L’Iran ne possédera jamais une bombe nucléaire même si elle en a tous les moyens !

par Laïd DOUANE
lundi 26 juin 2006

« Gel possible du nucléaire iranien ! » Un titre d’un article qui exprime une certaine attente inexplicable. C’est un blogueur à NOUVELOBS.COM | 23.06.06 | 12:29, qui l’a écrit en se félicitant : « Téhéran a laissé entendre qu’il pourrait renoncer à se doter de l’arme nucléaire au terme des négociations. » Notre blogueur s’est imaginé sorti de prison avant même d’y être entré !

L’Iran, a-t-il exprimé une seule fois, son intention de se doter de l’arme nucléaire pour y renoncer aujourd’hui ? Ou alors c’est le reflet d’une sensation occidentale qui, à chaque fois qu’il s’agit de l’Iran, rend aveugle ? Je ne sais pas pourquoi on laisse entendre que ce pays fait tout pour se doter de l’arme nucléaire, alors que lui-même ne l’a jamais signifié ! Si c’est pour appuyer le désir de transgression affiché par les USA à l’encontre du pouvoir iranien, la chose n’est plus aussi simple depuis l’avènement de l’Afghanistan puis celui de l’Irak ! En plus l’Iran n’est pas l’Irak et le risque que l’Amérique se brise le dos dans ce pays n’est plus à prouver.

En suivant le dossier iranien depuis le début, tout observateur peut constater que ce pays n’a jamais exprimé son intention de se doter de l’arme nucléaire. Celui qui connaît bien la pensée chiite sait avec certitude que le régime iranien n’ira jamais jusqu’à fabriquer une bombe nucléaire même s’il en a tous les moyens. Il peut néanmoins, en transférer le savoir vers des destinations incertaines aux yeux des USA. Rares ceux qui prendront ce que je dis au sérieux, et pourtant, c’est dans la culture iranienne. Seulement, les Iraniens n’iront pas jusqu’à jurer qu’ils ne la fabriqueront pas. Ils continueront à ne pas se prononcer clairement à ce sujet, jusqu’à ce que le grand prix s’ensuive ! C’est-à-dire jusqu’à ce qu’elle réussisse à soustraire d’importantes concessions. Surtout que, le monde entier leur reconnaisse le droit à la technologie nucléaire et que ce discours intransigeant rapporte beaucoup au peuple et au régime iraniens.

En effet, l’Iran "considère la suspension de l’enrichissement d’uranium, non comme une condition préalable pour des discussions, mais dans le meilleur cas comme un résultat des discussions". Il accepterait, peut-être, de suspendre l’enrichissement de l’uranium, si ces pays de « deux poids deux mesures » lui garantissaient ses besoins en combustibles nucléaires pour faire fonctionner ses réacteurs ainsi que ceux qu’elle construirait éventuellement dans d’autres pays. C’est là que la négociation va trébucher. Et puis, ne serait-il pas logique de penser à l’avenir quand l’Iran aura à commercialiser l’énergie nucléaire et sera dans l’obligation de rendre disponible l’uranium enrichi pour ses clients ? C’est apparemment ce que les « grands » de taille, petits de cervelle et vieux de surcroît, craignent. On aimerait pas qu’un pays comme l’Iran profite de la donne pétrolière aujourd’hui, et continuera à profiter des rentrées de l’énergie nucléaire demain, quand le pétrole ne sera qu’une légende. Sinon, de quel droit interdit-on à l’Iran son droit à se doter de cette énergie durable, si elle arrivait à donner des garanties suffisantes qu’elle ne produira pas des armes nucléaires ?

Il n’appartient à personne, que ce soit à la troïka européenne (France, Grande-Bretagne, Allemagne) ou à n’importe quelle puissance de priver un pays souverain de n’importe quelle technologie, si elle peut prouver qu’elle ne menacera pas la paix dans le monde. Javad Vaeidi, chef adjoint du Conseil de sécurité national iranien, est dans ses droits quand il déclare à Vienne :"La négociation sans conditions préalables est le seul moyen d’arriver à un accord pacifique de la crise.. » Par ailleurs, l’Iran s’est montré un grand pays en acceptant d’étudier l’aberration internationale qui consiste à suspendre un droit reconnu. La réponse des Iraniens est, ma foi, plus mûre que les caprices de ces pays qui, en vieillissant, tombent dans l’enfantillage. "C’est une question très importante, nous entreprenons des considérations sérieuses. (...) Nous maximisons les chances pour la possibilité d’un succès de cette proposition", a expliqué le chef adjoint du Conseil de sécurité national iranien qui voyait dans « les incitations économiques et technologiques » des points positifs, ainsi que d’autres moins clairs. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, plus l’Allemagne, en proposant ces « incitations » que nous ne connaissons pas encore, se sont montrés ridicules devant l’opinion publique internationale. Car, en contre-partie, ils demandent de suspendre un droit normalement indiscutable. L’Iran, qui n’est pas dupe, saura se défendre, j’en suis certain. J’espère qu’elle saura convaincre l’opinion publique internationale de sa bonne foi quant à son refus de se doter d’ADM. En même temps, et c’est le souhait de tous les opprimés du globe, j’aimerais beaucoup que l’Iran résiste jusqu’au bout à la « règle du plus fort » pour montrer aux peuples qu’on peut être fort en restant dans ses droits. L’Iran doit savoir que ces grandes puissances ne sont pas en mesure de s’accorder sur ce point précis qui est l’enrichissement de l’uranium. Les USA sont dans une situation qui ne leur permet pas de s’aventurer dans le bourbier chiite ! Alors, bon courage à toi l’IRAN !

Laïd DOUANE


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