L’imbécilité est-elle une partie intégrante de l’intelligence humaine

par ddacoudre
vendredi 11 octobre 2013

Dans un monde où il n'y a jamais eu autant de monnaie disponible autant de richesse, autant de milliardaires, comment dans une civilisation qui n'a pas son pareil dans l'histoire humaine, l'on peut être en crise ? L'imbécilité est telle de nos jours qu'elle est un critère d’intelligence.

Voilà 35 ans que nous menons des politiques d'austérités et de rigueurs pour aider à l'investissement productif et préserver l'emploi. Cela a débuté avec la démission de Chirac en 1976 et la première nomination de R. Barre. Exception faite d'une relance malencontreuse sous le premier septennat "Mitterrandien" nous vivons dans des crises permanentes pour le bon peuple, tandis que les financiers et d'autres s'enrichissent « éhontément ».

A tout bon socialiste il conviendrait de réguler cette dérive capitalistique, voire faire front et porter la "révolution" dans les Etats qui exploitent leurs citoyens pour être les plus compétitifs. De ce fait, ils rendent le Bien Être légitime auquel nos savoirs, notre travail, nos technologies et nos luttes sociales nous ont amené, « comptablement » trop coûteux et inacceptables. Au point qu'il faut que les pays développés renoncent à leur Bien Être que financent les dites charges, ou l’endettement d’où le slogan "vivre au dessus de ces moyens", qui remonte à Barre, pour s'aligner sur ceux qui n’ont pas eu le même développement « géo historique » que l’occident.

 

Tous les cinq ans nous avons droit aux mêmes slogans

De plus les élites que nous avons instruites dans nos écoles, nourries au sein de la République se parent de l’immoralité présumé de l’économie pour justifier sans honte l’austérité et la rigueur qu’ils imposent au bon peuple, arguant que ce sont les riches qui créaient des emplois par l’investissement.

35 ans que cela est démenti par la réalité, ce n’est pas un jour, pas une semaine un mois, 35 années, mais personne n’en à cure ou l’on a l’esprit bouché ou l’on est imbécile. Et tous les cinq ans nous avons droit aux mêmes slogans des candidats, tous pour l’investissement productif pour la lutte contre le chômage. Sans rire depuis le temps, il faut tout de même être imbécile pour reconduire ceux qui nous promettent la solution au prix d’une constante rigueur et austérité, dont seule une frange de riches bénéficie plus amplement que le reste de la population, même si les français ont acquis du patrimoine, même si la misère a reculé, il en demeure des fractures, une sociale et une intellectuelle

 

La réforme des retraites, ce parfait exemple

Avec la réforme des retraites nous sommes dans le droit fil de cette imbécilité, pire elle se pare d’un argument de mauvaise foi totalement contre-nature, nous vivons plus longtemps nous devons travailler plus longtemps. Toute son existence l’homme ou l’humain l’a passé à rechercher s’il pouvait faire travailler un autre à sa place (animaux ou esclaves). Contraint de s’atteler au travail (la contrainte volontaire) il n’a de cesse de chercher des solutions pour y substituer des machines qui le soulage, et augmente son espérance de vie. C’est donc l’inverse, c’est parce que l’humain a recherché en permanence à se soustraire au travail et aux affres qu’il engendrait que nous avons progressé. (Pardonnez-moi le raccourci car c’est un peu plus compliqué compte tenu de la place sociale du travail). En fait nous posons mal la question ce que nous recherchons ce n’est pas un travail mais une source de revenu qui donne accès à l’autonomie économique qui nous permet d’acquérir les biens et services que nous réalisons par une activité travail. Ce n’est pas la même chose.

Cela ne retire en rien la place vitale du travail, mais pose la problématique du sens de l’existence si le travail n’est plus la seule nécessité existentielle. Mais surtout ce qui nous occupe, quelles nouvelles sources de revenu pour compléter celle devenue insuffisante du travail dans sa répartition au sein de la population dans une société d’organisation économique capitaliste.

L’évolution de l’économie dans le monde et nos moyens de productions imposent d’avoir cette réflexion, il semble que l’intelligence ne soit pas de s’interroger, mais de choisir la formule la plus imbécile, « on vit plus longtemps travaillons plus ».

 

Nous avons dans nos économies très automatisées plus de main d’œuvre qu’il n’en faut

Ce n’est pas qu'il n’y a pas du travail pour tous, c’est que nous n’avons pas besoin du travail de tous pour produire ce que nous désirons, ce n’est pas la même chose, ni ça ne conduit pas au même genre d’interrogations. Si depuis 35 ans nous nous étions posé la problématique sous cet angle peut-être aurions-nous eu d’autres possibilités à explorer que de rouler sur cette autoroute du désastre qu’est la pensé unique. http://ddacoudre.over-blog.com/article-l-autoroute-du-desastre-113203819.html

Mais si nous voulons donner du travail à tous c’est simple, comme au temps des Canuts il suffit de casser les machines et nous manquerons de mains-d’œuvre.

Ainsi 35 ans après nous en sommes encore aux mêmes thèmes et ils génèrent leurs effets néfastes, car si je chambre un peu les citoyens ils ont conscience de cette durée qui se manifeste politiquement dans les votes (abstentions blancs) mais plus insidieusement par des stratégies et des choix fascisants.
Notre société, ne manque ni de "capabilité", ni de savoirs, ni de technologies, ni de main d'œuvre, ni de capacité de compenser les matériaux en voie d'extinction, ni de quoi nourrir l'humanité, elle n'a pas besoin du travail de tous, la robotique pallie largement au travail humain. Alors où est la difficulté. Peut-être dans nos têtes, incapables de nous réformer pour incorporer dans nos existences toutes ces merveilles de facilité que nous avons créés sur l'empilement des savoirs siècles après siècles.
Toutes les majorités, tous les gouvernements et notre président aujourd'hui avec sa majorité soutiennent l'investissement, dois-je vous rappeler les déclarations de chacun. Rien n'y fait, rien depuis 35 ans à une embellie près sous le septennat "Mitterrandien".
Les gouvernements successifs ont passé leur temps en programme d’amenuisement des prélèvements obligatoires qui ne sont que la source des chiffres d'affaires des entreprises qui vivent sur l'hédonisme de notre société. Ils en ont appelé comme notre président à devenir compétitif, sans jamais dire que pour atteindre ce résultat ce que qui est envisagé c'est la diminution des salaires et des avantages sociaux qui sont le chiffre d'affaire de ceux qui retirent leurs dividendes de la croissance. Même nous en reviendrons à Germinal que cela ne nous sauverait pas.

L'évolution de cet après guerre et sans précédant dans l'humanité et nous la gérons avec des bagages culturels des siècles passés seulement actualisés aux technologies comme celles des communicants qui ne vendent que des mirages et des affiches publicitaires.


Croyez vous que depuis 35 ans ce sont des incapables qui ont dirigé l'état et les entreprises. C'est notre élite et tout cela pourquoi, pour refuser d'admettre que l'organisation Capitaliste du travail n'est plus adapté à l'évolution des Savoirs et technologies disponibles, il en restreint même les potentialités, en s'accaparant tout ce qui est seulement monnayable.


Aux siècles derniers des hommes qui formaient l'élite ont suivi le scientisme raciste qui était la pensée dominante dans l'occident, aujourd'hui nous suivons celle de la loi du marché et réduisons l'existence à une comptabilisation.

Nous avons les cerveaux vides de toutes innovations sociétales, (si ce n'est régresser au nom de faux prétextes comme celui de travailler plus parce que l'on vit plus longtemps alors que nous n'avons pas besoin du travail de tous). Nous avons par la pensée unique tari le débat d'idées nous ne pouvons donc pas en avoir. L’on ne peut tenir compte de ce que l’on ignore. Nous avons donc dans ce siècle l’obligation d’emmagasiner des Savoirs et de nous ouvrir à la diversité pour donner à nos cerveaux de la matière à malaxer pour être créatifs et innovants.

Ce n’est pas ce que nous faisons. Il en découle inévitablement des peurs devant un monde complexe dont les moyens de communication font circuler les hommes et les choses qui deviennent incompréhensible aux ignorants et aux peureux. Alors devant les difficultés que cela génèrent ils n’ont d’autres ressources que le repli et l’exclusion, et au lieu de remettre en cause ce qui les aliène, l’organisation Capitaliste, ils rejettent ce qui est leur « liberté » le libéralisme.

Cela conduit au développement d’un ennemi fatal qui est le Fascisme.

C’est ce qui ressort d’une enquête réalisé par le CEVIPOF en janvier 2013 qu’il intitule les nouvelles fractures. http://www.cevipof.com/fr/france-2013-les-nouvelles-fractures.

Contrairement à une image d’Epinal le fasciste n’est pas un méchant monsieur que l’on reconnait, c’est monsieur tout le monde dans toutes les classes sociales avec une prédilection pour les ignorants et les plus âgés. L’on n’est pas fasciste par intuition ou parce que l’autre a fait de ce qualificatif une insulte, alors que sans le savoir il véhicule des choix et une opinion qui le sont.

Des critères objectifs existent et ont été avancés à la suite de l’étude du développement du fascisme dans le monde après la deuxième guerre mondiale. Un des spécialistes en était Robert Paxon.

Les plus connus sont la recherche d’un chef autoritaire, l’anti libéralisme, l’anti parlementarisme (tous corrompus) la désignation et la stigmatisation d’un ennemi de l’intérieur qu’il soit politique ou communautariste, le nationalisme qui engendre le repli sur soi, une forme de brutalité par une volonté de contrôle des individus, et plus généralement il s’oppose à l’humanisme.

L'opinion glisse inexorablement vers la "fascisation"

Pour ceux qui s’intéressent à l'opinion des Français nous savons depuis longtemps que l'évolution de cette opinion glisse inexorablement vers la "fascisation". La dernière étude du cevipof de janvier le confirme et j’ai retenu trois des critères essentiels qui y conduisent :

  1. Les Français se cherchent un chef pour rétablir l'autorité 87%, le plus haut score est au FN, UMP, FG, respectivement 97%, 98%,et 74% le plus petit score et au PS avec 70% ; ceci s'oppose de fait naturellement au régime parlementaire, dont nous avons fait le wagon de traîne en faisant suivre l'élection du président de celle du parlement. Il n'y a donc rien de surprenant dans cette évolution.
  2. La méfiance, la mondialisation et le replie sur soi, des valeurs inverses au libéralisme (à ne pas confondre avec le capitalisme) recueillent 78, 61 et 58%. Les meilleurs scores se trouvant chez le FN 95,82, 92%, puis l'UMP 78, 49, 53% et le FG 75, 73 et 61%.
  3. Enfin, l'ennemi de l'intérieur, il y en a deux :

Nous avons là les trois critères qui vont peser dans le débat des municipales, comme les prémisses de l’affaire récente des Roms, et dont l’on comprend que Valls sur la base des l’indications de cette étude se place pour 2017, tout comme Fillon qui y pense aussi a conscience de cette évolution et se trouve hésitant entre enfourcher ses critères pour avoir une chance d’être élu ou rester le social démocrate de droite qu’il est.

Sur ces thèmes le PS a tout à perdre, et comme il ne peut rien gagner sur le champ économique il y a fort à parier qu'il sera le grand battu de ces élections.

Mélenchon a une partie de son électorat qui est "populiste", car favorable à ces thématiques, mais en tout état de cause il a intérêt à offrir une alternative au FN, ce qui n'est pas acquis.

Il y a peu de chance que l’opinion des français change, elle devrait même s’amplifier dans cette voie.

Nous vivons dans des mondes imaginaires, parce qu’ils sont imaginaires avec toutes leurs souffrances et joies, nous pouvons en changer, parce qu’ils sont imaginaires nous avons des possibilités quasi infinis de dérouler d’autres existences, mais dans notre vieux continent habitué à ses scléroses n’érige que des autoroutes du désastre par ces citoyens les plus instruits que soutiennent les plus ignorants.

En conclusions, l’imbécilité doit être une partie intégrante de l’intelligence humaine et je ne préfère pas savoir où je l’ai été !

http://ddacoudre.over-blog.com/pages/le-capitalometre-8441227.html
http://ddacoudre.over-blog.com/article-le-joule-pour-corriger-le-libertarianisme-qui-cache-des-seigneuries-entrepreneuriales-
114768419.html
http://ddacoudre.over-blog.com/pages/remunerer-les-hommes-pour-apprendre-7538257.html

 


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