L’attaque terroriste au Kenya : un Mumbaļ bis
par morice
jeudi 26 septembre 2013
A suivre les événements alors que je rédigeais d'autres articles, l'évidence est apparue de jour en jour. L'attaque terrible dans le supermarché Kenyan est bien une redite de celle de Mumbaï, aussi faudra-t-il prendre soin dans les jours à venir à en déceler les similitudes, au fur et à mesure que les informations apparaîtront. Sur Mumbaï, on a fini par découvrir que le responsable était un américain, David Headley, qui avait l'année qui précédait effectué des repérages, dont un en compagnie d'une marocaine dont on n'a jamais retrouvé la trace. L'homme a été condamné depuis aux Etats-Unis dans un procès expéditif, et passerait ses jours en prison, dans un lieu indéterminé, comme d'autres avant lui tel Ali Mohamed , qui connaissait si bien les camps de Ben Laden et dont on ne possède plus aucune trace à ce jour. L'Amérique possède l'art d'escamoter ses espions en les condamnant sans qu'on puisse être assuré qu'ils l'ont bien été. Pour Mumbaï, je vous l'avais écrit noir sur blanc : les USA avaient été prévenus de l'imminence de l'attaque (on peut faire confiance à la NSA pour ça, et la propre épouse d'Headley l'avait dénoncé la veille de l'attentat !) et ils ont quand même laissé faire. De là à effectuer un rapprochement avec l'attentat meurtrier de Nairobi, il n'y a qu'un pas...
Autre similitude, l'objectif à la fois de tuerie de masse et d'attaque de symboles, indique FirstWorldPost : "un des cafés au rez de chaussée du centre commercial Westgate aurait été détenue par les juifs et le centre commercial fréquenté par les étrangers. Les assaillants Bombay avaient choisi le Beth 'Habad aussi un centre religieux orthodoxe israélien, à Colaba, tout en attaquant le Café Leopold, une autre plaque tournante pour les touristes étrangers. Al-Qaïda a clairement indiqué que ses attaques seront sur les endroits riches où les Occidentaux se rassemblent. Le centre commercial Westgate était un lieu fréquenté par les expatriés travaillant au Kenya". A Mumbaï, parmi les touristes aisés retrouvés morts, on avait découvert la responsable française (elle avait la double nationalité indienne et française) de la marque de sous-vêtements féminins Princesse Tam-Tam Loumia Hiridjee tuée avec son mari Mourad Amarsy à l'hôtel Oberei Trident. A Nairobi, des témoins l'affirment : certains assaillants demandaient si leur victime était musulmane avant de lui tirer dessus ou de l'épargner.
A Nairobi, leur expertise militaire, à ces terroristes, a encore été supérieure : on parle même déjà dans certains journaux (ou à RFI) de "Stratégie militaire" les concernant : "elle a également été parfaitement maitrisée. Les assaillants en attaquant par trois entrées différentes ont, dès le début de l'opération, tué un maximum de personnes, avant de se disperser dans l'ensemble du bâtiment. Les jihadistes ont ensuite accentué leur domination en prenant le contrôle de la salle vidéo. Dès le début de la contre-offensive, les combattants shebab ont observé les déplacements autant des forces spéciales, que des civils". On est très loin de jeunes écervelés !
Militairement très organisés, capables d'envisager un assaut des mois à l'avance, et de faire comme à Mumbaï un usage intensif du téléphone portable, cette fois davantage tourné vers Twitter. Idéal pour leur donner une image mondialisé le plus rapidement possible. Car cet usage a été plus qu'intensif, à lire les changements de comptes successifs dès que l'organisme le supprimait. "L'organisation basée en Somalie, qui est lié à Al-Qaïda, a présenté un commentaire extraordinaire des attaques sur Twitter - glorifiant les militants, les railleries des forces de sécurité kenyanes, et justifiant ses actions. Quand il a été arrêté, il est réapparu sous un autre nom quelques heures après. Quand le gouvernement kenyan a lancé des appels à la négociation, le compte a été utilisé pour ridiculiser sa uggestion. Se référant à ses disciples comme « moudjahidine » - ou guerriers saints - et les victimes comme « kuffar » - un terme très péjoratif pour les non-musulmans, la personne derrière le compte Twitter jubilait sur les attaques - écrivant en somali, en arabe, en anglais et en langue locale langue kiswahili" écrit Harriet Alexander, la correspondante du Telegraph. De véritables traducteurs à la volée !
Le 27 janvier 2011, je vous avais évoqué le retour des mercenaires US en Somalie. Le 26, je vous avais parlé des Shebab en écrivant : "Bref, on est à nouveau au stade du même scénario : l'agitation d'une menace comme prétexte à l'installation ou au renforcement d'une base militaire. Le coup du chiffon rouge pour activer le taureau, ça marche encore et encore, peut-on se dire : le tout est de mettre les moyens en ce qui concerne la taille du chiffon. A Mogadiscio, avec les fameux "shebab", et en faceles militaires éthiopiens, il y a de quoi faire à vrai dire : mais qui donc nourrit en armes ses fameux clans islamistes ? Et qui en Ouganda, notamment, bénéficie de la manne américaine (246 millions de dollars en 2009) ? Yoweri Museveni ou son jeune frère, comme nous le verrons bientôt ? Un frère qui se ferait payer par une "nation islamique" ? (en précisant "Le tout nourri au "khat" (un psychotrope)... car drogue et guerre dans la région font bon ménage, on le sait")". Qui fournit les shebabs en armes, bonne question ! En ajoutant un extrait du magazine africain : "Afrik.com très posé et très serein dans l'analyse : "la lutte contre le terrorisme, renforcée après le 11 septembre 2001, a également été une façon pour les Etats-Unis d’accroître leur influence en Afrique. En 2002, la traque d’Al-Qaïda a par exemple justifié l’installation d’une base militaire à Djibouti. La guerre déclarée par l’Occident aux pirates somaliens, alliés depuis le début de l’année 2009 aux Shebab, a enfin pour avantage de justifier une présence militaire supplémentaire au large de la Somalie. Toutefois, les interventions américaines, marquées par le souvenir douloureux de 1993, se limitent désormais à des incursions pluriannuelles, pour des objectifs très précis. Critiqués par la communauté internationale pour leurs raids, ils s’en sont justifiés devant l’ONU en parlant d’« autodéfense ». Une bonne attaque avec une centaine de morts, et l'affaire est pliée... semble-t-il ! Le Kenya est désormais prêt à accueillir une base US ou plusieurs !
A Mumbaï, les préparatifs et le trajet des assaillants avait pu être suivi de satellites et des avions espions. Au Kenya, les terroristes ont logiquement dû échanger sur les réseaux qui n'ont aucun secret pour la NSA, avec leurs conversations téléphoniques captées par les PC-12 sillonnant le pays. Leur usage de twitter et là pour confirmer que les traces laissées ont nécessairement été nombreuses. Une opération qui aurait démarré il y a trois mois minimum et au moins six mois, voire davantage, avec le dépôt préalable des premières armes, et qui n'aurait éveillé aucun soupçon chez des gens capables de déguiser des avions de tourisme en avions espions très sophistiqués ? Personnellement, et au vu de mes conclusions sur l'affaire de Mumbaï, à la suite d'enquêtes fouillées, je ne peux y croire une seule seconde. La Somalie ou le Yemen sont les derniers bastions ou l'armée américaine doit se trouver des opposants pour justiifier ses dépenses incommensurables, et la pratique de la manipulation est une seconde nature chez les gens sortant de Fort Bragg.
Aujourd'hui on rappelle benoîtement dans les journaux "qu'il n'y a eu aucun signe avant coureur" de l'attaque : "des ambassades occidentales avaient elles-mêmes plusieurs fois relayé des risques crédibles d'attaques contre des lieux très fréquentés par des étrangers, en particuliers les centres commerciaux. Mais cette fois, aucune activité spécifique des shebabs n'a été observée, rien n'a filtré avant l'attaque, ont affirmé deux sources proches de services de renseignements occidentaux. "En général, il y a des interceptions (téléphoniques) ou des fuites, mais pas cette fois", s'est étonnée l'une de ces sources" affirme le Point. Le gouvernement Kenyan pouvait-il intercepter ces communications ? Qui d'autre aurait pu seul le faire dans le pays ? Le nom vient vite aux lèvres : les Etats-Unis, grâce à leurs avions espions déguisés en appareils de tourisme ! Des USA qui ont avoué, après les attaques de Mumbaï, que oui, il avait entendu les messages sur les portables, comme on s'en doutait, avant même qu'on ne révèle que n'importe quel bout de silicium intégré dans une machine devait possèder le blanc-seing de la NSA... mais qu'ils n'avaient pas empêché les massacres : plus tard ils affirmeront avoir prévenu les indiens. Qui démentiront ; ou diront plus tard l'avoir été insuffisamment. Sur le sujet, le débat demeure infini. Qui a su quoi et quand, chacun se rejette la chose. La propre femme du principal inculpé était allé le dénoncer au FBI qui lui avait ri au nez. Elle avait mouillé ce jour-là le Major Iqbal, un des responsables de l’ISI. Trop complexe, comme situation ! Durant toute l'attaque, pendant ce temps, les terroristes communiquaient aux USA, à ceux qui leur donnaient les directives, via leurs téléphones satellites, ce qui ne pouvait échapper... à la NSA !
"Il apparaît que si on peut attribuer à ces tueurs les fusillades du café Leopold, les tueries à l’intérieur des palaces Taj, Oberoi, Trident, et l’étrange occupation et prise d’otage de la Nariman House, les massacres de la gare et ceux de l’hôpital Cama semblent l’oeuvre d’une autre équipe. L’étude des 284 coups de téléphone échangés entre les terroristes présents à Bombay et leurs officiers traitants à l’étranger confirme ce point de vue. Alors que les terroristes « pakistanais », opérant à l’intérieur des hôtels et du centre juif, ne cessent de communiquer avec leurs contrôleurs ; ceux tirant au hasard à la gare et se réfugiant ensuite à l’hôpital Cama n’utilisent pas le même réseau téléphonique, et parleraient même aux passants qu’ils croisent en langue vernaculaire, le « marathi ». Pour Mushrif, cette équipe, composée au moins de six individus, qui ont tué beaucoup et peu affronté les commandos de la marine et l’armée, sont responsables de la mort de 56 innocents à la gare, et de l’exécution des chefs de l’anti-terrorisme de Bombay, Hemant Karkare, Ashok Kamate, Vijay Salaskar, dans la Rang Bhavan Lane, près du GT Hôpital" avais-je alors écrit..
Cette attaque n'a pas pu être organisée par un réseau de terroristes sortis d'un chapeau, et l'objectif même de cette attaque meurtrière évoque à la fois... Mumbaï et une autre folie meurtrière ayant dévasté des supermarchés en Europe dans les années 80. Les tueurs du Brabant, dont beaucoup pensent qu'il s'agissait de destabilisateurs manipulés par la CIA. Au Kenya, on a donc au final onze terroristes arrêtés, sur lesquels le gouvernement ne veut pas parler, parmi lesquels il y aurait de jeunes américains, et un anglais qui a tenté de s'échapper, (avec un bonne allure d'espion !) des sauveteurs "étrangers", une autre bonne poignée d'échappés, sans aucun doute, et les mêmes organisateurs "distants" qu'à Mumbaï, sans doute aussi, qui pouvaient suivre en direct ce qui se passait via les moniteurs de surveillance, premier endroit investi par les terroristes. Ils étaient aux premières loges du massacre en direct. Après avoir inventé l'assassinat au joystick, la CIA a t-elle inventé l'attentat télécommandé à Nairobi ? Mais qui donc a bien pu menacer la petite Devika Rotwan un mois avant l'attaque ?
on peut relire :
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-boite-de-pandore-des-attaques-48398
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-boite-de-pandore-des-attaques-48427
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-boite-de-pandore-des-attaques-48593
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-boite-de-pandore-des-attaques-48594
et :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/attentats-de-mumbai-les-etats-unis-82967
ainsi que :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-victor-jara-a-guantanamo-la-71946
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-victor-jara-a-guantanamo-la-71949
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-victor-jara-a-guantanamo-la-74575