« l’Éducation nationale », héritage du fascisme

par hommelibre
samedi 20 mai 2017

Pourvu que Najat Vallaud-Belkacem soit durablement écartée de la politique. Son séduisant sourire cache une idéologue farouche qui a fait de l’école publique un champ de bataille. Comme d’autres.

Soupe globaliste

Car elle n’est pas la seule en France, mais la dernière en date à considérer que l’Éducation nationale est la propriété idéologique du pouvoir. Elle a donc imposé l’ABCD de l’égalité. On entre ici dans la confusion entre instruire et formater.

En proposant aux enfants la lecture d’ouvrages tels que « Mehdi met du rouge à lèvres » ou « Papa porte une robe » elle montrait sa détermination à formater, à semer la confusion dans les esprits, et en particulier à heurter de plein fouet les garçons descendants de l’immigration maghrébine. On décèle ici un moyen détourné de casser la culture d’origine de ces garçons, par un ministre issu d’un courant politique qui professe pourtant le multiculturalisme.

Que l’État français donne un caractère de normalité à la confusion des genres est pour ces garçons, pour leurs familles, une violence culturelle très intime. De quoi former de futurs djihadistes en guerre contre un pays qui les pousse à l’apostasie culturelle ? On est endroit de demander aux fils d’immigrants une adhésion aux valeurs du pays, mais celle-ci, l’idéologie gender, n’en est pas une.

Sous le prétexte bienveillant de l’égalité s’affirme ici la contrainte malveillante de l’autoritarisme idéologique. Madame le ministre a réfuté la critique selon laquelle on introduisait la théorie du genre, ou plus exactement du non-genre, de l’indifférenciation, de l’effacement des identités au profit d’une soupe globaliste.

 

Instruire et former

Ses dénégations n’ont pas convaincu : elle imposait bien ce que des penseurs insoumis comme Drieu Godefridi, Bérénice Levet ou Eugénie Bastié désignent avec argumentation comme une théorie, comme un corpus idéologique théorique déterminant une doctrine sociale. Or la théorie du genre, ou anti-genre puisque l’on n’y reconnaît pas de différence essentielle entre les représentations sociales des sexes, n’est rien d’autre qu’une hypothèse non confirmée scientifiquement.

Elle ne s’impose qu’au profit de la domination intellectuelle de la gauche universitaire franco-américaine et de la mode des minorités toutes-puissantes, en particulier des milieux lesbiens politiques états-uniens. Ce qui tend déjà à colorer de manière particulière la sociologie et la supposée universalité de cette théorie.

Cet exemple mène au constat que l’école est bien un champ de bataille idéologique, en France en particulier. L’intitulé du Ministère, dit de l’Éducation nationale, le confirme. Dans d’autres pays dont la Suisse on parle d’Instruction publique. La différence est majeure.

On pourrait cependant contester la notion d’instruction, puisque l’on peut s’instruire par un livre, un film documentaire ou une discussion entre amis. L’école fait plus qu’instruire. Mais elle instruit aussi, par exemple des fondamentaux de toute société : apprendre à lire, écrire et compter. Elle forme également à des connaissances spécifiques qui détermineront plus tard une profession.

 

Le Duce

Mais si l’école instruit et forme, elle n’est pas supposée éduquer. Le sens du mot éduquer est sans doute élargi par l’usage mais à tort. Éduquer signifie, du point de son origine latine, ducere ex, soit conduire hors de, ou élever. Hors de quoi ? Hors de l’ignorance ou de l’ornière des réactions impulsives.

L’éducation a trait à la manière de se comporter et non à un simple apprentissage. Elle est la transmission et l’acquisition de valeurs morales et de codes de conduite, une sorte de formatage moral et social. Quand on parle d’une personne bien éduquée on ne pense pas à bien formée mais plutôt bien formatée, bien calibrée pour le milieu où elle vit. L’éducation prépare donc à l’entrée dans la société, à la l’assurance d’une conformité des valeurs partagées, et à des relations civilisées et réciproques entre les êtres humains qui composent cette société.

Qu’un État accepte l’intitulé Éducation nationale est explicite sur la culture politique du pays : on veut formater et calibrer moralement plus que simplement instruire, enseigner et former. L’État devient une entité culturelle supérieure à la transmission parentale, laquelle devrait pourtant être la base et la garante de l’éducation. C’est un des volets de l’étatisme, de la verticalité du pouvoir qui n’est plus l’émanation et la délégation des citoyens mais qui devient leur maître à penser.

Cet intitulé Éducation nationale est de nature autoritaire. On ne s’en étonne pas quand on connaît son origine. Si l’expression date du XVIIIe siècle, elle ne fut utilisée officiellement que par Mussolini et le parti fasciste en 1929.

 

La gauche en relai

On ne saurait être plus explicite :

« Pour l’État totalitaire, l’école était le lieu où le fascisme pouvait véritablement s’enraciner dans les jeunes générations : « l’École voulue par le Fascisme, qui ne fait qu’un avec lui : l’École fasciste ». Le 25 septembre 1928, Belluzzo rédige un projet de décret faisant aboutir l’idée selon laquelle il était nécessaire et urgent d’instituer des ouvrages « qui répondent mieux à l’idéal des nouvelles valeurs, en harmonie avec les directives du gouvernement national », dans le but explicite de « mener à son terme, à travers le livre, la fascisation de l’école ».

Lors de sa présentation à la Chambre, le ministre, prétendant que l’État ne disposait « ni des instruments, ni des hommes » qui lui étaient nécessaires « pour assurer aux nouvelles générations une éducation strictement nationale et fasciste », défend la nécessité absolue d’adopter « un livre unique d’État, en tant qu’instrument pleinement adapté à la formation du nouveau citoyen italien ».

C’est également en 1929 que le ministère de l’Instruction publique prend le nom de ministère de l’Éducation nationale, changement voulu par Mussolini pour qui la nouvelle dénomination devait souligner « le droit et le devoir de l’État d’éduquer le peuple. »

Cela c’est le véritable fascisme. Il concernait initialement l’Italie. Mais en 1932 la France reprenait le même intitulé d’Éducation nationale. Ce fut décidé par Edouard Herriot, membre du parti radical d’alors qui figurait dans la coalition du Cartel des gauches. C’est donc un homme de gauche qui décida de relayer et d’endosser une dénomination d’origine fasciste ! L’étatisme français marquait son territoire et mangeait à tous les râteliers autoritaires.

Symbole

Et alors que l’on continue à attribuer à tort aux nationalistes de la droite française l’étiquette de fascistes, on sera étonné d’apprendre que :

« Cette titulature sera remise en cause pendant les premiers mois du gouvernement de Vichy, où l’instruction publique fait sa réapparition… »

On ne doit donc pas être surpris de cette lutte des pouvoirs successifs pour faire de l’école leur lieu de formatage et de calibrage idéologique. L’intitulé du ministère est pour tous un héritage fasciste, que l’on soit de gauche ou de droite. Dans ce sens la gauche ne démontre pas particulièrement de fibre anti-fasciste.

Si l’on veut un vrai libéralisme culturel et un désengagement de l’État au profit d’une éducation citoyenne, comme on dit aujourd’hui, soit une primauté donnée à l’initiative des populations, il faudrait changer le nom de ce ministère, puis en changer l’esprit.

Ce changement serait d’abord symbolique : l’autoritarisme et l’étatisme sont si ancrés dans la culture française qu’une modification en profondeur prendra plusieurs générations. mais il faut bien commencer quelque part.

Cela contribuerait à faire évoluer la France vers une réelle démocratie, venue d’en bas et non d’en haut. Cela influerait sur la manière de négocier les contradictions de la société et ses relations avec l’Europe. L’enjeu est donc de taille car en l’état la culture du pays ne permettra pas l’accession à un fédéralisme européen. La France en est un obstacle majeur.

Il faut noter qu’à l’heure actuelle, les deux forces politiques qui parlent au nom du peuple, de ceux d’en-bas, soit le Front National et le Parti de Gauche, pourtant tous deux souverainistes, n’envisagent pas un tel changement symbolique de nom du ministère, et sont au contraire dans la droite ligne de l’étatisme lambda français.

Question : qui souhaite que ce soit l’État qui éduque (formate idéologiquement) ses enfants, à l’instar des fermes éducatives maoïstes de la Chine d’alors ?

 

 

 PS : Extrait de la présentation du livre 100 ans d’erreurs de la gauche française :

« Donc, depuis plus de 50 ans, la gauche française n’a pas évolué. Elle fait semblant d’être social-démocrate, parce que cela fait un peu mieux dans le tableau, mais elle fait toujours campagne sur les vieilles haines de la lutte des classes. Cela ne peut pas fonctionner sur le plan économique… Tout le monde sait que la croissance économique, ce sont les entreprises et pas les fonctionnaires que l’on va embaucher massivement. La gauche a passé son temps à vilipender les entreprises. Elle commence seulement à dire du bien des entreprises mais, la réalité, c’est qu’elle a ponctionné de 12 milliards d’euros nos entreprises depuis que François Hollande est arrivé au pouvoir ! »

 


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