votes convergents ici et au parlement européen au service des intérêts précités. Tout ce beau monde inquiet qui ne lâchera jamais rien si nous ne lui opposons notre lucidité, notre volonté et persévérance.

Comment et quand les médias vont-ils lâcher Macron et comment vont-ils chercher à exploiter et/ou susciter les circonstances boostant une solution de rechange afin de contenir les poussées de justice sociale, de démocratie et de responsabilité qui cherchent à lever le couvercle depuis si longtemps maintenant ? C’est ce à quoi nous devons nous préparer et où devront s’exercer notre lucidité et sagacité.

Ne confondons pas les réalités de nos vies et celles du pays avec celles que fabriquent et distillent les médias qui nous parlent chaque jour à l’oreille en prétendant servir d’intermédiaire incontournable de notre vie démocratique, en se substituant à la pluralité de l’information et aux débats contradictoires remplacés par des éditorialistes et des journalistes partisans commentant les sondages que leurs patrons ont commandés et avec lesquels ils nous baladent. En gardant par devers eux ceux qui les dérangent mais bien utiles à parfaire leurs techniques d’influence et éléments de langage.

La solution nous appartient dès lors que nous savons ce que nous voulons et partageons les moyens d’y arriver, comme cités précédemment, qui sont la boussole et le cap au regard desquels toutes les manœuvres politico-médiatiques en cours ou à venir passeront pour ce qu’elles sont, la conspiration permanente d’une confiscation politique d’une réelle vie démocratique par la mise en condition continue de l’opinion publique.

Ne soyons plus dupes de la mise en scène de faux débats et divisions par citations tronquées ou décontextualisées qui reviennent régulièrement avec l’objectif devenu banal malheureusement de créer un cordon de sécurité médiatique vis-à-vis de la gauche authentique et républicaine à coup d’éléments de langage auxquels il est difficile d’échapper et de sous-représentation médiatique en dehors d’une exposition polémique et caricaturale.

Ne nous laissons plus voler les élections ni le choix des thèmes et situations dont il s’agit de débattre ni la présentation des choix et des perspectives auxquels nous sommes confrontés. Ne nous laissons plus voler les outils de la démocratie dont nous avons besoin. Ne nous laissons plus balader dans une attente toujours repoussée de la construction de nouvelles institutions à la hauteur des enjeux de notre époque, de nos aspirations, de notre niveau socio-culturel, de notre place dans le concert des nations et des institutions internationales. Ne nous laissons plus imposer ce verrouillage démocratique institutionnel et médiatique. Soyons des citoyens-électeurs responsables et décidés afin de devenir enfin des citoyens correctement informés et respectés.

 


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