L’intelligence en question

L’intelligence résulte de la conjonction de deux aspects de la conscience.

L’homme possède la première clef depuis des éons de temps : il a pris conscience de sa « corporéité » individuelle. Je sais que je suis moi, ici et maintenant, au milieu de tout ce qui existe à l’extérieur  qui n’est pas moi…...

C’est ce premier aspect qui est la base, le support du deuxième : celui qui pousse l’homme à utiliser tout ce qui existe autour de lui pour réaliser ses desseins. Cette mise en œuvre consciente, plus ou moins puissante et plus ou moins rapide, détermine le degré d’intelligence atteint par l’individu.

 Les choses sont limpides dans le monde physique. Si je veux réaliser quelque chose je cherche les outils adéquats : Pour scier du bois il me faut une scie, pour enfoncer un clou j’ai besoin d’un marteau…..

 Dans l’invisible, les choses se compliquent singulièrement. Pour faire passer mon rêve, (qui existe seulement pour le moment dans l’invisible), dans le visible, les outils sont eux aussi dans l’invisible et je dois les maîtriser. Si je veux réussir un examen, je vais devoir me plier à une discipline, je vais devoir exercer mes facultés de compréhension, de mémoire ; je vais devoir accepter de passer du temps à ces efforts, ma détermination doit être grande, je ne dois pas me laisser abattre par les difficultés du chemin qui mène au succès, sinon, mon rêve inachevé et informe m’accompagnera de sa présence encombrante et ténébreuse.

La capacité de réalisation sur le plan physique des projets d’un individu ne détermine pas seulement son intelligence mais aussi et surtout la puissance de sa personnalité. L’intelligence ne sert à rien si elle reste dans l’invisible. L’individu peut se dire : « Je sais ce que je devrai faire pour réussir mais je recule devant les efforts à accomplir. »

Ce sont des qualités humaines universellement reconnues comme telles qui permettent la réalisation des rêves et une vie plus accomplie. L’action est la joie de l’âme.

L’intelligence est universelle. Rares sont les êtres rétrogrades qui n’ont pas acquis les rudiments du deuxième aspect de la conscience. Cependant seule une fraction d’entre les hommes réalisera ses rêves par manque de développement des qualités humaines nécessaires, jugées accessoires par un esprit superficiel.

La chose la plus importante au monde est l’éducation. La chose la plus pernicieuse est une éducation tronquée qui conditionne subtilement l’homme pour le détourner de son développement personnel, faisant ainsi de lui un être manipulable au service d’idées ou de desseins qui lui sont étrangers mais qu’il n’a plus la capacité de percer à jour.