L’égo et la névrose

par alinea
jeudi 25 novembre 2021

ont-ils quelques chose à voir avec les légos des nerfs roses ?

L’égo désigne le creuset des pulsions primitives qui doivent être domestiquées, dirigées, maîtrisées chez tous les mammifères et plus ou moins sublimées chez l’humain.

La névrose désigne le résultat des accidents du parcours fait en vue de ce qui précède ; quand on sort du naturel, on le blesse : la névrose blesse le naturel, c’est un mal de civilisation, un mal artificiel qui tue des fonctions, des potentiels, des promesses même.

La connerie qu’on ne sait pas définir puisque qu’elle est propre à chacun, est due aux névroses.

Les animaux qui ne doivent apprendre que ce qu’il faut pour leur survie ne sont pas névrosés : rien ne vient abîmer leur instinct, leur libido ( jungienne) ; tandis que l’humain pense que son cerveau pensant qui le distingue de la Nature est le seul valable et que tout le reste doit disparaître. Il est tout près d’avoir convaincu tout le monde !

On voit où ça nous mène.

Normalement le névrosé a été réprimé inconsciemment dans toutes, ou quelques seulement, fonctions vitales, ce qui le rend plus ou moins inapte à la vie : la fabrication du citadin et l’invention de la médecine chimique qui dissèque a fait beaucoup avancer le cartésianisme tant haineux de la Nature.

La pulsion de mort n’existe pas puisque toute pulsion est première, et ce qui est premier c’est la sauvegarde de l’espèce, donc de l’individu. La Vie est première, la mort n’est que le détachement de vieilles peaux qui ont fait leur temps : chaque jour, en notre corps, combien de cellules meurent sans que l’on s’en rende compte ; un humain dans l’espèce, c’est pareil !

Donc l’Homme va vers la disparition de son espèce, non pas par une malédiction divine ou satanique, mais juste parce que son cerveau gauche qui lui a permis de survivre en tant qu’espèce continue sur sa lancée sans pouvoir prendre conscience ( ressort du cerveau droit) qu’il se mène à l’extinction.

Que personne sur la planète n’en ait rien à foutre, on s’en doute, mais qu’il ne reste que quelques vieux croûtons de mémoire de conscience chez les humains étonne.

 

Constatons que la névrose n’atteint pas le cerveau gauche : en général, les scientifiques le sont abondamment, traversent la vie avec toutes les affections affectives, sexuelles, physiques imaginables, mais la traversent quand même puisque leurs qualités sont exagérément valorisées de nos jours..

Constatons que nos potentiels, individuels, dépassent largement leur capacité à se développer entièrement : le développement entier et total se fait avec tous les individus de l’espèce, et même, sur le temps de nombreuses générations. C’est pourquoi on peut dire que l’Humanité sait tout mais que chaque individu n’en a qu’un tout petit bout.

En revanche tout ce que les sociétés ont à déplorer comme abus, vient de la nécrose ( c’est pour l’image) de l’ego, qui est devenu malade.

Les égoïstes, les égotistes, narcissiques et autres formulations, désignent les individus entravés dans leur progression, devenus inaptes à la vie, en tant que celle-ci est par nature, saine.

Les animaux ne sont pas névrosés ; les accidents de parcours chez eux peuvent être assez graves pour leur ôter la vie, mais c’est rare ; le petit mammifère mal formé naît mort.

Chez l’humain, avec la civilisation et le progrès, c’est le contraire qui est rare.

 

Mon enfance, ma prime jeunesse plutôt, a été bercée par l’adage : s’il n’y avait pas de névrose il n’y aurait pas de création artistique ; sous entendu, c’est parce que l’homme souffre d’être coincé qu’il crée.

Il m’a fallu quasi toute ma vie pour apprendre que c’était le contraire : le névrosé est incapable de créer ; certes il peut faire plein de choses, il peut savoir dessiner ou jouer bien d’un instrument, mais la création n’est que l’appétit de vivre, le lien entre divin et humain, l’attention et l’intuition sans entraves.

Du reste les sociétés dites primitives ont laissé des œuvres d’art.

La connaissance du monde de l’antiquité n’a rien à envier à la nôtre, au contraire, la nôtre devrait bien sortir de sa suffisance pour élargir le spectre de ses perceptions.

 

La névrose est le handicap qui avertit l’ego de sa déviance qui le heurtera un jour forcément à la violence ; qu’elle soit la violence de la prise de conscience, du réveil douloureux, au mieux, à la maladie ou bien à celle infligée à autrui.

Si l’ego n’avait pas été si malmené, on n’en parlerait même pas, mais les chocs, les abandons, les traumatismes, les interdits, les humiliations… qui l’ont malmené, ont provoqué une egoose dramatique pour l’espèce.

Mais pas forcément, les névrosés au sens large hein, sachant que le névrosé est plutôt inhibé, fermé au monde, peu curieux, il a tout un tas de subterfuges pour se rassurer tandis que son frère psychosé peut gravement nuire, seront éliminés de la planète, à force de docilité suicidaire par exemple, ou bien de maladies auto-immunes qui veulent bien dire ce qu’elles disent ou bien encore de maladies dégénératives qui disent pourtant très fort ce qu’elles sont en train de faire ; les sens ne dépendent pas du cerveau gauche, ni l’ouïe ni la vue… vous comprenez ?

 

… c’est mon travail, je donne cet extrait juste en réponse à l’article de Jean Keim...

 


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