L’offensive révisionniste globale

par Alexandre Latsa
mardi 15 décembre 2009

« Pour moi il est évident qu’à la veille du 65ième anniversaire de la seconde guerre mondiale, la France, la Russie, les Etats-Unis et la Grande Bretagne devront travailler beaucoup pour préserver la vérité historique et assurer le maintien des valeurs démocratiques et des libertés fondamentales. 
Bien sur nous savons qu’en Europe dans bien des parlements, il y a des Russophobes qui voudraient réviser et retourner à 180° nos appréciations historiques, et ca nous ne pouvons pas l’accepter ».

Vassili Likhatchev, vice-président du Comité des affaires internationales du Conseil de la Fédération (duplex France russie – 26 novembre 2009). 

Un commentateur avisé aura facilement décelé dans les faits d’actualité récents la "bataille pour l’histoire" qui à commencé. Cette bataille a un but : éloigner la Russie de l’Europe. Cette bataille est dirigée contre la Russie et à un seul but, la déshériter de sa légitimité historique à avoir vaincu le fascisme, en assimilant l’Union Soviétique à l’Allemagne nazie et par conséquence en légitimant les résistances au soviétisme, furent-elles pro nazies.

Autre incident plus récent celui la mais bel et bien part de ce "puzzle" : UeObserver à diffamé l’agence de presse Ria Novosti affirmant que celle ci allait " lancer une campagne de PR en Europe pour redorer l’image de Staline et ainsi pouvoir justifier ses ambitions impériales ". Le cinglant démenti de Ria Novosti ne s’est pas fait attendre mais dans l’inconscient collectif de nouveau le mot "Russie" est associé à "impérialisme" et à "Staline". 

Au mois d’aout dernier, j’ai avec beaucoup de surprise mentionné l’agression du "journaliste" Axel Krause contre la journaliste Russe Alexandra Kamenskaya, lors d’un débat télévisé pour l’émission Kiosque. Celui-ci tentait de minimiser la contribution Russe pendant la seconde guerre mondiale pour vaincre le fascisme et surtout de minimiser l’émotion que son interlocutrice en tant que "Russe" et petite fille de "Russe qui a combattu le fascisme" pouvait ressentir. Mr Krause prétendant lors de l’échange avoir habité à Moscou, je serais tenté qu’il n’a sans doute toujours pas compris l’âme Slave.

Mais également qu’il est clairement un agent de "l’offensive révisionniste globale". 

Cette offensive s’est accéléré avec au mois d’aout un rapport d’experts historiques Américains pour affirmer que " les affirmations selon lesquelles l’Armée Rouge a libéré l’Europe dans la Seconde guerre mondiale est une falsification dangereuse de l’histoire". Ces théories sont particulièrement utilisées en Pologne, dans les pays Baltes et en Ukraine, soit à la "frontière" Russe et au cœur de cette nouvelle Europe dont Donald Rumsfeld nous vantait les mérites et la "différence" d’avec la "vieille Europe" (Paris-Berlin), au moment de la guerre en Irak.

Pire, au sein de l’UE, le 2 avril dernier, le Parlement européen votait une résolution mettant dans le même sac les « totalitarismes » en dressant le parallèle entre Allemagne nazie et Union soviétique via l’évocation du « double héritage en matière de dictature ». Il demandait dans la foulée que le 23 août soit consacré à la mémoire « des victimes de tous les régimes totalitaires et autoritaires », par référence à l’anniversaire du Pacte germano-soviétique de 1939. Confirmation de cette tendance,l’affaire Kononov que l’état Letton veut faire condamner au mépris de toutes les règles de droit (pas de peines sans lois).

Cette offensive à contraint le président Medvedev a signer un décret le 19 mai dernier pour créer une commission chargée de vérifier les falsifications de l’histoire. Cette commission sera sous le patronage de personnalités comme Sergueï Narychkine (chef de l’administration présidentielle) , Alexandre Tchoubarian (directeur de l’Institut d’histoire générale de l’Académie des sciences), et Natalia Narotchnitskaïa, directrice de l’Institut Andreï Sakharov d’histoire russe de l’Académie des sciences. La commission devra "réunir et analyser des informations sur la “falsification de faits et d’événements historiques réalisée dans le but de ternir le prestige de la Fédération russe sur la scène internationale” mais également  élaborer“ une stratégie visant à contrer les tentatives de falsification”. 

Suite à ce décret à donc été créé en Russie en Octobre le projet "Runivers" mettant à disposition " tout un tas de documents historiques pour contrer les tentatives de falsification de l’histoire". Pour ce faire, une gigantesque encyclopédie "historico-culturelle" est en train d’être constituée.

Déjà plus de 1.000 livres y sont téléchargeables.

Le front Orange Brun, axe anti Russe

Tous ces éléments traduisent cette offensive révisionniste de grande échelle destinée à imposer "une" vision de l’histoire, et dont le prolongement actuel serait destiné à créer un nouveau mur de Berlin, historique celui-ci et situé devant les frontières Russes, a peu près au même endroit ou le Pentagone comptait installer sa défense anti missile. Le but est une culpabilisation de la Russie, de grande échelle, en faisant peser sur ces épaules non le poids de la "victoire" mais bel et bien le poids de la "responsabilité" du déclenchement du conflit (à cause du pacte Molotov-Ribbentrop). Si la résolution de l’UE devait passer, les accusations pour faire de la Russie une URSS moderne ferait d’elle un "état infréquentable", frappé du sceau du dernier "Fascisme" vivant, le fascisme rouge.

Dès 2004, et l’entrée des républiques Baltes dans l’UE, l’ultranationalisme exacerbé qui s’y est manifesté a été toléré, si ce n’est utilisé par Bruxelles et Washington afin de créer un tampon solide contre la Russie. L’exemple de la Lettonie est particulièrement parlant, des manifestations de commémoration de la mémoire des anciens SS y ont eu lieu et les autorités ont délibérément choisi de les tolérer. Ces manifestations accompagnent un processus de révisionnisme historique mené par Washington au cœur de l’Europe, avec le soutien de l’ex présidente VairaVike-Freiberga, citoyenne canadienne devenue Lettone en 1999, pour être élue présidente de ce petit pays et membre du CFR Europe. C’est elle qui sera à l’initiative de la publication de l’ouvrage « histoire de la Lettonie » qui tente de prouver que la Lettonie aurait souffert de deux occupations totalitaires quasi simultanées (nazie et soviétique) et que le Pacte Ribbentrop-Molotov ne serait qu’un traité découlant du caractère totalitaire commun aux régimes nazis et staliniens.

Cette interprétation de l’histoire permet de focaliser les attentions vers la Russie actuelle, Poutinienne et post Soviétique et donc encore totalitaire. Elle permet aussi de tolérer chez ces « nouveaux européens » (Donald Rumsfeld lui-même parlait de nouvelle Europe) des comportements lourdement sanctionnables en Europe de l’ouest (vieille Europe). 
Que un million de personnes manifestent contre Haider et Le Pen ou que la société civile Anglaise soit choquée d’avoir Nick Griffin à la BBC est tout à fait dans les mœurs, et considéré comme une réaction citoyenne pour lutter contre une soi disant "résurgence du fascisme".

Pourquoi dans ce cas ces commémorations pro nazies, visant à faire passer les « volontaires Lettons » comme des libérateurs et / ou des résistants sont elles tolérées en Europe de l’est ? Pourquoi personne ne s’est outré du livre de la présidente Lettone affirmant que les engagés volontaires lettons étaient des « résistants anticommunistes » et d’authentiques « patriotes » défendant la Lettonie ? Pourquoi personne ne s’est offusqué que pendant la révolution orange en Ukraine les mouvements patriotes, nationalistes voir néo-nazis ont tous soutenus le mouvement, faisant office de service d’ordre ?

Pourquoi personne ne dit mot sur le fait que le soi disant « démocrate Orange » poussé Iouchenko ai déclaré citoyen d’honneur Roman Choukhevytch ? Qu’il ait également rétabli l’OUN-UPA ? Que sa femme, citoyenne Américaine d’origine Ukrainienne et militante de l’OUN en émigration, a été fonctionnaire du département d’état sous Reagan et a dirigé la fondation USA-Ukraine, principal vecteur de l’influence Américaine en Ukraine. Celle-ci était également proche de la famille de Iaroslav Stesko (ancien ministre du gouvernement nazi d’ukraine) dont la veuve est député du mouvement « notre Ukraine » du président (source).

On est en droit d’être surpris puisque dans le même temps, la machine médiatique Euro-occidentale est prompte à diffamer la Russie comme étant une dictature sordide, en la présentant systématiquement en opposition aux fraiches et nouvelles démocraties, fraichement libérées du bloc dictatorial soviétique qui je le rappelle n’existe plus depuis 20 ans.

Aujourd’hui la CIA se sert des ‘nationalismes’ en Europe de l’est afin de maintenir à distante toute reprise d’influence Russe sur ce régions frontalières, tout en accusant la Russie de volonté impérialiste sur ces mêmes régions. Le but non avoué du Pentagone est de diaboliser la Russie pour justifier sa présence militaire sur le continent via l’OTAN et d’empêcher tout regroupement (économique, militaire, politique) Euro-Russe. Il convient aux Européens de ne pas se laisser duper par ce poker malin, de sortir des schémas de pensée sclérosés dans lesquels ils se sont laissé enfermer et d’organiser dès aujourd’hui la défense du dernier bastion Européen non Occidental : la Fédération de Russie ! 


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