L’autodestruction de l’Humanité - Suite - IV - Religions et dogmes

par heber
lundi 11 juin 2018

          

 

L’AUTODESTRUCTION DE L’HUMANITE - SUITE - IV

 

Comment maîtriser l’intolérance religieuse et dogmatique ?

 

L’ intolérance religieuse a existé de tout temps et a pollué toutes les religions, soit à un moment ou à un autre de leur histoire, soit de façon permanente.

A cet égard, les grands cultes - catholique, musulman, juif, boudhiste, hindouiste, évangélique- ainsi que les autres religions plus confidentielles (dont la liste serait trop longue à dresser), n’ont guère de leçon de tolérance à donner à l’ensemble de l’Humanité.

Elles ont trop souvent orchestré ou servi de justification à d’atroces massacres commis au nom de leurs Dieux, dont le seul objet véritable était d’imposer sans partage leur primauté, leur pouvoir, leurs mœurs, leur morale et leur conception du bien et du mal, en déniant à ceux qui ne partageaient pas leurs croyances tout droit à exister, penser, prier ou se comporter autrement.

A cet égard, les religions représentent sans doute la meilleure réponse que peut trouver tout être face à son angoisse existentielle mais, hélas, elles constituent aussi en parallèle un des plus importants facteurs de stagnation civilisationnelle et de régression sociale que l’homme ait inventé.

Les affrontements politiques, doctrines racistes, conflits ethniques et divergences pseudo- philosophiques ne sont pas en reste puisqu’ à l’instar des religions, tous ces dogmes ou croyances ont souvent été des exemples d’intolérance totalement folle et sanguinaire.

 Intolérances dogmatique et religieuse se sont souvent combinées pour accomplir leurs sinistres besognes d’extermination.

 

Les exemples de folie génocidaire, sans remonter bien loin dans l’Histoire, sont légion :

 - génocide des juifs et tsiganes par le régime nazi, extermination du peuple cambodgien par les Khmers rouges, goulags et massacres staliniens, massacre des indiens par les blancs américains, génocide arménien perpétré par les turcs, massacre des tsutsis par les hutus, des chrétiens d’Orient et des populations yézidies par les fous de Dieu, massacre des populations musulmanes en Syrie, au Myanmar et à Gaza, tueries interconfessionnelles et ethniques au Nigeria et dans le Sahel, au Soudan, en Somalie, en Afghanistan, au Pakistan, en Inde ,…..

En outre, de nos jours - y compris dans nos pays supposés être démocratiques et respectueux de la liberté de pensée, d’opinion et d’expression - on assiste quotidiennement à une montée vertigineuse et à un déferlement impensable d’intolérance dans les journaux, la tv la radio comme sur les réseaux sociaux ou le web en général.

On dirait que le sens du débat et du respect de l’opinion de l’autre se meurent chaque jour davantage pour laisser place à l’expression du mépris, à l’insulte, aux anathèmes, à la censure.

La teneur de nombre de dialogues, d’échanges verbaux ou écrits dans les médias ou sur la toile est révélatrice de cette propension inquiétante d’un grand nombre d’entre nous à refuser, de plus en plus, tout échange dépassionné d’idées et de concepts pour y substituer le rejet passionnel et la diabolisation immédiate de toute idée non conforme aux nôtres.

Les noms d’oiseaux volent de tout côté, les catégorisations les plus absurdes et les plus excessives,

( facho, nazi, imbécile, abruti, analphabète, pauvre type) se multiplient et la tentation de la censure rôde partout alors que le recours aux démonstrations censées et aux contre-arguments pesés ou construits disparaissent.

Sur certains sujets, Israël, la Palestine, l’immigration, les réfugiés, le fondamentalisme, les rapports homme-femme, le racisme, l’antisémitisme, il n’est pratiquement plus possible d’avoir un débat, dépassionné et rationnel sans sombrer très rapidement dans la violence de propos exacerbés, les clichés, les amalgames, les procès d’intention, les accusations, les dénis de paroles ou d’écrits voire la censures et l’interdiction ou les menaces d’affrontements physiques, de rétorsion et de procès.

La démocratie se meurt ainsi à petit feu.

Il est temps de réagir et de réaffirmer, haut et fort que la liberté de pensée, d’opinion et d’expression prime sur tout culte, religion, dogme, philosophie ou communauté.

A cet égard, la primauté de l’Etat et de la loi doit être réinstaurée ainsi que la laïcité.

L’Etat doit défendre la liberté de culte et d’opinion mais il doit aussi empêcher les religions d’asseoir leur emprise sur le fonctionnement de l’administration et imposer la neutralité de l’espace public.

Les dispositions suivantes doivent être respectées partout dans tout état démocratique .

 

L’Etat garantit la liberté de pensée et de religion.

Il ne peut y avoir de religion ou de culte d’Etat.

 L’Etat démocratique est laïque par définition.

Les clercs et dignitaires de tous les cultes doivent s’abstenir de prendre position, en tant que représentants de leur religion, dans tout débat public quel qu’en soit le sujet sauf si le débat concerne strictement les sujets religieux propres à leur culte.

Ils ne peuvent prendre position sur les autres sujets qu’à titre personnel, en tant que citoyen privé et en relation avec les droits civiques qui s’ attachent à cette citoyenneté.

Les étrangers, religieux ou laïcs, n’ont pas le droit d’intervenir dans le débat politique de l’Etat où ils résident. (par exemple, Mr Erdogan ne devrait pas avoir le droit d’interférer - en Allemagne ou dans un autre pays - avec les questions politiques ou les élections nationales - ni de faire campagne sur les questions ou élections turques).

L’Etat et les collectivités publiques doivent s’abstenir de financer les enseignements religieux qui ne peuvent être supportés financièrement que par les fidèles.

Il en est de même pour la construction de tout nouveau bâtiment religieux ou de bâtiment déjà existant affecté au culte sauf lorsqu’il s’agit de bâtiments historiques, classés au patrimoine architectural national.

Les programmes et contenus des enseignements délivrés dans les établissements religieux doivent être approuvés ex-ante par les autorités publiques.

Il en est de même pour les programmes et contenus des enseignements religieux à la seule fin de vérifier qu’ils ne contiennent pas de prescriptions ou de principes contraires aux lois de la République.

Les enseignements religieux et les célébrations du culte ne peuvent être délivrés que dans la ou les langues officielles de l’Etat où ils sont organisés.

Les examens de fin d’études doivent être organisés et effectués par les autorités publiques ( à l’exception des matières purement religieuses ).Les diplômes doivent être sanctionnés, contrôlés et reconnus par l’Autorité publique.

Tout établissement de niveau secondaire, qu’il soit public ou religieux, doit obligatoirement prévoir un enseignement hebdomadaire d’une heure, réservé à l’instruction civique et à l’étude de la Constitution nationale, au fonctionnement de l’Etat et aux principes et principales lois de la République. A l’issue de l’enseignement secondaire ou professionnel, les examens de fin d’études comportent un sujet civique à l’écrit comme à l’oral dont le coefficient est identique à celui de la matière principale de l’examen concerné.

Le recrutement de nationaux étrangers comme clercs chargés de l’enseignement religieux et/ ou de la célébration du culte est totalement interdit.

 

Le financement par des organisations ou gouvernements étrangers de cultes et religions ou de mouvements politiques ou dogmatiques dans un autre Etat souverain est totalement interdit.

Toute doctrine et religion qui ne reconnaît pas publiquement et par écrit l’obligation pour tout fidèle ou adhérent d’observer et de respecter strictement les lois de la République et leur primauté absolue sur la loi et les préceptes religieux de la religion en question ou sur les principes politiques de la doctrine concernée est immédiatement interdite.

Les fidèles à un culte ou les adhérents à une doctrine ont parfaitement le droit, en tant que citoyens de penser, de s’exprimer et de militer au sein d’organisations politiques ou civiles dans le but de faire évoluer ou modifier les lois de la République selon les procédures démocratiques prévues par la Constitution des Etats dont ils font partie ( vote aux élections, référendums, etc ) mais tant que ces lois restent en vigueur, ils doivent comme tout autre citoyen les respecter strictement et sans aucune dérogation.

Le port de signes et de vêtements religieux ou à connotation religieuse, dont la nature est ostentatoire, est proscrit dans tout édifice, service et espace publics.

Toutefois, ces signes et vêtements sont autorisés pour les clercs et dignitaires religieux, dont les fonctions sont permanentes, à condition qu’ils ne dissimulent en aucun cas le visage - que ce soit partiellement ou totalement – des personnes concernées.

En parallèle, il est créé dans chaque Etat démocratique une chaîne publique de télévision - administrée par un conseil composé d’une centaine de citoyens tirés au sort sur les registres électoraux. Cette chaîne est exclusivement réservée aux débats publics entre citoyens, sans aucune interférence des pouvoirs publics .Le fonctionnement de cette chaîne est assuré par un prélèvement sur la taxe audiovisuelle publique. La programmation, démocratique et neutre politiquement des débats, est décidée par la Direction sous la férule du conseil d’administration et le contrôle du Conseil d’Etat ou d’un organisme exerçant des fonctions similaires dans les Etats ne disposant pas d’un tel organe.

Tels sont les principes de base, élémentaires et principaux, qui devraient être respectés dans tous nos pays démocratiques.

Ils devraient être complétés par toute une série de dispositions pratiques de nature à assurer la restauration de débats conviviaux même entre personnes défendant des idées et des principes totalement opposés.

Ces dispositions sont étroitement liées à la réhabilitation de la notion de responsabilité individuelle vis-à-vis de la collectivité qui touche directement à l’organisation profonde de la société et au cœur des valeurs qui en constituent le socle, sujets qui devront faire l’objet de développements spécifiques ultérieurs.

 


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