L’axe Trump-MBS-Netanyahu ou la question palestinienne sacrifiée sur l’autel de la politique opportuniste

par Abdelkarim Chankou
lundi 25 mars 2019

 

Pour se maintenir en place, les régimes autocrates pourris sortent en permanence la carte du danger extérieur dont le premier est l’hégémonisme israélo-sioniste. Et là aussi des fléaux dont pâtissent les sociétés arabes tels que la misère, l’analphabétisme, le chômage, la faillite système sanitaire passent au second plan.

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De la politique pur jus et opportuniste se drape dans le discours ethno-religieux pour mieux réaliser des objectifs éminemment opportunistes. Qu’on se le dise une fois pour toutes : le conflit arabo-israélien en général et israélo-palestinien en particulier n’a jamais été un problème religieux comme le claironnent les extrémistes des deux bords depuis plus de 70 ans. Ce différend a toujours été en réalité un problème purement politique sur lequel surfent les leaders des deux camps pour se maintenir au pouvoir en distrayant leurs peuples des vraies questions du moment. « C’est un problème politique, qui a bien sûr des implications religieuses » écrit Jérôme Chastenet de Géry ( Les Cahiers de l’Orient 2011/1 (N° 101), pages 99 à 116.). Pour garder la main et rester aux affaires l’establishment militaro-financier israélien a besoin du sauf-conduit électoral qu’il parvient toujours à obtenir en agitant l’épouvantail arabo-islamique et en ressassant jusqu’à l’essorage le fameux slogan « Jeter les juifs à la mer ». Les questions sociales et économiques passent au second plan. Idem de l’ennemi arabe. Pour se maintenir en place, les régimes autocrates pourris sortent en permanence la carte du danger extérieur dont le premier est l’hégémonisme israélo-sioniste. Et là aussi des fléaux dont pâtissent les sociétés arabes tels que la misère, l’analphabétisme, le chômage, la faillite système sanitaire passent au second plan. Cette mécanique machiavélique et bien huilée qui a permis aux régimes arabes has been et fossilisés de perdurer tire à sa fin. Officiellement morte avec l’avènement aux Etats-Unis en janvier 2017 de l’administration Trump et la montée en puissance et en conséquence du prince héritier Mohamed Ben Salman (MBS) en Arabie saoudite, et sa suite émiratie et bahreïnie… Cause du décès : la déferlante vague contestataire du printemps arabe qui a commencé en Tunisie en janvier 2011 et se poursuit actuellement en Algérie… Cette fronde irrévérencieuse anti-pouvoirs en place a définitivement chassé l’épouvantail israélien. Pour les peuples arabes Israël n’est pas/plus l’ennemi à combattre. Mais le chômage et le despotisme et la corruption de leurs gouvernants. Lesquels du même coup sont convaincus que derrière la grande contestation de la rue il y a forcément des puissances étrangères non arabes.

DISTRAIRE LES MASSES

Mais comme ces puissances ne peuvent être objectivement ni chinoises ni occidentales ni russes ne serait-ce que parce que ces dernières ont des intérêts économiques dans les pays arabes touchés par le printemps arabes, le méchant manipulateur ne peut être que israélien ou iranien. Israël ayant donné la preuve de ses bonnes intentions à l’égard du monde arabe avec lequel il souhaite entretenir des relations normales et dépassionnées, il reste la république islamique d’Iran qui soit n’a pas eu la même chance de décliner ses bonnes intentions soit manque de crédibilité… Bref, le pays des mollahs est non seulement le nouvel épouvantail pour distraire les masses arabes et israéliennes par leurs gouvernants respectifs mais le grand ennemi de l’Oncle Sam depuis la destitution du shah d’Iran. Sacrée chance ! Autrement dit, une union sacrée monde arabe-USA-Israël s’est faite pour contrer le danger iranien. Comment ? En tenant en respect l’hégémonisme iranien, l’Amérique et son allié Israël motivés par les dollars saoudiens garantissent la pérennité des régimes arabes principalement les pétromonarchies du golfe (plus sensibles à la casse : sans jeu de mots), et par ricochet garantissent la viabilité des régimes du reste du monde arabe dépendant des subsides financiers golfiques. L’on comprend donc que ce conflit séculaire entre Arabes et Israéliens est tout sauf religieux. C’est de la pure politique opportuniste. En fait que gagne le monde si les Etats-Unis - et leurs pays satellites - transfèrent leurs ambassades à Jérusalem ou reconnaissent la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan ? Ce transfert et cette reconnaissance vont-ils résoudre les innombrables fléaux sont souffrent et la planète et l’humanité ? Vont-ils stopper la fonte des glaces, vont-ils réduire le nombre des tsunamis et de cyclones dévastateurs et meurtriers, vont-ils relancer la croissance et l’emploi, vont-ils colmater le trou de la couche d’ozone ou guérir le sida… ? Que nenni. Le monde ne gagne rien dans cette histoire. Sauf Trump et son allié et protégé Netanyahu. Le premier qui vient d’être lavé de la tête aux pieds par le rapport du procureur Mueller sur ses supposés liens avec la Russie se voit déjà réélu en 2020. Idem de Netanyahu en avril prochain . Ainsi que de MBS assuré d’être roi pour 50 ans  ! Amen qui ?

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