L’érosion et l’évaporation du Capital #9

par Alban Dousset
vendredi 4 novembre 2016

En préambule, il convient de signaler que l'épisode 6 de ma chronique d'un éveil citoyen (http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/chronique-d-un-eveil-citoyen-154164) est un extrait de l'érosion et l'évaporation du Capital qui se situerait entre l'extrait #8 et l'extrait #9, c'est à dire l'extrait suivant.

Critique de l’idéologie dominante sur les comportements individuels et la nature humaine.

Certaines théories économiques et managériales tentent de saisir les motivations individuelles, de schématiser une matrice des besoins propres aux individus. L’espoir sous-jacent de cette analyse est de comprendre et rationaliser la motivation des individus, futurs consommateurs.

Pyramide des besoins de Abraham Maslow

Dans cette optique, Maslow propose une analyse des besoins humains, c’est-à-dire du sous-jacent des désirs.

Ce modèle comporte de nombreuses faiblesses, notamment l’aspect « hiérarchique » des catégories de besoins. Cependant, il apparaît impératif de développer une solide analyse des besoins et des aspirations humaines avant de repenser un système économique et politique.

Ainsi, au lieu d’envisager les besoins de manière hiérarchique, il pourrait être plus pertinent de les envisager de manière originelle et d'esquisser les sous-jacents de la nature humaine.

Afin de produire cette analyse, je m'appuie sur de bases biologiques, anthropologiques et éthologiques.

Sur le plan biologique, je me suis référé au fonctionnement cérébral et aux strates qui composent notre cerveau. Globalement, le cœur de notre cerveau est constitué de notre cerveau reptilien et limbique. Ce dernier renvoie chacun d'entre nous à nos instincts les plus primaires. Puis, en périphérie, on observe le néocortex qui permet notamment la conscience, la capacité symbolique, le langage et la pensée abstraite. Le néocortex est également visible chez certains mammifères supérieurs comme la baleine, le dauphin et le chimpanzé[1].

Sur le plan anthropologique et sociologique, il est nécessaire de considérer les divers exemples communautaires (Communautés Inuit ou Amérindiens, tribus africaines...) afin de dégager leurs différences et leurs ressemblances.

Sur le plan éthologique, je me réfère aux comportements des diverses créatures vivantes, puis des mammifères sociaux et plus spécifiquement aux comportements des grands singes qui témoignent d'une forte solidarité communautaire mais aussi d'une certaine violence à l'égard des autres communautés [http://www.maxisciences.com/chimpanz%E9/la-violence-un-comportement-naturel-chez-les-chimpanzes_art33508.html]

D’où nous viennent nos besoins physiologiques ? Ils nous viennent de notre qualité d’être vivant.

D’où nous viennent nos besoins de sécurité ? Ils nous viennent de notre qualité d’animal.

D’où nous viennent nos besoins d’appartenance, d’amour et d’estime ? Ils nous viennent de notre qualité d’animal social.

Modélisation comportementale originelle

L’analyse originelle de nos besoins permet de mieux apprécier nos comportements individuels immédiats.

La modélisation comportementale originelle présente l’essence des attitudes individuelles.

Au sommet de cette pyramide comportementale, apparaissent l’ennui et l’intelligence qui conduisent à la curiosité et à la créativité. Bien que cela soit contestable, on considérera dans cette modélisation que l’intelligence conduit à la créativité et l’ennui à la curiosité.

Cette modélisation des comportements permet de rendre compte de l’origine de nos désirs[2].

Cette analyse comportementale écarte la notion « d’accomplissement de soi » présent dans la pyramide de Maslow. Pourquoi ?

Parce que la description que fait Maslow de ce cinquième et ultime besoin ressemble à un étrange « fourre-tout » mystique, regroupé dans ce qu’il qualifie « d’expériences paroxystiques ».

En réalité, ces « expériences paroxystiques » ne sont que des jaillissements philosophiques, artistiques ou scientifiques provoqués par la curiosité et la créativité (reprise dans la modélisation comportementale originelle).

Dans le langage courant, l’accomplissement de soi est généralement compris comme la réalisation d’un désir majeur dans une perspective de moyen ou long terme, c’est-à-dire une vocation ou une aspiration. Pour compléter cette analyse, il apparaît comme nécessaire de comprendre les aspirations humaines qui découlent de la modélisation comportementale originelle.

 

Modélisation des aspirations humaines

 

 

L’idéologie dominante stimule le comportement et l’aspiration individualiste depuis le « surhomme » de Nietzsche, porté par sa « volonté de puissance », jusqu’au darwinisme social de Spencer qui condamne l’homme à être un loup pour l’homme.

Néanmoins, si la réalité était si simple, nous nous serions entredévorés depuis longtemps.

 

 

[1] Les trois cerveaux : http://www.kinesiologie-reflexe.fr/nk/index.php?file=Page&name=LES_TROIS_CERVEAUX

[2] Wikipédia : Le désir est exprimé par le cerveau inconscient sous forme d'une émotion qui en signale la présence et la satisfaction ou la non satisfaction (manque). Le désir peut s'exprimer et se définir – c'est en ce sens qu'il est conscient –, mais son origine est inconsciente, un peu plus élaborée que le besoin. Le désir serait une sorte de sublimation d'un besoin précisé, imagé, que l'on peut voir, imaginer, on en rêve, et c'est ce qui fait sa force. Par exemple, tout individu a besoin de survivre en cas d'attaque, par la contre-attaque ou la fuite (actions inconscientes ou instinctives). En revanche, vouloir posséder une moto est un désir. C'est une vision comportementaliste du besoin et du désir.


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