L’Europe au bord de la chute

par ddacoudre
mercredi 14 décembre 2011

Les anglais s’écartent du projet de contrôle des budgets des états.

Loin de nous faire gausser nous devrions nous interroger. Ils ont une habitude à sentir les coups fourrés leur histoire le démontre, cela tient-il à leur insularité ou à leur culture ultra libérale, je n’ai pas de réponse.

Tout aussi historiquement, quand l’Allemagne impose sa vision à l’Europe il en nait pour le moins des troubles. Il ne s’agit pas de germanophobie, mais d’un constat.

Nous pourrions même dire que la France a eu son temps napoléonien en la demeure.

Examinés séparément ces événement ne fournissent aucune indication ; juxtaposés ils rappellent que toute tentative d’unification de l’Europe s’est soldé par une guerre.

Un troisième élément vient se surajouter, c’est que nous sommes dans une économie capitaliste et arrivons au terme d’un cycle d’hiver de komdratieff,
Hivers La dépression
Récession+déflation
Romantisme + bas quantité Libéralisme, globalisation Dégraissages Concentrations Luxe Baisse des salaires Dérégulation Chômage Services Précarité Surpopulation Racisme solidarité familiale durée 10 ans.
Crise du siècle Macro-économie > Les cycles de Kondratieff.

Il devient plus compréhensible pourquoi tant de riches placent leur argent en Suisse sur les conseils de leurs gestionnaires, et pourquoi les anglais se tiennent à l’écart.

Ainsi donc les mesures de réduction de la dette vont selon toute probabilité entrainer diversement les états dans le froid de l’hiver de komdratieff dans lequel nous sommes entrées.

Ce n’est généralement pas ce type d’information que délivre la presse, l’affaire DSK est plus passionnante.

La presse nous délivre également brièvement le crédo du moment : produire en France, un revirement à 180 degré de ceux qui soutenaient le libéralisme économique de la grande UE.

Drôle de pied de nez de l’existence qui nous oblige à nous dédire sans dire que l’on se renie.

Poser leur donc la question avec quels moyens ils vont réindustrialiser la France puisque les états se sont coupés ou s’apprêtent à se couper leurs moyens de relance économique, qui pratiqué dans l’échec par le gouvernement Fillion est en train de s’expatrier en Suisse (je n’ai pas pu m’empêcher de le faire, c’est malhonnête mais cela me fait plaisir).

Et donner moi une raison pour que les marchés financiers investissent dans le destin des états de l’UE, alors que ce sont eux qui les font plier, en économie il n’y a pas de baguette magique en dehors de décisions politiques.

Certains avancent l’idée de sortir de l’euro, pourquoi pas, sa construction a été mal ficelée.

Pourtant il y a un petit hic, je vais essayer de l’expliquer par une métaphore.

Dans l’existence il n’y a pas de retour en arrière, le passé n’existe que dans notre cerveau, aussi les événements écoulés ont induit leurs effets et l’on ne peut revenir dessus, c’est ainsi qu’en permanence nous devons vivre le présent en imaginant demain.

 En construisant l’UE c’est comme si nous montions à une échelle et qu’une fois sur le barreau, celui de dessous s’efface, de sorte qu’en permanence nous soyons obligés d’en poser un autre et puis un autre sans arrêt.

Ceci fut valable pour toutes les civilisations et l’on peut en retenir comme règle observable historiquement que lorsque l’on s’arrête d’en poser un nouveau pour reculer, c’est la chute qui survient. C’est ainsi que sortir de l’Europe ou abandonner l’euro sera reculer et chuter.

 En conséquence de quoi nous sommes dans une impasse, les décisions de ce sommet européen vont nous faire reculer, donc chuter, et si nous sortons de l’Europe nous chuterons aussi.

N’aurions-nous que le choix d’une chute ?

Certainement pas, il ne reste que le choix le plus difficile, avancer et poser un nouveau barreau. Déjà en 1999 je posais le problème du rationalisme scientifique qui s’imposait comme une science en économie et faisait des critères de Maastricht un carcan dont il faudrait en son temps s’émanciper. Ce moment est venu.

Incapable d’avoir pu le faire par la volonté politique ce sont les événements, comme toujours, qui vont nous conduire, non à sortir de l’euro, non à renoncer à l’Europe, mais à donner une identité à cette Europe asexuée en commençant par la libérer de la pression du marché.

Cela en faisant racheter par la BCE toutes les dettes au-delà des capacités de financement des différents états, ensuite doter la BCE du pouvoir régalien afin de financer les états si nécessaire et la BEI pour créer une réindustrialisation sur la base des défis du futur.

Remplacement des énergies polluantes, production de biens durables, productions agroalimentaires, dépollution, récupérations et traitement des déchets, enseignement universitaire rémunéré permanant, et la liste n’est pas exhaustive compte tenu de la prolifération des progrès scientifiques.

Il y a là pour notre Europe un challenge à relever pour ouvrir la porte à un autre mode d’existence exportable aux 9 milliards d’humains qui vont arriver.

Enfin donner à cette Europe une identité dans laquelle les populations se reconnaissent sans aliéner leur souveraineté démocratique, et cela (faute d’envisager une langue commune que les futures générations adopterons si nous ne nous écroulons pas) commence par des pratiques sociales communes. En 58 ans l’Europe a été incapable de réunir les populations sur des valeurs sociales, anglais en tête.

J’ai été, et reste favorable à une UE, pas celle qui s’est construite bien évidement, car c’est une Europe entrepreneuriale, un temple de la consommation asexué.


Mais historiquement cela reste un projet grandiose, aucun état ne sait jamais construit sur un consentement commun de ses populations.

C’est cela que vont foutre en l’air les marchands du temple.

Nous avons tous l’esprit bloqué (j’ai expliqué cela dans un article), L’existence se construit sur le mode échec, l’ennuie avec ceux qui nous dirigent c’est qu’ils n’admettent jamais se tromper, et donc persistent dans leur idées pour en faire des dogmes destructeurs, comme le futur projet des 17.


Nous avons pourtant dans nos cerveaux assez de ressources pour concevoir une Europe des états.
Vouloir aujourd’hui réduire la souveraineté des états est une folie, car ce n’est pas les marchands qui construiront l’Europe, mais les populations par le renouvellement générationnel, et cela demande du temps et de ne pas abandonner ce projet.

Il ne faut pas être un génie pour comprendre que la compétition économique divise et asservit, et c’est cette base qui a été choisi comme liant européen.
Si ce fut un moyen de départ, nous n’avons pas su passer à l’étape suivante si ce n’est de faire de l’UE une grande entreprise. Un état n’est pas une entreprise, il y a là confusion des genres.

Il n’y a donc pas à s’étonner que les populations s’en écartent, et elles ont assez de bon sens pour comprendre qu’elles se font « plumer » à tous les niveaux.

Nous en somme là, c’est à dire une impasse, et les propositions des 17 sont suicidaires car elles nous bloquent sur un barreau avec comme seule alternative le recul.

L’on peut raisonnablement penser unir les populations dans la reconnaissance de l’espèce humaine que nous sommes, avec les diversités "géohistoriques" qui sont les leurs, nous avons la capacité cérébrale d’absorber cela.

La seule entrave en est le dogme, qu’il soit religieux politique ou économique.
Nous sommes en train de cultiver les trois, et l’intérêt d’une harmonisation des sociétés dans des choix dans l’intérêt de l’espèce humaine se dissout au bénéfice d’une gouvernance impérialiste au travers du commerce et de la finance.

Aujourd’hui plus qui hier nous disposons des moyens technologiques et des intelligences pour y parvenir, même si l’humain devra se méfier des risques d’être écarté dans le futur par des résultats pondus par des machines que nous aurons conçues. Ce risque devient encore plus certains si nous confions notre destiné à des marchands.

C’est ce qui est en train de se produire avec les marchés financiers, mais d’un autre côté cette société est fragile car sa complexité technologique s’arrête lorsque l’on coupe la lumière.

Les peuples disposeront donc toujours d’un moyen d’actions pour se révolter.

Néanmoins la révolte n’est pas une finalité, et il vaut mieux y substituer le développement de l’intelligence que nous possédons tous, et en faire une source de revenus pour que dans nos cerveaux en les instruisant des Savoirs en émerge des idées nouvelles autres que celles recuites depuis des millénaires d’une gouvernance mondiale (l’apocalypse de St jean).

Mais pour cela, il faut virer les marchands du temple, ce qui ne veut pas dire qu’ils n’ont pas leur place et ne sont pas un atout pour le développement du bien être, mais pas aux commandes politiques.

L’écart entre les Savoirs disponibles, les codes de compréhensions des initiés, et ceux détenus par les populations est devenu un véritable abîme.

La vitesse avec laquelle ont évolué, les connaissances de l’humain, les découvertes de tout ordre n’ont pu être suivies par tous, cela a développé et accru la désinformation et la manipulation bien au delà de ce qu’avaient pu faire les deux acteurs de la période de la guerre froide.


Le seul moyen de palier à cela c’est l’enseignement afin que les peuples deviennent des acteurs éclairés, sinon l’écart entre les premiers qui découvrent et eux se creusera, et nous savons tous que des populations peuvent prendre des décisions contre leurs intérêts, tout comme aujourd’hui nous savons que la recherche de l’intérêt individuel ne rebondi pas sur l’intérêt collectif comme le pensait Adam Smith.


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