L’effet brochette ou la gauche carbonisée (Un GJ se balade chez LFI-Ensemble)

par Tristan Edelman
lundi 9 septembre 2019

Après la claque cinglante des européennes, LFI lançait un vibrant appel à la remise en question. Ils se réunirent à l'AGECA à Paris en juin pour discuter et décider de l'avenir. Il était question du pouvoir, des Gilets Jaunes et des municipales. 

GJ depuis le début à cause de l'extrême précarité où je me trouve et par conviction personnelle, j'ai depuis, le bonheur de découvrir un partage à grande échelle, ainsi que aussi la bougeotte et la curiosité du débat.

Je me suis donc rendu aux journées LFI... quelle ne fut pas ma surprise...

L’effet brochette ou la gauche carbonisée.

Un Gilet Jaune se balade chez LFI-Ensemble.

 

Ce dimanche 16 juin 2019, coup de téléphone de mon agent secret (ma mère) : « Tu es sur Paris ce week end ? Oui pourquoi ? File à l’AGECA il y a une conférence sur les GJ par « Ensemble-Insoumis ! » Je ne connais pas LFI à part Mélenchon et quelques personnes fort sympathiques dans nos groupes de GJ. Je file, curieux et positif, à l’Atelier (1).

***

La conférence s’ouvre sur le commentaire d’une statistique à propos de l’influence des GJ sur les votes aux européennes en faveur du RN. Chacun sait que la meilleure manière de penser le mouvement des GJ, c’est d’évoquer l’Assemblée Européenne et de sortir l’épouvantail RN (2). Le mauvais sort est lancé : on se crispe, on a peur, on condamne. Et s’opère l’incroyable inversion : mais oui bien sur… les GJ adorent l’Europe, ses paradis fiscaux, ses banques, ses lobbies.

Me serai-je tromper de salle ? Ou alors je ne suis pas encore bien réveillé ?… « Patience » que je me dis. Ecoute et apprend des commissaires européens … euh non pardon … des émissaires de la connaissance.

Pour parler du RN, il se trouve que j’ai rencontré dans les GJ, des ouvriers qui ont voté RN aux européennes. J’ai osé leur adresser la parole. Et vous savez quoi ? On a parlé, en français même ! Ils s’expriment normalement, ils réfléchissent, et surtout ils sont surtout très dégoutés. Si j’ai bien compris, ils veulent un Etat fort, un Etat qui nationalise et qui ne soit pas bradé en faveur des USA entre autres, ils en ont marre de l’hypocrisie de gauche et ils comptent sur un vote provocateur pour réveiller les consciences. Je leur demande ce qu’il pense de l’immigration qui reste le thème favori de RN. « On s’en fout ce n’est pas le problème. » Même question à propos de la sécurité. « L’insécurité c’est la précarité. » Je leur rappelle que RN ne veut plus sortir de l’EU. « Ah merde c’est quoi cette arnaque !!! Et depuis quand ??? » Je réponds : « Depuis bien 3 ans il me semble. A vérifier ». RN ne sait sans doute pas à quel point on peut voter pour eux sans rien partager de leurs idées.

Quoi qu’il en soit, ni l’EU comme arme de destruction massive du lien social et national, ni RN comme symptôme de colère politique ne sont pensés par nos 4 « savants ». Et puis tant qu’à faire, on passe très vite sur une donnée simple et pourtant instructive : 1 français sur 2 n’a pas voté, et ce malgré le rouleau compresseur médiatique. Mais il y a un vide. Nos cowboys de la pensée sont comme interdits ; interdit de penser… juste il faut voter.

Sur leur grande lancée logique, ils en déduisent que chez les GJ, forcément, ça discrimine. Preuve : ils chantent la Marseillaise, ils arborent le drapeau national, il n’y a pas de noirs, d’arabes ni de juif, (car les juifs se résument en les personnes supérieures d’Attali, Finkielkraut et BHL). Ce qu’il en ressort c’est que nos universitaires se sont encroutés dans les couloirs des institutions et des aéroports, et dans leurs luttes internes à la reconnaissance. En fait sur le terrain, on a chanté aussi l’Internationale, O Bella Ciao, le chant des partisans (j’ai pleuré) et beaucoup d’autres drapeaux sont venus parmi nous.
Ils persévèrent dans la déduction sauvage : s’il n’y a pas de noirs, c’est qu’il y a de la discrimination, affirme le penseur noir (3). Dans les manifestations en effet, ils ne sont pas nombreux, bien que j’ai défilé avec des Camerounais en GJ qui dénonçaient la politique française. Mais c’est pas passé à la télé, alors de là à passer le mur des intellos… Sur Marseille en particulier, il y a beaucoup de maghrébins, mais plutôt entre 50 et 70 ans. Il y aurait matière à réfléchir sur le décalage des générations. Aucun intérêt. Mieux vaut mieux se recentrer sur le RN parce que nos sages se sont mis d’accord : « On ne va pas idéaliser les GJ ! » Ok. Mais on peut idéaliser les banlieues.
Ouvrons les yeux : qui a vu les jeunes issus de l’immigration dans les manifs de quoi que ce soit, à part l’éveil national lors de la victoire de l’équipe de foot ? Et puis une réalité des banlieues qui fait qu’ils ne défilent pas : le trafic de drogue qui nourrit mieux que les aides sociales et qui s’est relié très naturellement au pouvoir oligarchique. On aurait pu évoquer également la ghettoïsation qui s’est avérée être un moyen de dépolitisation efficace et de renforcement de la consommation grande surface. Rappelons également qu’en 2005, personne de la politique ne s’est vraiment mobilisé pour défendre, ne serait-ce que pour comprendre, la colère qui émergeait des banlieues. Enfin il faut avouer que beaucoup ont peur : pas seulement de perdre un oeil, mais des comparutions immédiates, des tribunaux vendus au pouvoir, de la surveillance électronique, du déchainement médiatique.

C’est cette même peur qui a fait qu’il y a moins de femmes en manif. Si on suivait la logique audacieuse de nos sages, on pourrait croire qu’elles ont disparu quelque part on ne sait où, et que chez les GJ on est sexiste. J’infirme : elles sont là et bien là, mais plutôt en AG, en atelier et sur les actions. Comment peut-il en être autrement : les salaires n’ont pas bougé (les prix si). Mais de tout cela : pas un mot.

Pas un mot non plus sur les retraités. Pourtant ils portent le mouvement. Ce n’est pas difficile de les rencontrer : ils sont partout dans le mouvement. Pourquoi ? Ils ont du temps, de l’expérience à passer, du vécu, du courage et en plus ils sont volés par le système, et se trouvent souvent esseulés et ignorés. Et ce qu’il y a de beau là, c’est qu’il se recrée un début de communauté populaire. Une vie sociale très simple de rencontres, qu’on voit pas dans les statistiques de nos universitaires aux longues dents. Il y aurait pourtant beaucoup à dire d’une société qui ne prend plus soin des personnes âgées, c’est à dire de la transmission.

Une nouvelle analyse objective : les GJ sont « des gens scolaires »(4). Le drapeau, la phraséologie, les chants, l’espoir, le décloisonnement : scolaire. C’est rigolo parce quand on voyait le même genre de défilé pour Charlie, on disait pas ça. Il n’est pas venu à la tête de nos ultra-intelligents qu’un symbole ça peut changer de sens. Ici le drapeau est avant tout révolutionnaire : des personnes qui s’unissent contre une oligarchie. Mais quand Hollande affiche le drapeau c’est sans doute plus porteur de « sens historique ».

Dans la foulée, j’attends une référence à la révolution de 1848 qui a eu comme résolution le coup d’Etat du 18 brumaire. Ca y ressemble fort quand même !? Les luttes de classes complexes, l’appauvrissement de la classes moyenne, l’accaparement des ressources par la finance et le coup d’Etat d’un pouvoir imbus et médiocre déconnecté de sa base… silence.

J’ai eu beau tendre l’oreille : silence également concernant l’absence hostile des syndicats, disons même le sabotage … sabotage contre le peuple et la classe ouvrière qui a une longue histoire … mais en fait ils ont tellement été absents … qu’on oublie d’en parler.

Une fulgurance : « Les GJ sont descendus pour des taxes ». Les nuls. Tout ça juste pour se déplacer, manger et se chauffer. « Faut arrêter : on meurt pas de faim en France ! » C’est à peu près vrai, mais tu manges de la merde, tu récupères les vêtements, tu comptes tes factures d’essence, tu vis dans l’angoisse de la précarité, de l’interim, du chômage et tu courbes l’échine sous la morale hygiénique des bio-bobo. La précarité, l’isolement, ça existe pas en vrai, juste dans les chiffres d’articles, entre deux courses pour un poste dans la fonction publique. Ah si on en voit un peu dans les associations où il faut aller pour se donner bonne conscience. C’est d’ailleurs ce que me confie fièrement un des sages à la fin de la conférence, dans un coin près des toilettes « Moi je suis dans les asso de banlieues ». Ah bon… c’est bien… ça me rappelle la charité catholique des bons vieux temps.

Un trait de génie : « Le RIC ? C’est tellement naïf, et pourquoi le peuple aurait raison ? » Je ne suis pas le seul parmi les GJ à voir l’utopie juridique qu’il y a derrière le RIC, mais on ne peut passer à côté d’un élan participatif. Ça devrait être remis dans un contexte de résistance au libéralisme et complété justement par … nos « intellectuels » ?

La conclusion scientifique s’impose magistralement : c’est un mouvement « contradictoire ». « Contradiction » c’est comme « truc » mais pour les gens intelligents : on peut tout mettre dedans. Je me creuse la cervelle : je ne trouve pas d’écho par rapport à ce que je vis avec les GJ. On m’aurait parlé de dévoilement de la lutte des classes, de peur de la désunion face à la violence inouï de l’Etat, de décloisonnement, de précarité, d’initiation politique, de naïveté légaliste à repenser, de manque de recul, de volonté de consensus que sais-je … mes maigres neurones auraient compris quelque chose. Mais là je suis bouche bée devant la hauteur de nos sachants.

Bêtise, influence néfaste, racisme, manque de sens historique, populisme, Contradiction … ça y est j’ai compris !… Je me suis trompé de salle : je suis avec BFM intello-collabo !

Un point positif : : les interventions du public sont critiques et dubitatives. On rappelle, entre autres, comment ce mouvement a réveillé les endormis, comment tous les débats se soulèvent depuis, comment l’Etat a montré son vrai visage sous la pression. On rappelle les 50 ans d’inertie de la gauche. On ose même évoquer que les esprits qui ont le temps, et qui sont payés pour penser, devraient apporter un peu d’aide plutôt que de critiquer à partir du ciel des idées reçues. Il faut bien avouer que se dévoile un véritable mépris de classe de l’intelligence universitaire envers les nigauds qui ne savent pas parler.

C’est alors qu’au moment de sortir, j’ai une vision. Un pur moment de révélation. Je regarde attentivement l’estrade et les 4 chaises côte à côte … et je vois … une brochette. Oui je vois une fine tige en métal passer au travers le cul de nos penseurs. Vous savez quelque chose qui unit fortement les bouts de viande qui vont être grillés. Pas le temps de profiter de mon illumination : coup de fil empressé de mon agent secret.

« Alors !? Alors je me casse. Mais pourquoi ? Je me suis trompé c’est la continuation du Grand Débat façon socio-démocrates. Oh merde… attends il y a les politiques aussi, tu les as entendus ? Pitié non ! C’est important : file ! » Je prends sur moi pour aller salle 9 (étant parti en courant, j’étais déjà à la bouche de métro).

***

Renfrogné je m’installe au fond, façon sale gosse (5). Nos sages sont éparpillés dans le public avec un sourire bienveillant. Cette fois ça commence plutôt bien : on prend conscience de la claque européenne. On décide de faire une vraie remise en question. On décide de s’unir pour créer une sorte de front de gauche. Me revient la vision de la brochette. Je la chasse de ma tête pour rester concentré.

Ah toujours indécis sur l’Europe … finalement on évite un peu le sujet tout en se disant qu’il faudrait soulever ce problème un peu plus à fond, parce qu’il y a comme une défiance de la part des électeurs. Je découvre ce qu’est un débat politique. C’est incroyable comment on arrive à dire tout et son contraire sans jamais rien dire mais en disant qu’il est temps de dire des choses vraies. De l’art contemporain ! Un exemple : « Il faut s’unir pour gagner les municipales. Mais c’est important de revenir vers les gens. Il faut être proche d’eux. Il ne faut pas trop se concentrer trop sur les municipales. Revenir à la base. Oui mais attention au RN ! Tout seul on pourra pas, il faut s’unir pour faire barrage. Récupérons les électeurs perdus. Votez pour nous aux municipales, sauvez notre démocratie en péril ! (6) » D’ailleurs sous la harangue théâtrale de nos bergers, on se sent galvanisé ! On n’est plus ni « des gens » ni « de la base » : on été transformé, par un coup de baguette magique, en du bétail électoral. On a envie de s’envoyer en l’air dans les bureaux de vote et de courir se tatouer fièrement : « à voté ». Entre temps on a oublié que les formes électorale sont standardisées par les oligarchies libérales depuis belles lunettes. Et la lutte des classes ? Allez voter, on en parle après.

Il faut savoir que « Ensemble de LFI » se présente comme un exemple de démocratie parlementaire, voire comme la continuation (réussie) des rassemblements anarchistes. J’apprends ainsi qu’il n’y a pas de chef. LFI est constitué de plein de petits groupes « autonomes ». Cela dit, il y a quand même un rythme électoral à suivre, un vote à accomplir, un ennemi désigné, un dogme obligatoire et une gouroue(7), qui, d’une voix irrégulière, ne tarde pas à s’exprimer.
Entrée de la grande Papesse : « Le vrai symbole de l’émancipation ne peut être qu’une femme ! C’est la lutte éternelle des victimes contre le patriarcat ! Tous égaux ! Même prix chez le coiffeur ! Me too est l’incarnation du mouvement révolutionnaire d’aujourd’hui ! Une femme au pouvoir (moi) sera la preuve de la fin du patriarcat ! » Du député au coiffeur en passant par la sacralisation de me too, j’en reviens pas. Aucune distance sur la stratégie des médias qui magnifient mee too tout en gardant le silence à propos de la maltraitance des femmes GJ en proie à la précarité.
Et la Papesse de faire un aveu : elle ne comprend pas pourquoi dans sa Ville, les banlieues et les Gj ne se sont pas mis d’accord pour converger à gauche. Je ne sais pas ce qu’on peut comprendre dans les bureaux de la Ville, entre les meetings, l’identification au pouvoir et un pois chiche dans le cerveau. J’ai été élevé par des féministes, certes cela n’a pas été une sinécure, mais je me souviens que le mouvement posait les vrais problèmes. Par exemple : des femmes au pouvoir reproduisant un même système, qu’est-ce qu’on y gagne ? Aujourd’hui on a la réponse : un siège de député à l’Assemblée nationale et Européenne et une présidente de la République.

Mais au fond, peut être les GJ ont voulu aller trop vite trop loin ? S’ouvre alors un débat géographique sur la manière de faire de la randonnée : « Faut-il prendre un chemin de traverse, aller directement, contourner, chercher un raccourci...(8) » Devant l’oeil ébahi du public, les egos se percutent. Ils se lèvent, ils haranguent, ils s’engueulent pour de bon sur les données topologiques. On sent que ça n’est pas purement littéraire et sportif : il y a des règlements de comptes. Ils ont dû se donner rendez-vous dans les Hautes Alpes et ne pas tomber d’accord sur les pistes à parcourir ; et ça a du être violent.

Le climat ! Il était temps ! La gourou(e) rappelle l’urgence (tellement urgent que ça devient banal). Passage obligé. Fin mot de l’histoire. La minute de silence pour les combattants tombés à la guerre. Il faut reconnaître, ils sont in. Comme Greta : le matin on parle du climat sous les applaudissements de l’ONU et l’après-midi on passe des accords agricoles de libre échange. N’allez pas croire qu’ils soient cyniques : c’est juste du théâtre. On s’entraine à faire les discours qui soient le plus lointain possible des actes. Ca s’appelle de la communication expérimentale. C’est pour ramener les électeurs qui se sont perdus dans la campagne à cause d’une panne d’essence.
On est sans doute arriéré chez les GJ, mais l’écologie n’a pas été une pièce rapportée. Sauf que quand on a bloqué Mac-Donald, Amazone et Monsanto, personne n’en a entendu parlé.

Thème central : la convergence. Ici on traduit cela par de front de gauche. Seulement tous en conviennent : sans la solidarité de base, c’est un voeu pieux. On a réfléchi longtemps. Une solution a surgi : militer pour récupérer les égarés et les abstentionnistes (on commence à ronfler dans le public). Quelle nouveauté ! C’est décoiffant ! Je comprends enfin la teneur des discours : ce sont des invocations au miracle ! On attend le Miracle. Quelque chose doit et va se produire ! La remise en question ? Une simple confession : « Mon père, on a déconné. Racontez-moi ma soeur. On s’en fout du peuple, on ne le connaît pas et on reste entre nous, parce qu’en fait on veut être calife à la place du calife, mais on s’est pris une grosse claque par nos ennemis qui font pareil mais en mieux, alors on est dégouté. Je vous absous ma soeur, recommencez, mais tâchez de faire mieux aux municipales. Oh merci mon frère ! »

Un sympathique monsieur (9) sent que ça dérive vers la routine politicienne. Devant les pétitions pour la non-violence, il essaye de secouer un peu. Il se lève en rappelant que la violence doit être pensée, qu’on ne peut en faire un amalgame et que toute confrontation avec l’Etat suppose un rapport de force. Il rappelle que les syndicats ont tout pourri et que si le pouvoir a eu peur, c’est uniquement dans la perspective d’un mouvement populaire. Enfin un peu de bon sens. Mais voilà, l’effet brochette agit. La preuve : à la sortie, ses copains lui disent qu’il a bien parlé. Pas de bol. Si tes potes te disent que t’es génial quand la brochette dans laquelle tu te trouves enfilé est en train de griller, c’est que tes potes se sont déjà fait bouffer.

Le moment est venu pour que je vous donne les 4 propriétés de l’effet de brochette, dont la tige en métal à la vertu d’empaler égalitairement tous les morceaux de viande.

1- On se tient chaud en restant entre soi, avec quelques excursions dans le réel pour respirer un peu, se donner bonne conscience et se faire voir.

2- On s’arrange pour penser pareil, bien qu’il soit recommandé de dire qu’on est pas d’accord, pour renforcer la tige qui aplatit les mots et la pensée.

3- On peut mettre la brochette dans tous les sens : de gauche à droite, de droite à gauche, on a la même tige dans le cul.

4- Le brasier. Le feu du pouvoir qui brûle tout : l’âme, le corps, la planète. Ce feu mondialisé que les GJ avec les moyens du bords, essaye d’éteindre, de contourner, de dénoncer, avec génie, avec maladresse, avec audace, avec naïveté, avec une solidarité retrouvée. On a obtenu quelques sursis, mais on a pas été récupéré. Vous me direz c’est pas mieux : vous avez été écrasés. En effet écrasés par l’action conjointe de l’Etat et de l’absence hostile des syndicats, des partis et de beaucoup d’intellos. Perso je pense que c’est mieux comme ça. Contrairement aux brochettes qui grillent ensemble, on est des braises qui peuvent reprendre. Et je comprends soudainement le mot « Ensemble » de LFI : Tous ensemble bien collés entre soi et dûment rôtis par le feu du système !

Un point positif : je sors à nouveau pour prendre la température auprès du jeune public ; personne n’est convaincu. Reste à savoir jusqu’où l’effet brochette va s’étendre. Pour mon agent secret : « C’est foutu. On va droit dans le mur. La gauche nous envoie à l’abattoir. ». Je n’en sais rien. Mais après cette après midi pleine d’enseignements, je ne rêvais que d’une chose : retourner à mes réunions de nigauds. Je vous les recommande : on s’y sent tellement mieux et je crois que la pensée aussi …

***

NOTES

1) De 14h à 15h45, Atelier sur le mouvement des Gilets Jaunes et la Révolution Citoyenne. Nouveaux mouvements : du social et du politique. lntervant-e-s : Stathis Kouvelakis (Militant de I’Unité Populaire en Grèce), Annick Coupé (Secrétaire générale Attac), Laurent Sorel et lngrid Hayes (Equipe d’animation Ensemble lnsoumis).

2) Dans le rôle du marxiste : Stathis Kouvelakis. Il faut que j’ajoute que les quelques articles sur l’EU que j’ai lu de lui m’ont beaucoup plus. Mais visiblement, il a été pris cette fois par l’effet brochette.

3) Dans le rôle du noir : Laurent Sorel.

4) Dans le rôle de l’historienne : Ingrid Hayes.

5) De 16h à 18h, table ronde sur « retour sur la conquête et l’exercice du pouvoir ». Intervenant-e-s : Manuel Bompard (Co-tête de liste de la France lnsoumise à l’élection européenne), Clémentine Autain (députée France lnsoumise), Sarah Legrain (Secrétaire Nationale du PG, Oratrice Nationale LFI), Olivier Besancenot (militant NPA), Samy Johsua (équipe d’animation d’Ensemble Insoumis).

6) Dans le rôle des questions importantes : Sarah Legrain.

7) Dans le rôle (du) de la gouroue ( gouroute, gouroutienne ?) et de la femme outragée : Clémentine Autain.

8 ) Dans le rôle du guide forestier : Manuel Bompard.

9) Dans le rôle du contestataire : Olivier Bensancenot. C’est le seul un peu plus conscient des enjeux, mais visiblement il s’est trompé de tribune et l’effet brochette l’a rattrapé.


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