L’assassinat de Volodymyr Zelensky serait inutile...
par gruni
vendredi 4 août 2023
En "février 2022, un haut conseiller de Zelensky, Mikhail Podolyak, a révélé qu'il y avait eu au moins une douzaine de tentatives d'assassinat graves contre son patron par des équipes de sabotage et de renseignement russes, y compris des mercenaires tchétchènes et wagnériens tentant de violer le quartier gouvernemental fortement gardé et surveillé de Kiev".
Que pense Zelensky de la menace pour sa vie qui plane en permanence sur lui :
"Vous pouvez vous mettre en cage comme un animal et vous y enchaîner en pensant constamment que vous êtes sur le point de vous faire tuer. "Si j'y pensais constamment, je me refermerais sur moi-même, un peu comme Poutine maintenant qui ne quitte pas son bunker". Bien sûr, mes gardes du corps devraient réfléchir à la manière d'empêcher que cela se produise, et c'est leur tâche. Je n'y pense pas".
Une manière de présenter Poutine comme un pleutre, alors que lui Zelensky donne l'impression de ne pas craindre de se déplacer au péril de sa vie.
Qui a oublié l'attaque de deux drones ukrainiens dans la nuit du 2 au 3 mai ? Une personne sensée ne peut croire une seconde, et certainement pas les forces spéciales ukrainiennes, à la réussite d'une opération visant l'élimination du président russe. En réalité, le but n'était pas de tuer Poutine, il en faudrait bien plus que cela pour l'abattre. La mission était juste un avertissement à Poutine dont le message disait, "attention, vous êtes sur la liste et nous nous rapprochons". D'ailleurs, Vadym Skibitsky, directeur adjoint du renseignement militaire ukrainien, avait bien affirmé que le président russe était la priorité absolue de ses services.
Au cas où il arriverait un malheur au président de l'Ukraine, d'après les Américains, un plan de remplacement de Zelensky est bien sûr déjà prévu.
Dans cette histoire ou la propagande de l'un vaut bien celle de l'autre. Où l'intention d'assassiner un président est partagée des deux côtés, et pour un juste équilibre, revenons sur un autre fait. Lorsque des saboteurs russes soutenus par l'Ukraine "ont pris d'assaut la frontière et envahi deux villages russes de l'oblast de Bryansk. Le législateur Mikhail Delyagin a déclaré que la "seule réponse normale" à l'incident est "l'élimination immédiate de Zelensky".
Pour l'immédiateté, c'est plutôt un tir à côté.
En ce qui concerne le remplacement du président ukrainien. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken l'avait déclaré l'année dernière : "Les Ukrainiens ont mis en place des plans - dont je ne vais pas parler ni entrer dans les détails - pour s'assurer qu'il y a ce que nous appellerions la "continuité du gouvernement". D'une manière ou d'une autre"
Comment douter que le remplacement de Poutine ne soit pas également une option envisagée d'abord par lui-même, voire suite à un évènement inattendu ? La Russie ne peut en aucun cas être humiliée. Le bien naïf président Macron qui avait osé dire ça, en avait pris pour son grade de chef des armées. Pourtant, à un moment ou à un autre, il faudra trouver une porte de sortie à cette guerre catastrophique pour tout le monde. L'humiliation de l'Otan qui lâcherait l'Ukraine n'est pas non plus envisageable. L'arrivée d'un nouveau président aux États-Unis l'année prochaine ne devrait guère bouleverser les choses. Même si personne n'est dans la tête d'un éventuel remplaçant de Biden, un président en exercice qui de toute façon n'est pas tout-puissant dans son pays.
En vertu de la Constitution ukrainienne, selon le député Mykola Knyazhytsky de l'opposition, "Lorsque le président est incapable de remplir ses fonctions, le président de la Verkhovna Rada d'Ukraine [le parlement ukrainien] prend ses responsabilités". "Par conséquent, il n'y aurait pas de vide de pouvoir."
Le président de la Verkhovna Rada, Ruslan Stefanchuk, membre du parti Serviteur du peuple, succéderait donc à Zelensky dans le cas d'un assassinat.
Essayer de faire croire que la disparition de l'actuel président ne serait pas un coup si dur que ça n'est pas vraisemblable, même si personne n'est irremplaçable. C'est à la fois une façon de rassurer le peuple sur l'organisation de l'État en cas de pépin. C'est aussi un moyen de diminuer un peu la surface de la cible collée dans le dos de Zelnensky. Si la Russie perdait Poutine, la paix ne reviendrait pas non plus forcément. Dans tous les cas, maintenir la pression est de bonne guerre, surtout qu'un accident mortel est si vite arrivé !
Source - POLITICO
Image - illustration du « Petit Journal » du 12 juillet 1914.