« L’auto-épuration naturelle » selon Vladimir Poutine ?

par gruni
vendredi 6 janvier 2023

Lors d'un discours, Poutine désignait d'un doigt vengeur certains élites de son pays qui "gagnent de l'argent" en Russie sans faire preuve de solidarité avec la patrie. Le président de la Fédération de considérer ensuite ces riches comme des moucherons qu'il faut "recracher". Pour enfin menacer "d'auto-épuration naturelle" ceux qu'il voit comme des nuisibles dont la seule obsession serait de faire fortune. N'était-ce pas là déjà une promesse qu'un grave problème de santé pourrait arriver à ces puissants qui se croyaient peut-être intouchables. Ou alors n'était-ce rien d'autre que des menaces et une pure coïncidence entre les mots agressifs prononcés par Poutine et la réalité macabre ?

Tout d'abord quelques extraits du discours de Poutine lors de la "Réunion sur les mesures de socio-économique de soutien aux régions".

 

"Oui, bien sûr, ils [les occidentaux] essaieront de parier sur la soi-disant cinquième colonne, sur les traîtres nationaux, sur ceux qui gagnent de l'argent ici, chez nous, mais vivent là-bas, et "vivent" même pas au sens géographique du terme, mais à leur manière, pensées, dans sa conscience servile.

"Je ne juge pas du tout ceux qui ont une villa à Miami ou sur la Côte d'Azur, qui ne peuvent se passer de foie gras, d'huîtres ou de prétendues libertés de genre. Le problème n'est absolument pas là, mais, je le répète, dans le fait que nombre de ces personnes, de par leur nature même, sont mentalement situées précisément là-bas, et non ici, ni avec notre peuple, ni avec la Russie."

"Mais n'importe quel peuple, et plus encore le peuple russe, sera toujours capable de distinguer les vrais patriotes des racailles et des traîtres et de les recracher simplement comme un moucheron qui a accidentellement volé dans leur bouche, les recracher sur le panneau. Je suis convaincu qu'une telle auto-épuration naturelle et nécessaire de la société ne fera que renforcer notre pays, notre solidarité, notre cohésion et notre capacité à répondre à tous les défis."

 

Nombreux sont ceux qui comme Poutine penseront qu'une auto- épuration des traîtres se justifie. Des assassinats de gens accusés de collaboration avec les ennemis de la Russie, organisés sans autre forme de procès que le jugement sans appel du maître du Kremlin ? Suicides vrais ou faux, empoisonnement au venin de crapaud, accidents réels ou provoqués. La liste des morts violentes d'oligarques et de puissants russes devient de plus en plus longue. Même les familles des "suicidés" sont parfois massacrées. Pour autant, personne ne peut dire avec certitude que toutes les victimes ont été liquidées sur ordre de Poutine. S'il n'est cependant guère contestable que le pays de Vladimir Vladimirovitch n'est pas le seul à se débarrasser brutalement de ses "traîtres", même ceux réfugiés dans d'autres pays. Il semblerait quand même que la machine à punir russe s'est emballée. Après tout, ces morts de personnalités connues ne sont pour Poutine et ses soutiens qu'un détail de l'histoire criminelle en cours. Des "moucherons", sans importance qu'il est permis d'écraser avec une certaine jouissance. Poutine, formé au KGB, ne connaît pas le sens du mot remord, alors que des milliers de Russes et Ukrainiens, civils et soldats anonymes, sont déjà morts dans une guerre cauchemardesque par pure idéologie. Car, la Russie n'a jamais été en danger et aucun État ne serait assez fou pour risquer d'enclencher le feu nucléaire en s'attaquant militairement au territoire russe. La question est, combien de milliers de victimes encore à venir sur le champ de bataille ukrainien, comme si la mort d'un être humain ne comptait plus. De la chair à canon comme le disait Chateaubriand à propos des guerres napoléoniennes.

Plusieurs médias ont bien essayé d'en savoir plus sur cette épidémie de morts de personnalités Russes. Les demandes d'information adressées au comité d'enquête de la fédération de Russie n'ont obtenu qu'un niet pour toute réponse, ce qui ne devrait étonner personne.

Le comité d'enquête de la fédération de Russie, institué le 15 janvier 2011 par un décret du président de la fédération de Russie Dmitri Medvedev. Selon Vladimir Markine, porte-parole de l’institution. « Les crimes les plus graves, l’ordre public, la sécurité de l’Etat, les crimes de guerre, les actes de terrorisme, le banditisme, la corruption, ainsi que les crimes commis par des forces de sécurité ». 

Pour terminer, une petite leçon d'Histoire à la mode Poutine, donnée à un jeune enfant lors d'une cérémonie de la Société russe de géographie. À un écolier de 9 ans qui affirmait que "Les frontières de la Russie se terminent au détroit de Béring avec les États-Unis". Poutine bien connu pour son humour avait répondu "les frontières de la Russie ne se terminent nulle part". Ce n'était paraît-il qu'une blague !

 

Photo d'illustration de l'article - BOB THOMAS


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