L’entre soi en politique et le mépris du peuple chez certains édiles !

par CHALOT
mercredi 3 juin 2020

L'histoire se déroule dans une petite ville, au moment où s'engagent les négociations de fusion au deuxième tour de deux listes de « gauche » : la première réunit quelques sortants autour du maire en place, la seconde est l'une de ces constructions citoyennes :

Le programme et la liste sont élaborés avec les habitants et tous et toutes les candidats participent d'une façon ou de l'autre aux fameuses négociations !?

A un de ces moments ultimes, le maire en place refuse une place d'ailleurs inéligible d'un personne... Celle-ci, jeune femme, mère de quatre enfants est rejetée car elle a eu des problèmes de voisinage....

Oui ils faisaient du bruit, son ex la frappait et cela dérangeait à cause du bruit !?

Quand j'ai eu vent de cette histoire, informé, j'ai exprimé mon dégoût : encore une fois, les seuls qui comptent, sont ceux qui sont établis, tant pis pour ceux du peuple.....

A quand le respect ….

J'ai réagi et je vous fait part de mes réactions :

Solidarité et Dignité

La vie n'est pas toujours facile et beaucoup ne naissent pas avec « une cuillère d'argent dans la bouche ».

Depuis plusieurs années, j’œuvre sur le terrain de la solidarité et je ne supporte pas, je ne suis pas le seul, que certains restent sur le trottoir.

J'entends souvent des remarques acerbes à propos d'hommes ou de femmes que nous aidons : leur comportement dérange :

Madame L, hébergée à l'hôtel par le 115, n'accepte pas son lieu d'hébergement et refuse de changer d'hôtel, au risque de se retrouver à la rue ;

Monsieur M n'arrête pas d'interpeller le Préfet, les mairies et la Justice parce que, séparé de sa fille handicapée et placée, il n'est pas rentré lui auprès de sa femme dans un logement fixe après deux ans passés d'un abri à l'autre.
 

Je me rappellerai toujours de cette femme expulsée de son logement qui a été séparée, ainsi que son mari de leurs trois enfants placés dans trois familles d’accueil…Nous leur avions trouvé, le Secours catholique et moi-même un nouveau logement mais la juge pour enfants n'a rien voulu savoir.

Ce couple en grande souffrance est allé à la dérive.

Ah ! si le CCAS de leur ville avait accepté de comprendre qu'il leur fallait une aide spécifique, prenant en compte leurs problèmes, tout aurait été différent.
 

Des gens sont des cabossés de la vie, ils se sont retrouvés seuls et parfois à la dérive pendant des mois, voire des années.

Ils ont besoin d'un accompagnement social et humain et pas d'un placement....

Vendredi un militant des restos du cœur me téléphone à propos d'une dame d'une quarantaine d'années qui vit dehors à Vaux le Pénil.

Après réflexion, je lui propose de l'installer aux frais du DAL 77 à l'hôtel le Germenoy pour une nuit, puis pour deux.

Le 115 contacté par mes soins m'informe des difficultés d'intégration de cette femme dans les hôtels et même les accueils de nuit....

Oui, sa situation nécessite un soutien psychologique que devrait lui apporter une équipe de professionnels.

Malheureusement, le peu de « structures » existantes n'ont pas les moyens humains pour agir.

Je rage parce que j'ai accompagné plusieurs personnes qui relèveraient d'un véritable accompagnement social de proximité qui n'existe pas.

Des femmes et des hommes qui ont connu de véritables difficultés sociales liées à leur histoire personnelle sont critiqués, niés parfois comme citoyens, voire même dans leur humanité.

Ils ont peut-être un peu plus de chance que les personnes dont j'ai évoqué la situation plus haut mais ils subissent le regard de l'autre qui n'est pas toujours bienveillant.

La solidarité, ce n'est pas la charité que l'on exprime à des gens tout en les critiquant parce qu'ils ne font pas comme le « français moyen ». Nous sommes tous susceptibles de connaître des moments de basculement dans nos vies, aucun d’entre nous n’est à l’abri de connaître une détresse matérielle, et psychologique. Heureusement, l’entraide et la solidarité nous ont appris que tout n’est pas joué.

J ‘ajouterai que la solidarité permet de véritables échanges basés sur des rapports d’altérité, qui nous enrichissent et nous aident à penser le monde dans lequel nous vivons

Etre solidaire, c'est respecter l'autre comme humain et comme citoyen

 

Jean-François Chalot


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