La politique aussi pendant l'été nous a amené de quoi désinformer, mais aussi de quoi informer cette fois. L'histoire est celle d'un député d'extrême droite à la carrière similaire à celle de Marine le Pen, le père en moins. Grande gueule, posant régulièrement un verre de bière (la "lager" anglaise, pouah !) à la main, c'est un paradoxe vivant : opposé à l'Europe alors qu'il est député européen, il vit avec une allemande prénommée Kirsten ! Chez nous, il a ses admirateurs chez l'extrême droite bien sûr, ainsi chez Pierre Jovanovic, qui l'encense régulièrement... et ne lui rend pas vraiment service en affichant dans son site sa présence au sein du site d'Alex Jones, ce texan fascisant qui défend la possession personnelle d'armes avec une rare violence. Selon Jovanovic, tombé amoureux du député anglais, "Farage est le mieux que l"Angleterre nous ait donné depuis les Beatles". Ce qui prouve surtout que Jovanovic ; venu de Serbie, n'y connaît rien en musique, à défaut d'être un homme d'extrême droite lui aussi (*). Car Farage, cet été, a reçu un beau coup de poignard dans le dos, qui ruine toute son ascension politiquz, basée avant tout sur un rejet de l'immigration, pratiquement sa seule idée politique (c'est pourquoi d'ailleurs on le compare souvent au FN)...
La première alerte avait été printanière pour Farage avait été avec un tabloid ayant révélé sa liaison avec une secrétaire, Annabelle Fuller, venue raconter à la presse et aux tabloïds sa tentative de suicide après avoir été évincée d'une réunion par la femme de Farage. C'était le soir même des résultats de l'Ukip, le parti de Farage, qui venait de faire un score sans précédent. aux dernières élections... Liaison ou pas (Farage l'a toujours niée), la presse révélait surtout que le député anglais employait cinq personnes à son service : Christopher Adams, Raymond Finch, Stephen Harriss, Annabelle Fuller et Kirsten Farage... sa propre femme. Voilà qui n'était pas sans rappeler les mœurs de certains députés français, dont notre fameux Jean-François Copé. Or à Bruxelles, il est pourtant interdit d'utlliser des proches comme assistants (sauf pour des cas "transitoires" !). A la presse, tannée depuis plusieurs années sur ses relations supposées (elle se déclare "dépressive" depuis 9 ans !), miss Fuller avait eu cette réponse fort équivoque : "je pense que les gens ne comprennent pas la différence entre le mot « salope » et « femme libérée ». Peut-être que c'est quelque chose à voir avec les manques de notre système d'éducation en lycée ". Interrogée par la presse, la dame avait été elle aussi pleine de tact : "ça m'a laissé sur le cul quand j'ai lu au sujet des femmes qui poursuivre leurs employeurs parce qu'elles ont été mises en cloque et veulent que le monde entier résolve leur problème". Ça vole haut dans l'entourage proche de Farage ! Un parti où le sexe sans jouer un role... embarrassant, à vrai dire.
Avec tout le tact qui le caractérise lui aussi (?), Nigel Farage avait en effet tenu à parler de ses relations avec les femmes pour dissiper l'atmosphère lourde qui l'entourait alors : "Nigel Farage a expliqué l'attitude de son parti vis à vis des femmes en se vantant sur le nombre qu'il avait mis enceintes. S'adressant à un magazine obscur (et aujourd'hui disparu) belge, le leader de l'Ukip avait affirmé que les quatre enfants de ses deux mariages étaient simplement ceux de la "liste officielle" avant d'ajouter : "C'est peut-être parce que j'ai eu beaucoup de femmes enceintes au cours des dernières années que j'ai un point de vue différent" ... alors que son parti avait tout tenté pour s'opposer au congé maternité, et que certains de ses responsables avaient posé la question du "viol dans une relation" (c'était un des gros donateurs, Demetri Marchessini (ici à gauche), celui qui avait aussi dit que les femmes ne devaient pas porter de pantalon ; l'homme ayant aussi fait des déclarations hautement homophobes !! !) ... Roger Helmer, député européen UKIP et candidat à l'élection Newark, a en effet oser déclarer : "que Le viol est toujours mauvais, mais pas toujours également condamnable ("equally culpable")..." Pour Stuart Agnew, autre dirigeant, lors d'un débat sur les femmes dans une salle de réunion, ce dernier à affirmé que "les femmes n'ont pas l'ambition d'atteindre le sommet, quelque chose les préoccupe davantage. C'est ce qu'on appelle un bébé ... Les femmes qui veulent vraiment atteindre le sommet en font ". Tels encore d'autres responsables d'un parti ouvertement et clairement macho, comme Godfrey Bloom, de l'UKIP lui aussi, qui devant les micros de du reporter de Channel 4 avait expliqué que la promotion des femmes en politique était "pleine de salopes". Les anges gardiens qui veillent sur l'Ukip seraient-ils mysogines, eux qui sont censés ne pas avoir de sexe ? Bloom étant un habitué des sorties outrancières, ayant déjà affirmé "qu'aucun employeur avec un cerveau au bon endroit serait capable employer un jeune femme libre et célibataire"... ce qui pour le moins avait dû gêner son propre leader empêtré dans l'affaire Fuller !!! Les contradictions sont l'essence même des extrêmes, on le sait et l'Ukip le prouve tous les jours, comme le FN.
L'Ukip a un sacré problème avec les femmes en effet : depuis 2009 le parti n'a eu que deux représentantes, Nikki Sinclaire (sorte de Nadine Morano anglaise, ici à gauhce) et Marta Andreasen, qui ont toutes deux quitté le parti en claquant la porte. Andreason avait déclaré en partant que Farage "ne cherche pas à faire participer les femmes professionnelles intelligentes aux postes de responsabilité au sein du parti. Il pense que la place des femmes devrait être dans la cuisine ou dans la chambre ". Et vlan dans les gencives du député qui les montre si souvent ! Cela fait bien 15 raisons au moins pour les femmes de ne pas voter Ukip, avait habillement répertorié James Bloodworth ici.
Il semble pourtant bien y avoir un ange Gabriel (asexué) pour aller quand même au secours de Nigel Farage, qui a survécu par miracle à un accident d'avion en décembre 2010 à bord d'un petit Wilga 35 polonais, à Hinton-in-the-Hedges Airfield, dans le Northamptonshire. Jovanovic (*) pourrait nous le confirmer, qui a écrit quelque part dans son livre que "les apparitions de l’Ange Gabriel sont relativement régulières et ce, depuis presque 5000 ans, puisque son nom est d’origine sumérienne, zone géographique qui a révélé aux archéologues les premières représentations d’Anges, comme par exemple dans les fouilles de la ville d’Ur, où une silhouette ailée, gravée dans la pierre, verse de l’eau dans la coupe du roi, "
dans un fatras pseudo historique comme aiment à noyer les faits les gens d'extrême droite. L'Ange Gabriel qui veille sur Farage n'avait quand même pas vu au départ que la corde retenant la bannière marquée "votez pour votre pays, votez Ukip" s'était prise dans la queue de l'appareil ! Mais il lui avait quand même sauvé la vie, lui qui détestait déjà, voler avant même de monter dans l'engin. Le drame évité de peu, les critiques s'en étaient donnés à cœur joie.
Mais ce n'est pas un ange ou son contraire un démon qui aura eu raison du député... mais un simple généalogiste, curieux de nature (c'est leur définition je pense) qui à force de recherches vient de découvrir une information qui ruine toute la stratégie du député, basée sur un racisme patent, celui à propos des immigrés notamment. Or on vient de découvir dans des archives de qui descend le député eurosceptique.
"Les archives montrent que son arrière grand-père Carl Schrod, qui est né en 1864, était l'enfant d'immigrants allemands responsable d'un cabinet à Londres. Les détails de recensement révèlent que Nicholas et Bena Schrod éaient arrivés à à Londres, venus de l'Allemagne peu de temps après 1861, et que leur fils, (l'arrière grand-père de Nigel)
était né trois ans après (à St Pancras, à Londres même", précise l'article du
Sunday Express). Le Daily Mail ajoutant que le sujet semblait suffisamment embarrasser le député pour qu'il évince toutes les questions à ce sujet. On le comprend un peu : avec les lois qu'il souhaite aujourd'hui pour son propre pays, ses ancêtres auraient été refoulés à la frontière, et il serait resté... allemand !
"C'est un secret, qu'il a gardé au chaud depuis son élection à la direction de l'Ukip en 2006" ajoute sarcastiquement le Daily Mail. "
Dans les nombreux entretiens, que le chef du parti a donné dans la dernière décennie, il n'a jamais cité une seule fois à son ascendance allemande. Ses ancêtres n'ont pas eu une seule mention dans ses mémoires d'autosatisfaction "Flying Free". En effet, dans le livre, il se réfère à sa grand-mère Gladys Schrod comme ayant eu des aspirations du style de de Georgette Heyer (écrivain à succès du début du XX eme siècle) ce qui est apparemment très anglais, et très convenable. Mais il est peu probable que Carl Schrod (Charles Justus Schrod (né Carl Julius Schrod))
, l'arrière grand-père du député, un humble trieur de bureau de poste ait applaudi les contes huppés dispensés par Mlle Heyer. Il avait grandi à la dure, vivant dans des chambres louées dans le quartier allemand de Londres derrière Tottenham Court Road -
une zone pleine de réfugiés et de prostituées". Le journal démontrant plus loin que le sujet ennuyait fortement le député depuis toujour
s, au point de vouloir l'éviter en débat
: "l'année dernière, dans une confrontation avec la BBC rédacteur politique Nick Robinson, M. Farage a eu l'occasion de mettre les pendules à l'heure avec Robinson qui avait attiré l'attention sur le fait que la seconde épouse de l'homme politique, Kirsten, était née à Hambourg. Pourquoi, avait alors demandé Robinson, Farage avait-il donné le poste de secrétaire à une allemande alors qu'il aurait pu aller à un (ou une) Britannique ? M. Farage a répondu en insistant sur le fait que « personne d'autre n'aurait pu faire ce travail », qui comprenait la vérification des emails pour lui, à minuit. Il avait même ajouté : "Les Allemands sont très travailleurs, comme vous devez le savoir - mes gens viennent de Francfort." Mais il ne l'a pas fait. Donc, aujourd'hui, nous fournissons la pièce manquante du puzzle qui constitue l'histoire de Nigel Farage : la connexion allemande"... conclut avec un clin d'œil l'article, après avoir découvert cette belle épine dans le pied du chef des anti-immigration !
Ce qui ne manque pas en effet de sel aujourd'hui, à lire ses déclarations péremptoires en janvier dernier encore sur les immigrés...
"Le parti de l'Indépendance du Royaume-Uni est susceptible d'aller dans la prochaine élection répéter sa promesse d'une interdiction de cinq ans des personnes venant s'installer en Grande-Bretagne quand la politique d'immigration sera décidée", a dit Nigel Farage a dit.
"Le chef du parti a également déclaré tous les immigrants devraient être interdits de demander des prestations pendant cinq ans après leur arrivée, et a admis ses plans exigerait le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne" . Ce
que d'aucuns avaient considéré comme
un discours raciste, surtout lorsqu'il avait déployé une affiche rappelant le discours du BNP, le parti d'extrême droite anglais. C'est exactement à la même époque que Farage se rendait à Paris, venu
soutenir Nicolas Dupont-Aignan dans sa campagne pour les européennes ! Interviewé par le Figaro, il expliquait ses périgrinations récentes
: "j''étais en Allemagne il y a deux semaines (ah tiens ?)
, j'ai été à Helsinki, à Copenhague, à Prague… dès que je le peux j'essaie d'encourager tous les mouvements eurosceptiques modérés. J'ai déjà soutenu Nicolas à la présidentielle de 2012, je suis fidèle !" pas sûr que ce soit un cadeau pour le député
prétendûment gaulliste (pauvre Charles !)...
(*)il faut savoir que Jovanovic, auteur d'un livre sur les "anges gardiens", ces "Etres invisibles qui veillent sur nous" (et oui, en 1993 chez J'ai lu !), chaperonne depuis longtemps Farage : comme quoi les anges peuvent ne savent pas toujours empêcher les vieux démons de rôder...