L’impossible choix ou choix de l’impossible 

par Elliot
samedi 24 septembre 2016

Si l’on en croit les sondages et pourquoi ne pas leur accorder quelque crédit surtout quand ils ont aussi pour fonction à peine déguisée d’enclencher une dynamique, Sarkozy serait en passe de prendre la mesure de Juppé lors des primaires de la Droite.

Bien aidé il est vrai par la Droite socialiste qui fait tout pour donner du corps à la candidature de l’ancien président et espère ainsi bénéficier dans l’opinion d’un effet supposé de répulsion qui lui permettrait de se qualifier in extremis et de profiter ainsi d’un enchaînement miraculeux de circonstances.

Sarkozy, champion de la Droite, condition sans doute nécessaire mais qui ne sera à mon humble avis pas suffisante pour sauver le soldat Hollande ou son substitut d’un naufrage annoncé !

On aurait alors un second tour des Présidentielles Sarkozy / Le Pen.

 

Ces temps-ci, Marine Le Pen est au demeurant étonnamment sereine, presque zen, elle se contente de surfer mezzo voce sur les peurs et laisse à Sarkozy le soin de souffler sur les braises pour entretenir le feu.

Elle se met sans doute en harmonie avec son slogan de pré-campagne « la France apaisée « et se fait applaudir par des salles étonnamment paisibles même si, de temps en temps, chassez le naturel ! quelques éructations malvenues rappellent aux nostalgiques les temps anciens.

Donc on risque d’avoir face à face la fille de son père parlant au nom du peuple, rien moins ! et un excité tonitruant, la bave aux lèvres, secoué de tics comme un dictateur d’opérette, juché sur ses talonnettes comme un Goebbels d’arrière-boutique dont les vociférations voudraient rameuter les fonds de tiroir de l’électorat d’Extrême-droite et les rallier à son panache vert-de-gris.

Alors pour le citoyen lambda en état de sidération, accablé par le quinquennat de Hollande, le choix sera sinon cornélien ( car il n’est pas tenu de trancher et peut se réfugier dans le confort de l’abstention ) du moins difficile.

Aujourd’hui, n’était-ce son passé et la tradition paternelle qu’elle traîne derrière soi, Marine Le Pen apparaîtrait presque à la gauche de Sarkozy qui espère retrouver la prospérité de l’impunité sinon la postérité en touillant les thèmes popularisés par l’Extrême-droite.

Il n’est jusqu’à cette fiction des ancêtres gaulois qui n’était plus que l’apanage folklorique de quelques groupuscules identitaires que le fossoyeur de la Libye et grand producteur de déracinés ne récupère dans des envolées qu’il croit lyriques et qui ne sont que grotesques pitreries d’un personnage qui se gargarise de son inculture devant des troupes fanatisées à qui on ferait avaler n’importe quelles sornettes pour peu qu’elles eussent le clinquant du toc : à ce stade, la dérive devient du délire et la débilité portée à un tel point d’incandescence sidère même les cerveaux les plus blasés.

Il faut le voir électriser les salles de sous-préfectures dont le sous-préfet est parti aux champs pour échapper à ses postillons, il faut voir l’air extatique des rombières emperlousées et les mines compassées de leurs compagnons en proie aux tourments d’une vessie récalcitrante et irrespectueuse du discours sarkoziste, mais soyons objectifs pour ce que cela coûte ! il y a bien aussi quelques jeunes écervelés rameutés des beaux quartiers qui, les yeux écarquillés et la bouche en cœur, boivent la parole du chef.

La pire des incongruités n’est d’ailleurs pas tant dans les briques de sottises produites par sa logorrhée verbale et digérées par se partisans qui ne manquent certes pas d’estomac mais bien dans le retour de Sarkozy, toute honte bue, sur le devant de la scène.

 

Comment notre malheureux citoyen encore attaché aux valeurs humanistes pourrait-il choisir entre la peste et le choléra, entre une Droite que Sarkozy aurait mise en marge sinon au ban de l’idéal républicain et une Marine Le Pen dont on ne peut rien espérer de bon mais qui aura probablement contenu le temps d’une campagne la chaudron dans lequel bouillent tant de rancœurs, de frustrations, de haines racistes ou xénophobes et qui lui explosera à la figure en cas de victoire.

 

L’insoluble problème, c’est qu’on n’est pas non plus sûr qu’avec un Sarkozy la cocotte-minute restera sous contrôle.

Aussi bien suis-je dans l’attente avec une impatience teintée de curiosité des contorsions sémantiques, l’imagination au pouvoir ! qui nous expliqueront à Gauche que Sarkozy est un moindre mal que Marine Le Pen !

On vous le disait : le choix est impossible.

 

Aussi bien pour échapper à cet affreux dilemme doit-on espérer un sursaut républicain du peuple de Droite qui fasse mentir sa réputation de Droite la plus bête du monde.

En choisissant n’importe qui sauf Sarkozy.


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