L’Euro : Responsable de la crise ?
par CN46400
samedi 15 février 2014
Depuis que la famille Le Pen prétend résoudre la crise en Europe en sortant de l'Euro, on voit des politiques, et des économistes, parfois catalogués à gauche, pencher vers ce choix hasardeux.
Ici on met en cause la politique de « l'Euro fort » sur le tapis, là on accuse le rôle du « gant de fer » germanique dans cette gestion monétaire, mais personne pour remarquer que la BCE, comme n'importe quelle banque centrale, gère sa monnaie en fonction des intérêts dominants dans la zone, a savoir ceux des bourgeoisies de chaque pays concernés, et pas seulement de la bourgeoisie allemande.
Et toujours personne pour remarquer qu'en GB ou la Livre-sterling domine encore, la situation économique n'est pas meilleure que dans l'eurozone. En fait, la bourgeoisie anglaise, comme ses comparses de l'Eurozone, maneuvre sa monnaie en fonction de ses seuls intérêts et pas de ceux des prolos britanniques.
Tout indique qu'une sortie de l'Euro, non seulement se ferait sur le dos du peuple français, mais déboucherait, sauf très improbable renversement de la bourgeoisie française, sur une gestion ultérieure du nouveau franc équivalente à celle de l'euro que nous subissons actuellement.
Promettre que, hors de l'euro, et de l'UE, les travailleurs français pourraient nager dans le plein emploi pendant que les peuples voisins, toujours membres de l'UE, resteraient perclus de chômage, est une divagation donquichotesque. C'est pourtant sur ces contes enfantins que certains comptent pour prospérer aux élections européennes qui approchent.
Disons le tout net, en Occident, le capitalisme est au bout du rouleau, et il ne sortira de cette crise que pour entrer dans la suivante, jusqu'à ce que ceux qui ont intérêt au changement de société, parcequ'ils doivent travailler pour vivre, comprennent qu'il est temps de pousser cette vieille mécanique dans le Musée des sociétés bipèdiques.
En attendant, il faut s'unir pour obtenir de l'Eurocratie de Bruxelles, Francfort et Strasbourg assez de changements pour que la vie des peuples européens cesse de se dégrader :
1- Abandon des politiques d'austérité
2- Financement direct des états par la création monétaire de la BCE. Déconnection de la spéculation bancaire des activités de dépôt des banques européennes.
3- Débarrasser l'Europe de tous les paradis fiscaux
4- Viser l'alignement des politiques sociales par le haut. Imposer un SMIC européen.
5- Cesser de placer la libre concurrence dans l'axe de toutes les politiques européennes
6- Stopper l'accroissement des pouvoirs eurocratiques
Pour obtenir ces changements il faut affronter, sans complexe, les intérêts des bourgeoisies européennes. En clair, unir, encore et encore, les prolos pour mener la lutte de classe sur tous les nombreux terrains où le capital empiète sur le travail.