L’homme-pensée-cerveau et l’Esprit du monde. Regard métaphysique sur le Hirak algérien, les crises au Soudan, Hong Kong, France

par Hamed
mercredi 7 août 2019

 Le progrès a fait un bond gigantesque dans la science aujourd’hui. Et les expériences dans le cerveau humain sont en train aujourd’hui de transporter l’homme à des horizons nouveaux, où l’homme devient de plus en plus le centre de l’expérience sur le sens de la vie, de l’existence et en même temps le centre de la compréhension du monde. Pourquoi ? Pour la simple raison que tout émane de lui. Et ce lui est son esprit qu’il ne connaît pas mais que l’esprit connaît, et par lui que l’homme est. Donc force de dire que nous existons par l’esprit, et peu importe notre esprit parce que lui ne dit pas qui il est et n’a pas besoin de le dire puisque nous sommes par lui.

Il reste à nous de le sentir, de le comprendre, de comprendre pourquoi nous ne pouvons comprendre, et qu’est-ce qui limite notre compréhension. Et c’est là tout le problème de l’être humain. Il sait et se sait sans vraiment se savoir. Une connaissance qui ne se connaît pas dans le sens pourquoi l’homme connaît par lui-même, par sa pensée, par son esprit dont il n’a que de vagues idées. Pourtant il sent parfaitement qu’ils sont en lui. Il sent qu’il pense. Mais c’est quoi sentir se penser sans savoir pourquoi penser ?

 

  1. L’homme, cet être-là-au-monde sans réponse

 Quand l’homme s’adresse à sa pensée et s’interroge pourquoi il pense, – ce qui arrive très rarement à l’homme qui se pense – il le fait dans l’intimité de soi, il sent qu’il sent que c’est son cerveau qui lui communique la pensée. Et cet état est réel pour tout être humain qui a cherché à comprendre pourquoi il pense.

Une question : « Quel est l’être humain qui n’a pas fait l’expérience lorsque, confronté à un problème, quel qu’il soit, s’est retrouvé à penser, à réfléchir qu’est-ce qu’il doit faire pour répondre à un problème. » Donc, pensant, il arrive à la fin à se décider pour tel ou tel réponse au problème auquel il est confronté. Mais l’homme, comment fait-il pour réfléchir et trouver la réponse à son problème, que cette réponse répond ou non à son problème. Ce que l’on constate est qu’il s’est décidé à réfléchir et à chercher à résoudre son problème. Mais si on marque un temps d’arrêt, qu’a-t-il fait cet homme pour réfléchir ? Il s’est adressé à lui-même, c’est-à-dire à son cerveau, sans même le penser. Mais si, à l’instant qu’il pense, et il s’interroge pourquoi il pense, pourquoi il réfléchit, et le fait en silence, en supposant qu’il est seul dans une pièce, en réfléchissant dans son intériorité, ne sent-il pas que son intériorité est en fait son cerveau ? Ne sentit-il pas que tout se joue dans sa tête, à l’intérieur de son crâne que l’on sait un os creux, couvrant et destiné à protéger son cerveau. Et ce cerveau n’est-il pas le siège de sa pensée ?

Par pensée, on entend l’homme qui pense et donc pensant la pensée. Comme si la pensée se dissocie pour l’homme en deux pensées mais intrinsèquement liées. L’homme qui pense mais il le fait dans le siège de la pensée, c’est-à-dire son cerveau. La pensée qu’il fait pense en elle-même, puisqu’elle se pense dans le cerveau. Si le cerveau pense, c’est parce qu’il est mû par la pensée de l’homme qui s’adresse à lui.

D’autre part, cet homme qui s’adresse sans le savoir à son cerveau, ne le fait-il pas naturellement puisque c’est le seul moyen pour l’homme de penser, et de prendre sur son existant. Sur le plan de l’existant, c’est-à-dire sur tout ce qui a trait à sa vie, n’est-ce pas sa pensée et son cerveau qui sont les instruments qui lui permettent d’exister, et donc de vivre. Et la pensée est indissociable du cerveau et donc de l’homme qui en est un tout.

Si, par exemple, un étudiant s’emploie à résoudre un problème qu’il lui a été donné (un examen) ou qu’il s’est donné, il le fait certes par-lui-même, par sa pensée, mais sa pensée s’adresse inévitablement à son cerveau. Donc ce n’est pas lui qui trouve mais sa pensée. Il a certes résolu le problème de mathématique ou de physique, et c’est lui qui l’a trouvé, mais tout est redevable à sa pensée. Prenons un footballeur, dans une compétition la CAN 2019, par exemple. Un des joueurs devant les bois regarde la balle, réfléchit et tire sur la balle, et il marque le but. N’est-ce pas que c’est sa pensée qui a fait tout et a pensé en lui jusqu’à ordonner à son pied de tirer la balle pour marquer le but ? De même, un autre joueur de la même équipe, qui a tiré sur la balle qui frappe un joueur de l’équipe adverse, cette balle par ricochet monte très haut, et miracle, elle pénètre les bois. Le but est marqué ce qui vaut à cette équipe de continuer à gagner.

Ne voit-on pas que c’est la pensée de l’homme qui a tout fait y compris le miracle qui s’est produit parce qu’il devait se produire puisqu’il a existé. Donc la pensée de l’homme n’est pas seule, ne vient pas d’elle-même puisque l’homme n’est pas créateur de la pensée, il est porteur, habité et mû par la pensée. Cependant il demeure que c’est la volonté du joueur, comme celui qui doit résoudre un problème, qui ont tous deux mis en acte la pensée. Donc il existe une volonté de pensée ou une volonté libre du joueur ou de l’étudiant pour amener la pensée à les guider pour marquer ou pour résoudre le problème. Cependant cela ne signifie pas que le joueur va marquer le but ou que l’étudiant résoudra son problème.

Tout dépend de la pensée du joueur qu’il marque le but ou non, de même l’étudiant de résoudre son problème ou non. Donc c’est toujours à la pensée d’amener le joueur de la vision de la balle au cerveau et du cerveau au pied de viser et de tirer la balle pour marquer ou non le but. De même pour l’étudiant, il revient à la pensée de lui faire entrevoir la solution ou non. Dès lors, pour marquer le but pour le joueur, ou arriver à la solution pour l’étudiant, ce n’est pas seulement à la volonté libre ou libre-arbitre de l’homme et à sa pensée pour que se concrétisent leurs aspirations, il reste encore ce pourquoi ils sont. Et ce pourquoi ils sont relèvent de la Volonté Suprême qui gouverne le monde ou l’Esprit du monde. Et c’est cet Esprit du monde qui finalement réalise l’être en le guidant pour viser juste pour le joueur ou pour amener l’être, pas à pas, par la démonstration, à arriver à la solution.

Un autre exemple plus simple dans un acte routinier. Un homme qui fait des achats dans un magasin le fait par ses pensées. S’il opte pour l’achat d’un objet précis, tout va se jouer sur cet objet précis qu’il a mémorisé dans sa pensée et elle-même est mémorisée dans son cerveau. Le choix de l’objet et ce qu’il doit être est aussi mémorisé dans la pensée, et celle-ci stockée dans le siège de la pensée, c’est-à-dire le cerveau. Et grâce auquel s’opère l’achat. En clair, l’homme n’a été en fait que le produit de sa pensée et celle-ci tout en le mouvant, lui, l’homme, l’a aussi fait mouvoir. Et l’achat qu’il opéré pour du pain, habit ou autre entre dans la réalisation de son existence.

De même, si une personne lit cet article ou l’auteur lui-même le rédige, c’est dans et par leurs pensées que le lecteur lit ou que l’auteur rédige. Ce sont toujours leurs pensées qui se trouvent dans le siège de leurs pensées, c’est-à-dire leurs cerveaux, qui analysent, réfléchissent et dictent au lecteur son opinion, et à l’auteur le texte qu’il a à écrire. Et dans les deux cas, l’auteur ou le lecteur sont mus par leurs pensées. Pensants, n’en prenant pas conscience, ils réfléchissent simplement, et tout s’opère à leur insu dans leurs pensées, dans leurs consciences, dans tout ce qu’ils auront à exprimer. Bien sûr, s’ils réfléchissent profondément, il va de soi qu’ils peuvent comprendre que tout vient de leurs pensées, y compris leur libre-pensée ou libre-arbitre.

On comprend donc qu’il existe une relation intime entre ce qui est en puissance en l’homme dans sa pensée, c’est-à-dire ce qu’il fera, ou aura à faire et ce qu’il deviendra qu’il ne peut que réaliser que par ses pensées et son cerveau qu’il les élabore, et le tout gouverné par une Instance suprême. Pourquoi une Instance suprême ? Pour la simple raison que l’homme ne se sait pas ni pourquoi son existence durant un temps déterminé sur Terre ni n’a les possibilités de savoir d’où vient cet immense univers. L’homme n’est donc que cet être-là-au-monde sans réponse.

 

  1. Le croyant, le non-croyant, l’athée et l’Esprit du monde

 Dire que l’homme est porteur de la pensée, ou la pensée l’habite, ne va pas sans une conscience que la pensée humaine a élaborée, bâtie et fondée dans le temps. La conscience apparaît comme une instance qui trône en l’homme parce que c’est elle qui témoigne de son existant, de plus accompagne la pensée dont elle doit tout. Et puis on ne peut dissocier conscience et pensée, on ne peut le faire qu’arbitrairement, on ne le fait que pour cibler cette faculté en l’homme de connaître sa réalité, ce qu’il est. La liberté de conscience et ce qui résulte en sa conscience, ce sont ses opinions, ses convictions, ses croyances. Il peut, par exemple, croire ou ne pas croire en Dieu.

Pour ce point, un homme qui croit en Dieu est mû par cette volonté de croire en Dieu parce qu’il a besoin de Dieu pour être. Il sait qu’il vient au monde et après une existence, il la quitte cette existence. Et généralement le croyant cherche à être en paix avec sa conscience parce qu’il sait que la vie ne s’arrête pas avec la mort. Et le croyant a une conviction comme l’énoncent toutes les religions qu’il y a un après. Et donc qu’un tribunal viendra trancher entre ceux qui ont fait le bien et ceux qui ont fait le mal sur terre.

Et pour le croyant cette croyance relève à la fois de sa volonté libre, de sa pensée mais aussi de l’Instance suprême, l’Esprit du monde, l’Esprit qui gouverne le monde.

Pour le non-croyant, le même processus. Il ne croit pas en Dieu parce qu’il est mû par cette volonté de ne pas croire en Dieu, et il le fait par sa volonté libre et non libre. Pourquoi ? Parce que libre, il est libre de ne pas croire. Non libre parce qu’il est astreint de ne pas croire, et c’est ce qui se passent dans les pays communistes.

Mais cela ne signifie pas que la volonté politique des pays communistes qui a ensuite déteint sur une partie du monde qui n’est pas communiste, bien entendu beaucoup moins nombreux, n’entre pas dans la volonté libre des peuples, et donc dans leurs choix de ne pas croire. Si, par exemple, les peuples dans les pays communistes n’avaient pas accepté l’athéisme, il est certain que, quelle que soit la propagande idéologique et la répression sur les lieux de culte, les pouvoirs politiques qui auraient affronté une résistance populaire impossible à combattre, auraient certainement passé la main, et laissé tomber l’athéisme.

Donc tout vient de la volonté libre des hommes comme des peuples qui ne sont que de grands regroupements d’hommes, et de la pensée qui les guide et les gouvernent. Il est évident que lorsque les hommes ne se savent ni ne savent ce qu’ils font sur la Terre sinon d’exister un temps puis quitter l’existence et ont cette volonté de choix, le libre-arbitre, et cette pensée qui leur sont donnés, croire en Dieu peut ne pas être une nécessité. Mais si cette croyance leur était vitale, ils auraient certainement crus en Dieu. Et on le constate dans les pays pauvres, les peuples généralement croient en Dieu parce qu’ils sont confrontés continuellement à l’angoisse de l’existence. Alors que les riches, évidemment en plus faible nombre, peuvent se passer de la croyance, parce qu’ils se sentent plus prémunis contre les difficultés de l’existence. La croyance en Dieu en fait est un soutien à l’être humain, lui donnant cette sensation, ce sentiment que Dieu est près de lui et donc l’aide dans l’existence.

Il y a aussi l’histoire qui a changé, les mentalités qui ont évolué et font que les convictions et la foi en Dieu des hommes sont plus lâches, ne sont plus comme antan. Mais le plus important qu’il faut souligner c’est que le libre-arbitre et la pensée en l’homme ne suffisent pas à justifier la non-croyance, l’athéisme, et là nous arrivons à l’ultime, c’est-à-dire l’Esprit du monde, Dieu.

Si la non-croyance et l’athéisme pour l’homme sont un choix et donc assumé, il n’aurait pu l’être que si tout a été fait pour que cela soit. C’est précisément ce non-savoir de l’Esprit du monde que l’homme reste à la fois libre et non libre, s’assumant et non s’assumant pour la simple raison que la destinée du monde et des hommes procèdent de cet Esprit du monde.

Donc que les hommes croient ou non, tout procède de l’Esprit du monde. On peut même dire que la croyance ou la non-croyance en Dieu ne peut s’opérer que s’il y a un acquiescement des trois instances « libre-arbitre-pensée-Esprit du monde ». Et tout relève de l’Esprit du monde.

On peut se poser la question pourquoi l’Esprit du monde ne s’oppose pas à ceux qui ne croient pas en lui ? Puisque tous les êtres humains et l’univers entier sont sa création. Il est évident que l’homme qui ne croit pas en Dieu ne pose pas de problème même s’il ne croit pas. Qu’ajoutera-t-il à Dieu en croyant en lui ?

Si, par exemple, on suppose qu’une voiture, une chaise ou n’importe quoi est fabriquée par un homme, et on suppose que cette chose (voiture, chaise...) est aussi pensante, mais ne sait pas qui l’a produite, qu’apportera-t-elle cette chose à l’homme qui l’a produite en croyant ou ne croyant pas en lui ?

Donc on voit bien que c’est l’homme qui est dépendant de l’Esprit du monde qu’il croit ou ne croit pas en lui. Pour le croyant, il a un espoir et un soutien en Dieu. Alors que le non-croyant ne croit pas mais demeure lié en son Créateur. Et c’est ce qui fait que l’homme est créé libre sur terre tout en étant assujetti à sa pensée et à la Pensée de sa pensée, c’est-à-dire l’Esprit du monde, Dieu. 

 

  1. Les ondes électromagnétiques des pensées rayonnées par le cerveau de l’homme ? Le progrès de la science et l’Esprit du monde ?

 Qu’en est-il du cerveau humain, le siège de la pensée, de toute pensée ? Si l’homme porte en lui la pensée, il vit par la pensée, il est habité par la pensée, force de dire que son cerveau joue un rôle central dans son existence. Puisque c’est lui qui élabore tout ce que reçoivent les organes des sens de tout ce qui l’entoure de près ou de loin. Des organes des sens qui sont pour ainsi dire des capteurs sur l’extérieur et qui transmettent ce qu’ils reçoivent aux différentes parties du cerveau.

Il est intéressant de se pencher sur les avancées scientifiques auxquelles sont arrivés des chercheurs dans leur expérimentation sur le cerveau humain, ces dernières décennies, en particulier au cours de la décennie 2010. 

« En Suisse, des scientifiques de l'École polytechnique fédérale de Zurich ont mis au point un système qui permet aux personnes souffrant de troubles moteurs graves, comme la tétraplégie, de jouer aux jeux vidéo à la seule force de l'esprit. Samuel Kunz est paralysé depuis un accident. Il fait partie de l'équipe qui teste ce dispositif. Il utilise une interface cerveau-machine pour contrôler un engin dans « Brain Driver », un jeu spécialement développé pour l'occasion. Samuel, pour piloter son bolide, est équipé d'un casque couvert de capteurs servant à interpréter son activité cérébrale. Ces signaux sont ensuite codés par le système pour permettre le déplacement du véhicule dans le jeu. Le but ultime de cette étude est de mettre au point une technologie capable de diriger des dispositifs comme des fauteuils roulants. » (1)

Cette expérience scientifique faite en juillet 2019 en Suisse sur des personnes dont les membres sont paralysés a déjà été testée avec succès en France, en 2017. Grâce aux capteurs posés sur la boîte crânienne à des endroits précis d’un patient, celui-ci pouvait jouer au jeu vidéo par la seule force de ses pensées. En effet, les fils des capteurs qui sont reliés au jeu-machine, et par l’entremise des ondes visuelles qu’il reçoit de l’écran, le patient a pu diriger, déplacer, par la pensée, le véhicule, lui évitant les obstacles. Et sans manette ni souris, seule sa pensée transmettait les ordres au jeu vidéo. C’est une première dans le progrès de la connaissance des possibilités humaines.

Ainsi le cerveau humain rayonne, c’est-à-dire émet des ondes électriques qu’un casque muni d’électrodes posées sur le crâne peut recueillir et transmettre par câble à un ordinateur. C’est le principe même de l'électroencéphalographie (EEG), méthode exploratoire cérébrale par ordinateur pour mesurer l’activité électrique du cerveau.

Mais dans les expériences récentes, on ne recueille pas seulement l’activité cérébrale produite par les neurones mais aussi l’activité des pensées et les ordres que les pensées donnent. Et ce par la traduction des signaux électriques cérébraux-pensées du patient recueillis par les électrodes et transmises à l’ordinateur, qui agit directement sur le jeu vidéo. Ce n’est plus la main qui déplace la manette mais la pensée qui la déplace directement du cerveau au jeu vidéo, par l’interface cerveau-machine (ICM).

Et cette expérience prouve que le cerveau émet des signaux électriques à l’extérieur, puisque en fait ce sont des ondes électriques cérébrale-pensées ont traversé la boîte crânienne, par l’ICM, qui ont exécuté les ordres dans le jeu vidéo. D’autre part, le cerveau n’émet pas seulement des ondes, il reçoit aussi des organes des sens. Les oreilles dans l’audition, le nez l’odorat et les yeux la vision. Le corps est en contact avec les objets extérieurs grâce à ses organes de sens ou capteurs, ceux-ci ont pour fonction de lui acheminer les messages extérieurs sous formes d’ondes électromagnétiques.

Par exemple, l’homme reçoit par ses yeux des images qui lui permettent d’avoir conscience de son milieu. Les ondes électromagnétiques lumineuses qui viennent impressionner la rétine de l’œil, celle-ci transforme l’onde visuelle en influx nerveux qui est ensuite transmis au cerveau, et à son tour, le cerveau convertit l’onde en image dans la conscience de l’homme.

Le cerveau est donc réellement le siège de la pensée. Ouvert à deux pensées, une intérieure qui permet de réfléchir et d’avoir prise sur le monde et l’autre qui lui vienne des organes des sens lui permet de se situer dans le monde, et qui sont indissociablement liées puisqu’elles participent à l’être pour exister, pour vivre.

Mais le cerveau est-il réellement commandé par l’homme ? Le libre-arbitre de l’homme suffit-il à guider et régir son cerveau ? Et donc sa pensée ? D’emblée on peut dire que l’homme ne peut régir ni commander son cerveau. Cela est évident. Le cerveau sert l’homme mais l’homme ne sert pas le cerveau, il subit la pensée élaborée que se fait le cerveau dans le rapport intérieur-extérieur. C’est lui qui commande le comportement de l’homme.

Dans une étude, on y lit : « Vous pensez prendre vos décisions en fonction de votre seul libre arbitre ? En réalité, votre cerveau a choisi pour vous avant même que vous n'en soyez conscient, d'après des neuroscientifiques qui ont étudié des images cérébrales.

Nos choix sont-ils prédéterminés ? Des chercheurs sont, en tout cas, parvenus à prédire les décisions d'individus onze secondes avant que ces derniers ne les déclarent consciemment. Dans une étude publiée cette semaine dans la revue Scientific Reports, 14 participants ont été placés dans une machine à IRM permettant d'observer l'activité de leur cerveau.

Ils devaient choisir entre deux motifs, l'un avec des bandes verticales vertes et l'autre avec des bandes horizontales rouges, avec un maximum de 20 secondes pour prendre leur décision. Une fois leur choix arrêté, ils devaient appuyer sur un bouton et visualiser le schéma retenu. Ils devaient ensuite estimer à quel point leur idée était forte sur une échelle de 1 à 4. 

En observant leur activité cérébrale et en utilisant un modèle de pronostic à partir des images, les chercheurs sont parvenus à prédire jusqu'à onze secondes à l'avance le choix des cobayes.  » (2)

Ainsi pour résumer la constitution physique et cérébrale de l’homme donnée par l’Instance suprême qui gouverne le monde, l’homme est certes une volonté libre, il a un libre-arbitre, mais ce libre-arbitre a besoin de la pensée dont l’homme ne sait rien, et sans la pensée, le libre-arbitre n’est rien par en lui-même, il n’existe pas tout simplement. Et l’homme n’existe et a le libre-arbitre que parce qu’il existe en lui un esprit dont il ne sait et relève de l’Esprit du monde. Au final l’homme est un « corps-cerveau-pensée  », dont le libre-arbitre dépend sa pensée, et celle-ci dépendant de l’Esprit Suprême qui a créé l’homme et le monde.

Et cette Instance suprême est l’Esprit du monde, donc Dieu, Allah le Tout Puissant, la question se pose inévitablement sur sa raison d’être, son devenir, et sa destinée. Si sa raison d’être est comprise en tant que postulat, l’homme est «  jeté dans l’étant  », et il doit survivre dans cet étant, il reste son devenir et sa destinée. Et le devenir qui ne peut s’assimiler à la destinée, du fait que le devenir est une évolution, une transformation de l’être dans le temps, et une destinée est ce à quoi l’être est destinée, ce qui est en quelque sorte une fatalité, un avenir que l’homme ne peut éviter. Et ce qui est pour l’homme est aussi pour les peuples.

 

  1. Dieu dans sa magnanimité à la rencontre de l’« autre monde »

 Dès lors se pose la question de la destinée de l’homme dans sa dépendance avec Dieu et ce devenir qui l’attend et attend tous les êtres humains du monde. Créé, doté de facultés humaines, l’homme reste dans l’expectative de ce devenir qui n’est pas connu d’avance. L’homme est donc un « jeté dans un étant » qu’il n’a pas choisi mais choisi néanmoins pour lui. Et c’est là le dilemme de l’homme dans ce signifié de l’existence terrestre lui signifiant que tout n’est pas rose. Et la vie s’avère être un dur combat. Et c’est la raison pour laquelle l’homme évolue entre deux pôles une félicité vers laquelle il rêve et tend et l’infortune, le malheur les tourments qu’il assume parce que c’est aussi un lot de l’existence. Et chaque homme a un destin selon ce qu’il lui a été donné de vivre dans son existence. Riche, pauvre, vie rangée, vie tumultueuse, vie ratée, vie malheureuse, peu importe ce qu’il est, cela fait partie des contingences de l’existence.

Cependant il y a une marche inexorable du monde. Au fur et à mesure qu’avance le progrès, l’homme change, et aspire à un mieux-vivre. Et cela se constate dans les générations d’aujourd’hui. En clair, les premiers hommes sur la Terre ont été certainement les plus malheureux puisqu’ils ne disposaient de rien, sinon de leurs seules facultés pour se protéger des dangers de la vie et survivre. Et cela a duré de longs stade historiques et de stades en stades, l’homme progressivement s’est civilisé et aujourd’hui s’est socialement adapté à vivre en communautés. Et cela a demandé des siècles d’existence jusqu’à l’avènement de la colonisation. Puis quatre siècles de domination des peuples durant lesquels les peuples ont perdu le sens de l’existence jusqu’à ce que survient le vent de la décolonisation qui libère les peuples en masse. Des peuples de continents entiers ont conquis leurs indépendances selon néanmoins un échéancier propre à chaque continent. L’Amérique du Sud au XIXe siècle, l’Afrique et une grande partie de l’Asie au XXe siècle.

Et là nous arrivons à ce concept que la destinée collective qui est essentielle pour les peuples trace en grande partie les destinées individuelles. Plus les peuples s’affirment dans leurs droits à disposer d’eux-mêmes, plus ils ont de chance de sortir de la domination. Mais se libérer de la colonisation n’est qu’une étape puisque surgissent d’autres difficultés parfois insurmontables comme la pauvreté, l’abandon ou une nouvelle forme d’exploitation qui n’a pas beaucoup à envier à la colonisation tant elle est oppressante.

Mais si les progrès sont néanmoins gigantesques dans le monde au XXe siècle, et les peuples aujourd’hui sont conscients de leur destinée, conscients aussi en eux-mêmes, conscients des forces antagonistes, il demeure que le stade historique d’aujourd’hui qui est en train de toucher tous les peuples grâce précisément aux formidables avancées du progrès qui ne cesse de se développer, et surtout ne cesse de changer les donnes dans le monde, doit être compris à sa juste mesure, à sa juste « essence ».

Par conséquent, pour comprendre ce qui ressort de la situation d’aujourd’hui, en ce début du XXIe siècle, et les avancées scientifiques qui ne cessent de surprendre, il est impératif de situer la genèse de cette phase de l’histoire, en tant qu’elle est à l’origine de la modernisation du monde et surtout la modernisation de la pensée. L’être humain aujourd’hui n’est plus le sujet traditionnel d’une monarchie ou d’une république, il est devenu un sujet pensant, un sujet conscient de lui-même, et par cette pensée consciente de ses droits et devoirs dans la collectivité humaine de quelque nationalité qu’elle soit, ce sujet a désormais son mot à dire dans son présent et son avenir. Et comme nous l’avons énoncé tout relève de la pensée de l’homme, une pensée qui s’est métamorphosée par la « pensée historique elle-même », ce qui signifie par sa propre prise de « conscience d’être » dans ce « jeté dans l’étant ».

Comment le comprendre ? Le seul moyen est d’entendre l’histoire. Une prémisse importante d’un philosophe vient nous interpeler sur le sens de l’histoire. Dans son livre « le gai savoir » du philosophe allemand Friedrich Nietzsche, l’aphorisme 125, intitulé « l’insensé » est révélateur de l’ambiance d’une époque rongée par la perte du sens humain, le rejet des valeurs de l’ordre politique et économique du monde. Alors qu’une grande partie du monde était colonisée, le pessimisme gagnait les peuples d’Europe et se traduisaient par la perte de la croyance, le refus de la croyance, l’absence de l’ordre divin. Dieu ne régit plus les humains, comme l’écrit Nietzsche.

« N’avez-vous pas entendu parler de cet homme fou qui, en plein jour, allumait une lanterne et se mettait à courir sur la place publique en criant sans cesse : « je cherche Dieu ! Je cherche Dieu ! » – comme il se trouvait là beaucoup de ceux qui ne croient pas en Dieu son cri provoqua une grande hilarité. A-t-il donc été perdu ? disait l’un. S’est-il égaré comme un enfant ? demandait l’autre. Ou bien s’est-il caché ? A-t-il peur de nous ? S’est-il embarqué ? A-t-il émigré ? – ainsi criaient et riaient-ils pêle-mêle. Le fou sauta au milieu d’eux et les transperça de son regard. « Où est allé Dieu ? » s’écria-t-il, je veux vous le dire ! Nous l’avons tué, – vous et moi ! Nous tous, nous sommes ses assassins ! Mais comment avons-nous fait cela ? Comment avons-nous pu vider la mer ? Qui nous a donné l’éponge pour effacer l’horizon ? Qu’avons-nous fait lorsque nous avons détaché cette terre de la chaîne de son soleil ? [...]

Ne voyez-vous pas sans cesse venir la nuit, plus de nuit ? Ne faut-il pas allumer les lanternes avant midi ? N’entendons-nous rien encore du bruit des fossoyeurs qui enterrent Dieu ? Ne sentons-nous rien encore de la décomposition divine ? – les Dieux eux aussi se décomposent ! Dieu est mort ! Dieu est mort ! Et c’est nous qui l’avons tué ! Comment nous consolerons-nous, nous, les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu’à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau – qui effacera de nous ce sang ? Avec quelle eau pourrons-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés seront-nous forcés d’inventer ? [...]

Ici l’insensé se tut et regarda de nouveau ses auditeurs : eux aussi se turent et le dévisagèrent avec étonnement. Enfin il jeta à terre sa lanterne ; en sorte qu’elle se brisa en morceaux et s’éteignit. « Je viens trop tôt, dit-il alors, mon temps n’est pas accompli. Cet événement énorme est encore en route, il marche – et n’est pas encore parvenu jusqu’à l’oreille des hommes. Il faut du temps à l’éclair et au tonnerre, il faut du temps à la lumière des astres, il faut du temps aux actions, même lorsqu’elles sont accomplies, pour être vues et entendues. Cet acte-là est encore plus loin d’eux que l’astre le plus éloigné, – et pourtant c’est eux qui l’ont accompli ! » [...]

Expulsé et interrogé il n’aurait cessé de répondre la même chose : « A quoi servent donc ces églises, si elles ne sont pas les tombes et les monuments de Dieu ? » » (3)

Que peut-on dire de cette pensée de Nietzsche qui ne vient de nulle part et de toute part ? Est-elle prémonitoire pour l’Humanité ? Parle-t-il de la mort de Dieu ou la mort de l’homme quand on sait que la mort de Dieu signifie aussi la mort de l’homme puisque créé par ce Dieu au-dessus du monde ? Dès lors, ce n’est pas de la mort de Dieu que Nietzsche fait part mais de la mort de l’homme qui est en train de tuer de « vider la mer », d’ « effacer l’horizon  », de « détacher cette terre de la chaîne de son soleil ». Dit-il aussi : « Avec quelle eau pourrons-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés seront-nous forcés d’inventer ?  » Ces mots ont été écrit dans les années 1880. 

Et cette période précisément était marquée par la domination de l’Europe sur le monde. Certes l’expansion de l’Europe allait sortir l’« autre monde » d’une léthargie de plusieurs siècles. Dans cet autre monde, existaient des peuples qui se partageaient des biens et des intérêts communs, un mode politique et social qui les régit consenti. L’immixtion européenne puis leur soumission par la force les faisaient passer d’un état d’affirmation en tant que communautés libres, régies par leurs lois, en communautés non libres. L’asservissement qui résultait pour ces peuples n’a pu être acquis que grâce à la supériorité militaire des pays européens. La disproportion manifeste des forces armées ne laissait aucune chance de résistance aux pays neufs. Mais, au-delà de ces différences de puissance, comment expliquer cette présence coloniale de plusieurs siècles, en particulier pour des peuples qui jouissaient de civilisations reconnues par l’histoire ? Pourquoi ces peuples ont faiblement réagi ? Occupation par la force, spoliations, exploitation des peuples, internements et travaux forcés ne pouvaient qu’entraîner des ressentiments contre les forces occupantes. Il est évident qu’il y a des causes précises relevant de la supériorité démographique, technologique, militaire de l’Europe, et d’autres causes organisationnelles, spirituelles... Mais la cause principale au-dessus de tout, c’était le devenir du monde qui ne relève pas de l’Europe mais de l’Esprit du monde.

Si ça a été la destinée de l’Europe dans ce devenir du monde, il demeure qu’une autre destinée l’attendait et qui devait corriger dans la douleur cet état de négation qu’elle imposait à l’ « autre monde ». Tout être humain, tout peuple relève de l’Esprit des mondes. S’il est accordé une suprématie à des hommes ou à des peuples par le libre-arbitre qui reste une faculté inextinguible, inaltérable parce que c’est le propre de l’humain, il demeure que toute fureur humaine dans sa volonté de dominer doit être stoppée et réconciliée avec elle-même. Mais comment stopper une fureur si ce n’est pas par une autre fureur qui mettrait fin à cette fureur de domination ?

On comprend dans le « Dieu est mort » de Nietzsche que le Dieu est mort pour l’Europe non qu’il est mort mais qu’il va laisser l’Europe se consumer dans deux Guerres mondiales avec des dizaines de millions de morts. Et tout dans ces guerres a été la fureur de domination de l’Europe et des conflits internes pour le partage de cet « autre monde », ne sachant pas qu’un Esprit du monde « regarde » les hommes.

Pour ne parler que d’une cause humaine qui viendra donner le glas à la domination européenne. Un homme, un seul homme, qui a été chômeur, qui a fréquenté des foyers d’accueil pour sans-abris, qui a porté les valises des voyageurs dans les gares pour gagner un peu d’argent pour se nourrir, qui a été manœuvre ou aide-maçon, se retrouve chancelier du plus grand pays d’Europe. Et cet homme est Hitler. Comment cet homme, le caporal Hitler, en quatre années, a tenté un coup d’Etat qui a échoué en novembre 1923 ? Alors qu’il n’a commencé à faire de la politique qu’en septembre 1919. Il est clair qu’Hitler avait un destin de devenir le chancelier de l’Allemagne et de provoquer la Deuxième Guerre mondiale. Il était ce qu’il devait être. S’il a mené l’Europe et monde au plus grand désastre de l’histoire de l’humanité, c’est parce que ce devenir était déjà en puissance et relevait de l’Esprit qui gouverne le monde.

On remarque aussi qu’à la fin de la guerre l’homme découvre pour la première fois l’arme atomique. Et cette arme qui n’a été essayée qu’à la fin de la guerre sur deux villes du Japon, avec leurs effets apocalyptiques. Ce qui signifie que l’Esprit du monde a laissé aux puissances une épée de Damoclès suspendu au-dessus d’eux. L’art de la guerre a perdu de son aura, désormais la guerre est immédiate et se résout en minutes, en heures, et elle est apocalyptique. Des destructions qu’aucun esprit ne peut imaginer avec pratiquement un temps zéro. Et des mégapoles qui peuvent être rasées de la terre et des millions de gens s’évaporer...

Ainsi on comprend le tournant opéré par l’histoire et ouvrant un nouveau monde qui n’a rien à voir avec l’ancien monde. Des indépendances de peuples colonisés en masse. Des blocs se sont construits. L’humanité est entrée dans une nouvelle ère, l’« âge atomique ».

 

  1. Regard métaphysique sur le Hirak algérien. Le « pacifisme » et un « haut degré de civisme » dans les marches

 Après cet exposé sur l’homme, sa pensée, sa destinée et son devenir, et le tournant de l’histoire avec deux guerres mondiales, et en dernier ressort toujours l’Instance suprême qui gouverne le monde, on peut se pencher sur le Hirak algérien et les crises politiques au Soudan, à Hong Kong, en Russie, et en Iran en prise avec les États-Unis. Certes on ne va pas rappeler les événements historiques qui ont marqué l’histoire du monde de la fin de la Deuxième Guerre mondiale à aujourd’hui, mais la situation présente des crises actuelles est suffisamment édifiante tant la position des acteurs de part et d’autre dans la crise est compréhensible et défendable dans le sens qu’ils ne peuvent faire autrement. Et lorsque l’on dit que la position est compréhensible et défendable ne signifie pas qu’elle est juste.

Pour comprendre prenons, par exemple, le Hirak algérien. L’Algérie est sorti d’une longue période de colonisation, elle s’est reconstruite, elle a beaucoup évolué, mais par rapport à d’autres peuples surtout les peuples qui l’ont dominé, elle enregistre beaucoup de retard. Cependant tout lui est possible puisqu’elle a l’Esprit du monde avec elle. Et tout peuple sur cette terre a l’Esprit du monde avec lui. Ce n’est donc pas seulement l’Algérie. Et tout chose, toute évolution doit se faire en son temps, rien ne vient avant que toutes les forces aient fait leur effet. Et surtout celles qui bouleverseront les destinées et donc transforment le devenir.

Et ce qui se passe aujourd’hui en Algérie avec le Hirak algérien, à Hong Kong, au Soudan, en Russie et ailleurs, s’inscrit dans le mouvement du devenir des peuples. Ce n’est pas que les peuples se lèvent d’eux-mêmes – certes d’eux-mêmes, ils sont mus par leur libre-arbitre qui lui-même insufflée par la pensée et qu’insuffle l’Esprit du monde –, mais il y a aussi l’histoire qui se réalise, qui avance, et souvent les hommes n’en prennent pas conscience. L’histoire se réalise par eux, avec eux et ils en sont les acteurs, mais tous s’opère à leur insu. En clair, ils font l’histoire sans penser que c’est eux qui la font.

Et dans ce qui se joue aujourd’hui dans les crises, c’est un combat, un même combat, que le peuple soit algérien, soudanais, hongkongais ou russe, c’est toujours la même pensée qui veut se libérer du diktat d’une pensée actuelle qui ne veut pas aller à l’avant. Le monde est en mouvement, les peuples changent, leur mentalité aussi, donc ce n’est pas la faute aux peuples qui changent, mais la faute au progrès qui les fait changer, qui leur fait entrevoir d’autres horizons jusque-là inconnus. La faute aussi à l’histoire qui avance.

Les démocraties occidentales ont-ils voulu être démocratiques ? Non, la démocratie s’est imposée d’elle-même aux peuples occidentaux. Pourquoi les pays d’Europe, les Américains sont démocratiques ? Le sont-ils d’eux-mêmes ? Non, ils ne le sont pas d’eux-mêmes, c’est l’évolution de leurs pensées que l’Esprit du monde leur a insufflé. Ils sont devenus démocratiques parce qu’ils se devaient de l’être. Une loi de la nature de l’histoire qui avance. L’histoire n’est pas figée, et la démocratie n’est encore qu’un stade de l’histoire de l’humanité, d’autres stades historiques attendent l’humanité où le stade démocratique n’aura été qu’un stade parmi les stades et donc appelé à être dépassé.

Et c’est cela qui n’est pas compris par les gouvernants qui ne savent qu’ils ne sont ou qu’ils n’ont été qu’une destinée et que le devenir du monde va dépasser. Prenons le peuple algérien. Qui a pensé qu’un jour, il se réveillerait un certain jour de février 2019, le 22 de ce mois ? Le peuple algérien l’a-t-il pensé ? On a avancé que ce sont les réseaux sociaux qui en ont été à l’origine ? Mais ces réseaux sociaux ne pouvaient être Dieu, le maître du monde. Ce ne sont que des réseaux sociaux, certes ils sont très puissants, mais on ne peut penser que ce sont eux qui ont fait marcher tout un peuple. Car si c’était ainsi, alors on dira que l’humanité est en danger, et le progrès la guette et qu’un jour elle sera gouvernée par la technologie, et dès lors elle perdra son humanité.

Non, ce n’est pas la technologie qui commande les hommes, ce sont les hommes et leurs pensées qui « fabriquent » la technologie, et leurs pensées relèvent de l’Esprit du monde. Dès lors que la technologie relève de l’homme et de l’Esprit du monde et donc un progrès essentiel qui lie les peuples, dès lors c’est l’Esprit du monde qui a mû l’ensemble des pensées d’une grande partie du peuple algérien à marcher dans toutes les villes d’Algérie et à scander ses revendications pour la dignité, le respect de soi et d’une gouvernance meilleure.

Il est évident que rien ne vient facilement parce que le facile ne peut apporter la plénitude à un peuple. Et l’Esprit du monde n’apporte rien que ce qui est gagné par la persévérance, l’ardeur dans ses revendications, l’esprit pacifique, et surtout être à la hauteur des enjeux auxquels est confronté l’Algérie. L’Algérie n’est pas un petit pays, beaucoup de pays suivent, attendent ce qu’apportera l’Algérie à l’humanité. Tout peuple apprend d’un autre peuple. D’autant plus que l’Algérie fait partie de ce « autre monde », qui n’a donc pas les mêmes avancées économiques et technologiques que ceux comme les pays occidentaux qui y sont déjà dans un devenir avancé.

Ce regard métaphysique peut-il nous dire davantage sur le mouvement contestataire qu’est le Hirak algérien ? Évidemment, oui. Puisque deux éléments essentiels venant de la pensée du peuple algérien qui a marché a été d’abord le « pacifisme » et un « haut degré de civisme » dans les marches. A voir chaque fin des marches, une escouade de bénévoles qui nettoient les rues. Le deuxième tout aussi majeur « Djeich, Chaab, Khawa, Khawa », signifiant « Armée, Peuple, frères, frères ». « Qu’est-ce qu’une armée si elle n’est pas une armée d’un peuple ? Qu’est-ce un peuple s’il n’a pas une armée qui le défende ». Donc l’ANP et le peuple algérien sont d’une même essence qui s’appelle l’Algérie, une nation une et indivisible.

Ici le peuple est un acteur de poids et il est mû par son libre-arbitre laquelle est sous-tendue par une pensée qui revendique un état de droit, un pays civil et non un pays militaire, un régime démocratique avec égalité de chances pour tous les Algériens. Donc une revendication tout à fait naturelle et qui ne surprend personne sauf si on se réfère que le peuple algérien n’a pas par le passé revendiqué haut et fort ce qu’il revendique aujourd’hui.

Mais est-ce qu’un peuple peut aller plus vite qu’il ne court, plus vite qu’il ne pense ? Non, la pensée aujourd’hui s’est imposée, c’est nouveau, et elle vient de la Pensée du monde. Donc un processus tout naturel de que le peuple algérien demande aujourd’hui. Et qu’en est-il du pouvoir algérien ? On ne peut oublier que les hommes du pouvoir font partie intégrante du peuple algérien, certes ils gouvernent mais ils demeurent qu’ils sont à l’écoute de ce peuple qui les a surpris. Eux aussi ont un libre arbitre et une pensée qui vient de l’Esprit du monde, et donc des humains algériens. Accepteront-ils de répondre aux revendications du peuple ? Et ce peuple qui demande que tout le système qui gouverne s’en aille. Il est évident que le pouvoir, même sous la pression populaire, va tout faire pour se maintenir, et c’est normal. Quel est le pouvoir qui va abdiquer et offrir sur un plateau au peuple les clés de la maison « Algérie » ?

Mais la pression populaire est pacifique et surtout annonce que l’armée et le peuple sont frères, donc pas de scénarios à la syrienne, libyenne ou autre. Impossible tels scénarios, et donc à exclure. Et on le sent même par ces presque six mois de marche, chaque vendredi, malgré la chaleur de l’été, malgré le Ramadan, malgré la saison estivale, le peuple algérien n’a pas changé dans son combat. La seule explication est Dieu, Allah le Tout Puissant qui est avec le peuple algérien. Et c’est la raison pour laquelle le pouvoir algérien est sensible à cette force du peuple. Et il essaie de calmer, d’assainir le climat, de combattre la corruption, et tant de décisions auxquelles le peuple a été sensible. Et le peuple sait aussi que tout ce qui s’est opéré par le pouvoir la lutte contre la corruption, les incarcérations de personnalités du pouvoir, d’hommes hauts placés le doit au Hirak, aux marches populaires depuis cinq mois et demi, et ce dans toutes les villes algériennes. Un mouvement qui a fasciné, marqué les peuples du monde.

La question qui se pose : Qu’en sera-t-il du Hirak algérien dans les mois à venir ? La première réponse est qu’il ne faiblira pas. Pourquoi cinq mois ou dix mois, le peuple algérien ne changera pas parce qu’au fond ce n’est pas lui qui marche même si c’est lui qui marche. C’est l’histoire de l’Algérie qui marche selon un ordre métaphysique qui régit le monde, et pas seulement l’Algérie mais tous les peuples de la Terre. Le pouvoir va-t-il changer ? Il changera, il fait partie du processus qui se joue dans ce tournant de l’histoire algérienne. Évidemment, il restera à l’histoire du peuple algérien et de l’Esprit du monde qui décidera en dernier ressort de la marche du temps de l’Algérie. Mais l’Algérie avancera et cela nécessairement parce qu’en fait c’est la Pensée de l’Esprit du monde qui a ordonné dans l’esprit des Algériens d’avancer. Et l’Algérie réussira, toute avancée difficile sera rémunérée, un peu comme un labeur d’un peuple qui mérite un salaire. Ce sera un salaire de la dignité, de la reconnaissance, de la compréhension, du mûrissement, de la sagesse. L’Algérie saura s’en sortir la tête haute de cette crise surtout que le peuple algérien est appelé à affronter une économie qui n’est pas au beau fixe avec la chute, année après année, des réserves de change et du faible cours du prix du baril de pétrole. Et ce sont ces facteurs qui vont obligatoirement aider aussi à résoudre la crise.

Mais ce qu’on ne doit pas oublier, c’est que l’Algérie, après ce Hirak, va changer et beaucoup changer. Et elle doit changer en bien parce que les années à venir sur le plan économique vraisemblablement ne seront pas positives. Le prix du pétrole à 100 dollars, à 120 dollars ne reviendra plus à moins d’une guerre... nucléaire au Moyen-Orient qu’il ne faut pas souhaiter aux peuples frères. Tous les peuples sont frères parce qu’ils relèvent tous de l’Esprit du monde qui les a créés.

 

  1. Bref regard métaphysique sur les crises en France (Gilets jaunes), le Soudan et Hong Kong

 Si nous prenons, par exemple, l’Occident et comparons ce qui s’est passé, au vu de plusieurs mouvements qui se sont développés, comme les indignés et surtout les « Gilets jaunes » en France, et qui n’ont pu aller plus que nécessaire. Non pas que ce sont des mouvements marginaux et que leurs peuples n’ont pas suivi, et pourquoi ? Si le peuple français n’a pas réagi, c’est tout simplement que le niveau de vie est plus que satisfaisant au regard des autres pays d’Afrique ou des pays du Proche et du Moyen-Orient et d’Asie centrale où ce sont des zones très instables et où le niveau de vie n’est guère comparable à celui de la France et de l’Europe. Certes, il y a eu la crise économique en 2008, mais elle a été vite dépassée grâce aux quantitative easing de la Banque centrale européenne. Pour cause, la Grèce qui a été la plus touchée économiquement et financièrement, et malgré les politiques d’austérité, elle s’est rétablie aujourd’hui. Et il n’y a pas eu dans ce pays un mouvement de « gilets jaunes ». Et il semble que le mouvement des « indignés » et des « gilets jaunes » sont des mouvements contestataires de pays riches.

Mais il demeure cependant que si la couverture sociale qui est très importante en Europe, et partout en Occident, et les aides financières et matérielles de toutes sortes pour aider les plus démunis et ceux touchés par le chômage, viendrait à diminuer, ces mouvements contestataires constitueraient néanmoins des avertissements sérieux à ceux qui les gouvernent. Si les peuples occidentaux n’ont certes pas suivi les mouvements contestataires, cela ne signifie pas que les régimes démocratiques sont protégés, et constituent une fin en soi, surtout avec les inégalités qui sont criantes entre riches et pauvres.

Des problèmes qui restent irrésolus tels le Brexit qui reste pendant, les flux d’immigrés africains, y compris sud-américains pour les États-Unis, qui ne tarissent pas et enfin la dépopulation, un problème complexe et latent pour l’Europe. Par conséquent, l’Occident lui aussi est en mutation, et que lui aussi subi ce devenir qui ne signifie qu’il est à l’abri des crises économiques, politiques et autres. Surtout que les grandes nations démographiques, dans quelques décennies vont les dépasser économiquement et que ce sont eux qui deviendront le moteur mondial. En clair, ce ne sont pas leurs monnaies, c’est-à-dire le dollar, l’euro, la livre sterling ou le yen qui seront les premières monnaies mondiales, et donc les plus demandées.

Si l’Europe et les États-Unis perdent la suprématie sur le plan monétaire, à l’échelle mondiale, ils ne pourront plus répercuter leurs déficits publics et courants sur le reste du monde. Tout déficit public négatif comme aujourd’hui permis autour de 2 % ou des déficits commerciaux avec les pays du reste du monde, l’Occident sera alors obligé de les financer en augmentant les impôts. Le sauvetage par les politiques monétaires non conventionnelles ne pourra plus être opéré par la Banques centrales sinon au détriment du pouvoir d’achat des peuples occidentaux. Ce qui provoquera la paupérisation rampante de l’Occident. Ce qui explique, aujourd’hui, la montée des populismes, les mouvements contestataires même faibles et la politique protectionniste du président américain Donald Trump envers la Chine qui enregistrent des excédents commerciaux considérables, année après année, avec les États-Unis.

Évidemment, ici, on n’a pas besoin de parler de libre-arbitre, de pensée et d’Esprit qui gouverne le monde. Le processus y est implicite en Europe et aux États-Unis puisque l’évolution du monde, elle se fait aussi, d’une certaine façon, au détriment de l’Occident. Et cela ressort de la marche du monde actuelle vers un réajustement de la répartition des richesses mondiales qui ne va pas se faire selon les plans occidentaux mais selon les plans qui relèvent des « Nécessités » de l’histoire. Et qu’entend-on par « Nécessités » de l’histoire ? Cela est évident pour celui qui croit ou non, peu importe les deux pensent la pensée qui ne leur appartient pas en propre, on entend par « Nécessités » de l’histoire, l’Esprit du monde, Dieu, Allah le Tout Puissant.

Ceci étant, parlons de la crise au Soudan. Qu’en est-il ? On peut dire que c’est pratiquement la même situation que vit le peuple algérien. Sauf que c’est un pays qui a beaucoup souffert, de plus, il a subi une partition de son territoire. Donc, à l’instar de l’Algérie, l’Esprit du monde est omniprésent dans toutes décisions entre les gouvernants et l’opposition. Et ces deux peuples qui avancent, un au Nord et l’autre au Sud-Est de l’Afrique, sont appelés à devenir l’exemple pour les autres peuples.

Enfin la crise de Hong Kong, qu’en est-il ? Tout d’abord les militants prodémocratie qui manifestent depuis deux mois vont-ils arrivés à leur but ? Il faut rappeler que tout a commencé, le 9 juin 2019, avec le projet de loi controversé qui devait permettre d’autoriser les extraditions vers la Chine. Le texte a depuis été suspendu, mais le mouvement s’est élargi à des revendications en matière de démocratie et à la dénonciation d’un recul des libertés à Hongkong alors que de nombreux habitants ont le sentiment que Pékin durcit son emprise sur le territoire.

Et surtout la grève générale le 5 août 2019, à Hong Kong, est venue démontrer aux autorités chinoises que, deux mois après le début du mouvement, la contestation est populaire. Dès lors comment vont évoluer dans ce bras de fer entre les contestataires hongkongais et le gouvernement de Hong Kong aligné au pouvoir de Pékin ?

Il est évident pour la Chine que, depuis son ascension fulgurante dans les années 2000 et 2010, sur le plan économique, se pose un enjeu central pour ainsi dire vital de laisser deux territoires, Hong Kong et Taïwan, non encore sous sa coupe. Aussi le projet de loi d’extradition vers la Chine constitue en fait un moyen pour accélérer le processus d’intégration de Hong Kong à la Chine. Or, en vertu du principe « Un pays, deux systèmes », Hong Kong jouit jusqu'en 2047 de libertés qui sont « inconnues » dans la Chine continentale. Donc le reste du pays. Mais de plus en plus de voix s'inquiètent de voir Pékin bafouer cet accord et accroître sa mainmise. Si le plan de mainmise sur Hong Kong réussit, c’est clair ce sera le tour de Taïwan.

Le plan paraît judicieux cependant il existe des résistances sérieuses à ce projet de loi. Peut-on penser que tout le combat de la population de Hong Kong qui lutte depuis des mois et certainement cela ne va pas s’arrêter sera vain ? Toute lutte a un sens si elle a la légitimité historique avec elle ? Et normalement débouchera sur quelque chose de positif. On peut reprocher à ce raisonnement que la contestation islamiste en Algérie, en Égypte et ailleurs n’a pas débouché et, par conséquent, la contestation hongkongaise risque aussi de ne pas déboucher et le pouvoir central chinois aura, à la fin, gain de cause. Son plan réussira.

Le problème est qu’en Chine, c’est un régime communiste et les libertés y sont inconnues. L’Union soviétique était aussi communiste mais elle a implosé au regard de l’histoire. On nous dira que c’est la crise économique des années 1980, l’affaiblissement dû à la guerre de l’URSS en Afghanistan. Les États-Unis ont eu aussi leur Afghanistan, deux fois, au Vietnam puis en Afghanistan mais n’ont pas implosé.

Aussi faut-il souligner que si l’Union soviétique s’est implosé ce n’est pas parce que c’est la crise économique ou la guerre en Afghanistan qui l’a fait imploser, mais le système communiste qui servait de régime politique n’était pas fiable, ni viable en URSS. Un pays pouvait avoir la crise la plus horrible de son histoire, mais n’a à imploser que si les forces qui lient le système sont idéologiques n’ont pas résisté à l’érosion du temps.

Les États-Unis ont eu la plus grave crise de leur histoire en 1929, le taux de chômage est passé de 3 % avant 1929 à 19 % après 1929 et 25 % en 1933, avec 15 à 18 millions chômeurs. Et pourtant les États-Unis n’ont pas implosé.

Alors que presque tous les régimes communistes ou socialistes que ce soit en URSS, en Europe orientale et centrale, en Afrique (Algérie, Égypte...) ont cessé d’exister. Il ne reste aujourd’hui que cinq pays : la Chine, la Corée du Nord, le Vietnam, le Laos et Cuba. Mais le pays le plus important est la Chine. Aussi peut-on dire que l’enjeu est extrêmement difficile pour la Chine. La situation géopolitique de la Chine communiste n’a pas été posée au hasard par l’Esprit du monde. Bien au contraire, quatre démocraties, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan et Hong Kong l’entourent. Sans compter que les « manifestations de la place Tian'anmen  », d’avril-juin 1991, contre la corruption et revendiquant un régime démocratique sont encore présentes à l’esprit des Chinois et du monde.

Donc comment va se régler cette crise de Hong Kong ? Cela dépendra de l’histoire des hommes et de l’Esprit du monde. L’homme comme les peuples sont menants et en même temps menés par l’Esprit du Temps qui n’appartient au final qu’à Dieu, à Allah le Tout Puissant par Lequel existent tous les hommes, tous les humains sur cette Terre magique, habitable et réservée aux humains par la Grâce de Dieu. Et c’est ce que l’on doit comprendre. Et une chose est certaine, c’est que le monde avancera toujours positivement malgré les guerres, malgré les crises, qui du reste sont le moteur de l’histoire, sont celles qui rebattront l’histoire de l’humanité parce que c’est « voulu », c’est « nécessaire ». Les générations se régénèreront en d’autres générations et le progrès du monde ne s’arrêtera pas parce qu’il est infini. Et la Pensée du monde sans fin.

 

Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective

 

Notes  :

1. « Un jeu vidéo contrôlé par l'esprit », par news.yahoo. Le 31 juillet 2019
https://fr.news.yahoo.com/un-jeu-vid%C3%A9o-contr%C3%B4l%C3%A9-par-174122495.html

2. « Cerveau : la prise de décision prédite avec 11 secondes d'avance », par Futura-Sciences. Le 13 mars 2019

https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/cerveau-cerveau-prise-decision-predite-11-secondes-avance-75329/

3. « Le gai savoir  », par Friedrich Nietzsche. Traduit par Henri Albert. Edition électronique (EPUB)


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